Revue des Romans/Jean-Jacques Barthélemy

Revue des romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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BARTHÉLEMY (l’abbé),
né le 20 janvier 1716, à Cassis, mort le 30 avril 1795.


VOYAGE DU JEUNE ANACHARSIS EN GRÈCE, vers le milieu du IVe siècle avant l’ère vulgaire, 4 vol. in-4, 1788. — Trente années furent employées par l’auteur à élever ce monument, qui, au milieu de cette foule d’événements politiques dont les esprits étaient alors préoccupés, fut cependant accueilli, en France, avec un cri d’admiration qui fut répété par toute l’Europe. Ces impressions contemporaines ont disparu, et le livre a conservé dans l’estime publique la place élevée qu’il avait conquise ; il a été traduit dans toutes les langues ; les nations les plus érudites lui ont rendu cet hommage. Presque aucun des faits qu’il renferme n’a été contesté ; en Angleterre, après avoir soigneusement vérifié les citations, on l’a réimprimé en supprimant comme inutiles toutes les notes et toutes les indications d’auteurs. Le Voyage d’Anacharsis renferme mille précieux détails de géographie, d’histoire générale et anecdotique ; des peintures de mœurs, des descriptions d’arts, des analyses, des traductions, des citations habilement intercalées dans un récit facile et varié. On parcourt la Grèce entière, on la voit sous toutes les formes que lui avait données la nature et le génie de l’homme. Le style paraît brillant ; les descriptions, les images, y sont répandues avec une profusion qu’on prend pour de la vérité grecque. L’histoire anecdotique est peut-être ce qu’il y a de plus agréable dans ce livre. Une partie fort précieuse aussi, ce sont les analyses littéraires ; personne ne possédait mieux que l’auteur la littérature grecque : avec quel plaisir ne s’arrête-t-on pas à l’entendre redire quelques beaux passages de Platon, au cap Sunium, ou raconter une représentation théâtrale, ou faire parler Xénophon dans sa retraite, et plus tard Démosthène à la tribune. — On doit encore à Barthélemy :

Amours de Carité et de Polydore, roman traduit du grec, in-12, 1760. — Mémoires sur sa vie, écrits par lui-même, in-8, 1824.