Revue des Romans/George Payne Rainsford James

Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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JAMES (Maxime), romancier anglais.


LE CARDINAL DE RICHELIEU, chronique tirée de l’histoire de France, trad. de l’anglais, 4 vol. in-12, 1830. — Le héros de ce roman est un comte de Blénau, que la faveur d’Anne d’Autriche rend suspect au cardinal de Richelieu. Après avoir évité une première prévention dirigée contre lui, il tombe dans les fers de son implacable ennemi, soupçonné, quoique innocent, d’avoir connu les projets de Cinq-Mars ; échappé au supplice qu’on lui préparait, il recouvre après la mort du cardinal une heureuse liberté et la main de celle qu’il aime. — Il n’y a pas dans tout cela de scènes rendues avec un grand talent d’exposition, ni de caractères dont le relief soit bien prononcé ; mais l’ensemble de cette composition amuse, sans émouvoir fortement.

MARIE DE BOURGOGNE, 2 vol. in-8, 1834. — Pendant l’absence de Charles le Téméraire, parti pour la Suisse où il va passer sous les fourches caudines de Morat, sa fille Marie gouverne à Gand, dominée et fatiguée par la révolte populaire. Albert Maurice règne sur la bourgeoisie et sur le peuple, et Louis XI mêle à ce mouvement de désaffection ses intrigues dorées et ses paroles patelines. Olivier le Dain vient à Gand ; il y intrigue si bien que les deux ministres de la jeune reine, le seigneur Imbercourt et Hugonet, sont condamnés à mort et exécutés malgré elle. Albert Maurice autorise et laisse faire ; il aime Marie, il espère se grandir assez pour pouvoir aspirer à sa main. Mais quand, après la mort du duc de Bourgogne, elle lui avoue sa passion pour Maximilien d’Autriche, le jeune ambitieux renonce à ses plans et s’empoisonne. — Dans ce drame, moitié fiction, moitié histoire, se trouvent mêlés les cavaliers verts, dont les annales flamandes nous ont laissé quelques confus souvenirs. On y trouve aussi les souterrains et les honnêtes brigands de l’école anglaise, mystérieuses terreurs dont la puissance est aujourd’hui tout à fait passée.

MÉMOIRES D’UN JEUNE CAVALIER, 2 vol. in-8, 1835. — Henri Masterton est épris d’une jeune fille dont la main est promise à son frère aîné. Mais cet amour il le cache soigneusement au fond de son cœur, il l’ensevelit dans l’ombre et dans le silence jusqu’au moment où il peut le déclarer sans honte et le satisfaire sans crime. — On retrouve dans cette agréable composition l’honnête et chaste inspiration du Ministre de Wakefield, une moralité sincère et sans faste, une précieuse naïveté de sentiments.

Nous connaissons encore de cet auteur : Mémoires de mes créanciers, 2 vol. in-8, 1832. — De l’Orme, histoire du temps de Louis XIII, 2 vol. in-8, 1833. — Les Frères d’armes, 2 vol. in-8, 1833.