Revue des Romans/Marthe-Marguerite Le Valois de Villette de Mursay, marquise de Caylus

Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839


CAYLUS (Mme  la marquise de), née de Villette.


LES SOUVENIRS DE MADAME DE CAYLUS, in-8, 1770 ; édition publiée par les soins de Voltaire, avec une préface et des notes. — Les Souvenirs de madame de Caylus ont la condition première pour plaire, le naturel. On voit par sa manière d’envisager les choses, qu’au temps dont elle nous parle elle était une jeune femme aimable, bonne, spirituelle, insouciante et légère. Tout n’est pour elle qu’affaire de société, et elle juge les hommes sous ce rapport seulement. Louis XIV n’est pas un grand roi pour elle ; c’est un prince aimable, se brouillant, se raccommodant avec ses maîtresses ; elle ne parle point de ses victoires, elles appartiennent à l’histoire, « et d’ailleurs, dit-elle, une femme, et surtout de l’âge dont j’étais, tourne ses plus grandes attentions sur des bagatelles. » Cette façon d’examiner une cour et des personnages qui nous ont connus d’ailleurs par de grandes choses, n’est certainement pas sans intérêt ; on aime à connaître le ton qui régnait dans une telle société. Et les Souvenirs de madame de Caylus, en nous présentant le siècle de Louis XIV sous ce point de vue, servent à en compléter le tableau.