Revue des Romans/Henry Spiegel

Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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SPIEGEL (Henri).


VANITÉ, ou l’Amour dans un salon, 2 vol. in-12, 1837. — Le comte de Termes, est un homme à bonnes fortunes, très-léger et très-indifférent au mérite de sa femme, dont il blessa le cœur et l’amour-propre dans plusieurs circonstances graves. Mme  de Termes, désabusée de son amour pour son mari, chercha dans le monde des distractions et des hommages. Parmi ses admirateurs empressés, elle fait choix par vanité de M. de Nangis ; il la trompe, et Mme  de Termes, perdant sa dernière illusion de cœur, s’attache au duc de Hauteville, jeune homme célèbre par ses hautes qualités et par les bizarres aventures de sa vie. Elle a caché sa première intrigue ; mais cette fois, guidée par la vanité, elle affiche sa liaison avec le duc. Cette conduite de la comtesse réveille non la jalousie, mais la vanité du comte de Termes : « J’aurais mieux aimé vingt amants dans l’ombre qu’un scandale au grand jour, » s’écrie-t-il, et il provoque en duel le duc. M. de Hauteville est imbu de principes sévères qui lui défendent de se battre en duel ; mais il oublie ces principes dès que sa vanité est en jeu ; il se bat et tue le comte. Après cet exploit involontaire, le duc de Hauteville rentre chez lui, fait allumer du feu, lit la vie de Caton d’Utique, et se brûle la cervelle. Quand à Mme  de Termes, l’auteur laisse les lecteurs livrés à la vanité de leurs suppositions. — Ce roman est conduit avec art, écrit avec élégance, et abonde en fines observations.

On a encore de cet auteur : Visions et Réalités, in-8, 1835. — Orgueil et Amour, 2 vol. in-8, 1838.