Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre/I/I/C

C.Rechutes.

Le chapitre des rechutes est, en général, omis par tous ceux qui ont publié des travaux sur l’aliénation mentale. C’est cependant une question qu’on ne doit point négliger. Nulle affection plus que la folie ne donne lieu à des récidives, et nous avons dû consigner ici ce que nous avons pu connaître sur leur fréquence.

Il y a eu, en 1839, 44 rechutes.

26 dans la manie.
8 monomanie.
6 mélancolie.
1 hallucination.
2 démence.
1 imbécillité.

On voit que si les rechutes sont plus fréquentes dans la manie, la monomanie, et la lypémanie, c’est qu’aussi ces maladies sont plus susceptibles de guérison. Dans la démence et l’imbécillité, affections essentiellement incurables, les individus indiqués comme guéris ne peuvent avoir subi qu’une amélioration passagère.

Sur ces 44 malades,

16 avaient été admis en 1839.
14 en 1838.
5 en 1837.
5 en 1836.
1 en 1834.
1 en 1833.
1 en 1832.
1 en 1824.
44

On pourrait conclure, d’après ce tableau, qu’il y aurait moins de chances de récidive à mesure qu’on s’éloigne de l’époque de la première admission, ou d’un premier accès.

Le nombre des rechutes va toujours en augmentant ; ce qui s’explique fort bien par l’augmentation progressive de celui des entrées.

En 1822 347 malades admis 92 rechutes.
En 1831 406 37
En 1832 471 31
En 1833 430 20
En 1834 401 44
En 1835 518 48
En 1836 536 62
En 1837 557 61
En 1838 522 52
En 1838 549 44

Cependant le nombre des rechutes ne paraît point s’accroître dans la même proportion que celui des admissions. Depuis 1836, quoique le chiffre des entrées devienne de plus en plus élevé, celui des rechutes suit une marche opposée, et diminue d’une manière évidente.