Ô ! Canadien, qu’illustra le courage,
Viens à ma lyre inspirer de doux chants ;
Ton nom toujours a bravé l’esclavage,
Ton bras armé fut l’effroi des tyrans.
Ta voix mâle et sonore,
Répéterait encore
Ces mots sacrés que te redit ton cœur :
La liberté, la patrie et l’honneur !
Aimant la paix, fuis les yeux du Sicaire
Qu’un fer en main, on lâche contre nous ;
Mais si jamais un pacha téméraire
Voulait braver les lois et ton courroux :
Ta voix mâle et sonore
Soudain répète encore
Ces mots sacrés que te redit ton cœur :
La liberté, la patrie et l’honneur !
Quoi ! voudrais-tu, sur le sol de tes pères,
Dans la poussière ensevelir ton front ?…
N’entends-tu pas gémir leurs cimeterres,
Et leurs os bruire aux champs de Carillon ?
Mais non ! ta voix sonore
Soudain répète encore
Ces mots sacrés que te redit ton cœur :
La liberté, la patrie et l’honneur !
Salaberry conquit par sa vaillance
Ceux qui juraient d’ensanglanter nos champs ;
Mais Papineau sait par son éloquence,
Rompre au sénat les projets des méchants.
Ta voix mâle et sonore
Va répéter encore
Ces mots sacrés que te redit ton cœur :
La liberté, la patrie et l’honneur !
Ce noble cri partout se fait entendre ;
Le peuple, enfin, veut reprendre ses droits.
Un an commence où plus d’un trône en cendre,
En s’éteignant, fera pâlir les rois.
A cet heureux présage
Que promet un autre âge,
Peuples, chantons ces mots chers à mon cœur :
La liberté, la patrie et l’honneur !
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