RAYMOND, in-8, 1812. — L’auteur a voulu peindre dans ce roman, l’inquiétude vague, le désir curieux qui entraînent les jeunes gens hors du toit paternel, et loin des meilleurs amis, des seuls peut-être qu’ils auront jamais. Né sur les bords de la capricieuse Durance, Raymond avait senti dès sa jeunesse le pouvoir de l’amour ; mais une timidité, que la plupart des habitants des grandes villes appelleraient peut-être d’un autre nom, ne lui avait pas permis de croire que sa chère Camille partageât sa tendresse. Il avait un ami, un compagnon des jeux de son enfance, il voit en lui un rival préféré. De là le projet qu’il forme et exécute presque aussitôt de s’embarquer pour les États-Unis, où la guerre de l’indépendance est dans toute sa force. Raymond se lie d’amitié avec Fernand, officier comme lui dans les troupes américaines, et devient victime des chances de la guerre, en recevant un coup de feu dans le visage, qui le prive pour toujours de la vue. Transporté en France, et ramené dans son pays natal, Raymond tremble d’effroi rien qu’à l’idée de la douleur où sa déplorable situation va plonger ses parents ; une crainte plus vive encore le dévore, comment Camille l’accueillera-t-elle ? Par un bonheur très-rare, l’aspect de Raymond aveugle n’inspire à son amante qu’une douce pitié, et elle se croit plus obligée que jamais à unir son sort à celui de ce malheureux. — Cette histoire offre plusieurs scènes d’un grand effet, rendues avec une noble et touchante sensibilité.