Revue des Romans/Jacques Honoré Lelarge de Lourdoueix

Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839


LOURDOUEIX (H. de), ex-censeur royal.


*LES FOLIES DU SIÈCLE, roman philosophique, in-8, 1817. — Le héros de ce roman est un jeune Français, qui revient d’Allemagne la tête chargée d’abstrastions et de gravité. Ses idées métaphysiques deviennent suspectes aux yeux d’un certain docteur Anselm, ami des parents du jeune homme, qui déclare le pauvre Joseph atteint de folie, et annonce à ses parents l’indispensable nécessité de l’envoyer à Charenton. Conduit dans cet hospice par ordonnance du médecin, Joseph se trouve pourtant avoir conservé assez de raison pour bien observer les divers malades dont il est devenu le compagnon d’infortune. Le premier qu’il rencontre est un malheureux dont l’imagination s’est remplie de terreurs et de conspirations qui le poursuivent ; il ne rêve que précipices, qu’explosions et machines infernales. Dans le second chapitre figure un brave guerrier, qui, après avoir participé à une immense gloire militaire, s’est persuadé que la fin du monde est arrivée le jour où il est sorti de la carrière des armes ; il s’était figuré que la terre ne devait produire que des lauriers ; la vue d’une branche d’olivier l’a rendu fou, et c’est à son imagination qu’il demande ce que la réalité lui refuse. Un troisième malade est l’homme aux principes, qui se vante d’une généalogie d’opinions que rien n’a interrompu dans le cours de sept ou huit siècles ; inflexible sur tous les points, il veut pendre indistinctement tout ce qui n’a pas suivi la même ligne que lui, sans s’inquiéter du nombre de gens à pendre, et de la possibilité des exécutions. Le chapitre de l’homme aux pirouettes est un des plus piquants de l’ouvrage. Nous indiquons aussi celui intitulé mes Divagations, qu’on peut regarder comme le résumé des principes politiques de l’auteur.

On a encore de cet auteur : *Les Séductions politiques, ou l’An 1821, in-8, 1822.