Rapport entre la périodicité des Taches solaires et des Cyclones

RAPPORT
entre la périodicité des taches solaires et les cyclones.

M. Charles Meldrum a présenté, sur ce sujet, des considérations intéressantes à la dernière réunion de l’Association britannique.

L’année dernière, en 1872, la statistique avait déjà établi que les cyclones de l’océan Indien entre l’équateur et le 25e degré de latitude sud étaient beaucoup plus fréquents pendant les périodes du maximum que pendant les années du minimum des taches solaires. Le sujet a été plus complètement examiné depuis cette époque et M. Meldrum a pu construire un catalogue de tous les cyclones qui sont arrivés pendant les 26 dernières années. On a inscrit dans ce catalogue tous les cyclones de la force de 9 à 12, c’est-à-dire de grandes tempêtes et d’ouragans.

Voici le nombre des cyclones, pour chaque année, depuis 1847 à 1873.

1847 5 1862 10
Max 1848 8 26 1863 9
1849 10 1864 5
1850 8 1865 7
1851 7 Min 1866 8 21
1852 8 1867 6
1853 8 1868 7
1854 4 1869 9
Min 1855 5 13 1870 11
1856 4 Max 1871 11 36
1857 4 1872 13
1858 9 1873 12
Max 1859 15 39
1860 13
1861 11

Cette table montre qu’il y a, en effet, quelques rapports entre le nombre des cyclones et celui des taches du soleil, si, comme on doit le penser, l’auteur n’a pas fait un choix systématique dans l’ensemble de toutes les tempêtes enregistrées. En prenant le nombre des cyclones à chaque année du maximum et du minimum des taches solaires et dans l’année qui précède et dans celle qui suit, de manière à former des périodes de 3 ans, on obtient les résultats donnés dans la dernière colonne, qui montrent que, pendant les maxima de 1848-50 et de 1859-61, le nombre des cyclones a été de 65, tandis que, dans les périodes de minima 1855-57 et 1866-68, il n’a été que de 34 ou un peu plus de la moitié. En 1856, il n’y a eu qu’un véritable ouragan, et en 1867, il n’y en a pas eu du tout.

L’auteur remarque que, pendant les 22 dernières années, les soins qu’on a mis à enregistrer des cyclones de l’océan Indien ont été si grands, que les résultats doivent être dignes de la plus sérieuse attention et qu’ils mettent certainement en évidence une connexion intime entre les taches ou les cyclones du soleil et les cyclones terrestres, qui peuvent être aussi appelés des taches pour des observateurs placés sur les autres planètes.

L’examen de la violence des cyclones montre que leur intensité suit, comme leur nombre, la loi précédente.

On a pu former la liste des anciens ouragans qui sont restés dans la mémoire par les grands désastres qu’ils ont causes. Voici cette liste pour l’île Maurice :

nombre nombre nombre
1731 1 1806 1 1834 1
1754 1 1807 2 1836 1
1760 1 1815 1 1844 1
1766 1 1818 1 1848 1
1771 1 1819 2 1850 1
1772 1 1824 2 24
1773 1 1828 1
1786 1 1829 1

Sur ces 24 ouragans, 17 tombent vers les périodes de maxima des taches solaires et seulement 7, aux périodes de minima, comme on peut le voir :

ANNÉES DE MAXIMA ANNÉES DE MINIMA
1760 1 1731 1
1771 3 1754 1
1772 1766 1
1773 1826 2
1786 1 1834 1
1806 3 1844 1
1807 7
1815
1818 4
1819
1828 2
1829
1836 1
1848 2
1850
17

Cette table chronologique est extraite de l’Almanach de l’île Maurice pour 1869. Elle contient en outre les remarques suivantes : 1er décembre 1760, phénomènes météorologiques ; 5 février 1815 idem. Etaient-ce des aurores boréales ?

L’histoire de l’île Maurice rapporte, d’autre part, qu’il n’y a pas eu d’ouragans de 1789 à 1801. Or, la table des taches solaires montre que les années 1788 et 1804 étaient des années de maxima et que le minimum arriva en 1798.