Revue des Romans/Félix Servan

Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839


SERVAN (Félix).


MARIA JOUBERT, ou les Chagrins d’une femme mariée, 1837. — Maria, jeune et riche héritière, épouse un homme jeune et riche comme elle ; cependant jamais mariage ne fut plus mal assorti. Joubert se marie parce qu’il est fatigué de la vie de garçon, et il apporte l’indifférence et l’ennui, là où Maria apportait ses rêves et ses illusions de jeune fille. Maria se révolte contre les mécomptes qui viennent si vite la désenchanter ; silencieuse et froide dans son chagrin, son mari croit qu’elle est sans cœur et sans esprit ; il la néglige, et pour justifier sa conduite, Joubert fait partager au monde l’opinion qu’il a de sa femme. Maria, méconnue, abandonnée, se retire à la campagne, où un beau jeune homme, Ernest Moreau, lui offrit des consolations auxquelles fut sensible la belle délaissée. Joubert ayant ouvert les yeux sur le mérite de sa femme et sur le danger de son délaissement, la ramène à la ville, où la jeune mariée se trouva en butte aux entreprises de quelques fats. Un d’eux, Auguste Lagrange, mit en campagne sa ruse et son audace, et vint à bout d’attirer Maria dans un piége affreux, d’où sa vertu sortit saine et sauve, mais où son honneur fut gravement compromis. Pour se justifier auprès de celui qu’elle aimait, Maria se compromit de nouveau. Joubert, devenu amoureux de sa femme, devint jaloux et persécuteur, et les chagrins de la jeune mariée devinrent intolérables. Pour comble de malheur, Ernest Moreau, menacé d’une ruine complète, ne pouvait se tirer d’affaire que par un bon mariage ; l’héroïsme de Maria fut aussi grand que ses douleurs, elle ordonna à Ernest de se marier, l’ingrat obéit, et Maria devint folle.

On a encore de cet auteur : Claudia, ou les Prières d’une jeune fille, in-8, 1833. — Sans cela ! elle serait ma femme, 2 vol. in-8, 1835.