Revue des Romans/George James Welbore Agar Ellis

Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839


ELLIS (lord).


SCÈNES DE LA VIE ANGLAISE (en société avec Mme  Bodin), 2 vol. in-8, 1836. — Des deux auteurs qui ont coopéré à cet ouvrage, l’un, Mme  Bodin, a composé trois nouvelles qui se distinguent par un intérêt dramatique, mais qui n’ont de particulier avec les mœurs anglaises que les noms d’Arabelle, de Tom, de Betty, de lord Delvood, etc. Ces trois nouvelles pourraient prendre le titre de la première : un Drame de famille. Le comte Melbourne a épousé une aventurière française qui porte dans la maison du noble lord le désordre, le déshonneur et le désespoir : la fille du comte est la victime des odieuses machinations de cette femme ; voilà le Drame de famille. Dans les trois Sœurs un jeune homme va se brûler la cervelle, parce qu’il aime une de ses sœurs ; un ministre protestant survient, désarme le pistolet, et lui apprend que celle qu’il aime est étrangère à sa famille. Un Mariage à quinze ans est l’histoire d’une femme trompée par la première inclination de son cœur, et malheureuse dans un mariage contracté avant l’âge de raison.

L’Angleterre a fourni à lord Ellis les originaux de ses portraits et les sujets de ses comédies. — Le Membre du parlement est une figure toute nationale. — Dans le Nabab il nous introduit dans un cottage habité par une charmante famille, où l’on attend un oncle nabab. L’oncle se fait précéder de son bagage indien, composé d’un serpent à sonnettes, d’un zèbre, de quinze perroquets, de vingt-huit boucs de Cachemire, etc. Cette ménagerie envahit l’élégante maison du neveu Burtor ; un des oiseaux casse d’un coup d’aile une jambe au jardinier ; le serpent à sonnettes fascine un des enfants de Burtor ; un des oiseaux casse d’un coup d’aile une jambe au jardinier ; le serpent à sonnettes fascine un des enfants de Burtor ; la mère effrayée tombe malade. Le na bab arrive, on lui apprend le ravage causé par sa suite, et il se contente de hausser les épaules ; il s’installe dans la maison, met tout sens dessus dessous, gronde, jure, fume, boit, brise, brouille son neveu avec tous ses amis, et finit par le priver de son héritage, en épousant une vieille et ridicule demoiselle, fille d’un épicier de campagne. — Dans les Malheurs d’un capitaliste, lors Ellis passe en revue tous les dangers qu’offrent en Angleterre les divers placements de numéraire. Le capitaliste essaye de tous les genres de placements ; il place ses fonds sur diverses banques, et les pertes qu’il éprouve réduisent considérablement son capital ; il prend des actions dans les canaux, les chemins de fer, les mines, et il perd toujours quelque chose à ces diverses exploitations. Enfin, il se décide à manger son capital, persuadé par l’expérience que c’est le placement le plus certain. — La Tireuse de cartes, le Spéculateur et une Partie de campagne, sont encore des tableaux de mœurs anglaises pleins d’observation et de vérité.

Nous connaissons encore de lord Ellis : Aventures d’un Gentilhomme parisien, 2 vol. in-8, 1837.