Réfutation des sectes/Conseils


CONSEILS
DU
MÊME DOCTEUR EZNIG GORHPATZI.




1. Celui qui aime Dieu, de ses propres volontés comme d’un ennemi se garde.

2. Mieux vaut dans de pures pensées dormir, que, avec des pensées impures, offrir des prières (à Dieu), et ne pas recevoir salaire, et en vain travailler.

3. Mortifie ton corps par la rigueur (de la pénitence), et ton cœur par la crainte de Dieu, afin que tu sois sans crainte des flèches mortifères de Satan.

4. Celui qui aime la crainte (de Dieu) élève une statue d’amour à Dieu, et une inimitié irréconciliable à Satan.

5. L’amour et la crainte (de Dieu) fais en pour toi une (seconde nature, afin) que pour illusion tu ne travailles pas.

6. Autant tu éprouveras de privations, fatigues, peines, si tu supportes (tout cela, autant) tu te prépares d’incorruptibles trésors dans les cieux ; mais, si tu murmures, et (si tu) as le cœur serré, en vain tu travailles, et sans rémunération tu restes.

7. Fortifie-toi par la pensée de la passion du Christ, et supporte (tout) pour lui, afin que tu jouisses de ses immuables bienfaits.

8. Celui qui, le printemps, se tient en repos, l’hiver par la faim et le froid glacial est accablé.

9. Celui qui ici (bas) engraisse son corps, dans le repos éternel n’entre pas.

10. Obéis avec amour, prie avec espérance, travaille avec foi, et tu seras glorifié aux célestes noces.

11. Ce que Dieu te donne de grâces, aux besoins des malheureux fais-le servir, afin que les grâces jaillissent (sur toi), et que tu sois glorifié.

12. Le religieux sensuel est semblable au pourceau ; dans une mer de péchés il se plonge.

13. Les larmes sont (comme) l’eau qui lave les péchés, et les soupirs (comme) la pénitence. Donc, celui qui passe tout son temps dans (l’observance) des règles religieuses, dans le deuil et dans la tristesse, celui-là, de quelle gloire bienheureuse héritera-t-il ?

14. Un religieux hypocrite est (comme) le voile (trompeur) de Satan ; ayant Satan tout autour de lui, il cache la laideur de ses membres, et, par un voile enluminé, il trompe les spectateurs. Ces gens-ci sont des loups couverts de peaux d’agneaux que menaça le Christ de classer parmi les incrédules.

15. Celui qui voit son frère, et reste triste, est vaincu par l’hypocrisie ; celui qui s’assoit seul, (de son côté), et est gai, est prisonnier de Satan.

16. Nos bouches sont (infectées de l’) odeur des jeûnes, et nos langues engourdies par le chant des psaumes ; et, ce que Dieu demande, nous ne l’avons pas, l’amour et l’humilité ; des lèvres nous aimons Dieu, et en vain nous travaillons.

17. Ils ne mangent pas la chair de la brute, et ils mangent leurs frères insatiablement ; ils ne boivent pas de vin, et ils souillent leur âme de sang ; ils haïssent les (personnes) mariées, et, par leur pensée impure, sans cesse ils forniquent ; ils revêtent des habits infimes, et par l’avarice ils sont consumés. De telles gens il faut s’éloigner, et n’avoir pas (avec eux) communication.

18. Il ne faut pas à un moine être en vie commune avec de jeunes garçons ; car le tir des flèches, qui vient d’eux, est pire que le venin des vipères.

19. Un religieux enjoué est le démon * Gergéséen.

20. Un jeune religieux qui n’est pas aux pieds des vieillards est la facile proie de Satan.

21. À un plus jeune religieux (que toi) ne dis point tes secrets, car c’est sa mort.

22. L’éclat des yeux, la fumée l’offusque ; et la gloire du religieux, la fréquentation des jeunes garçons (l’offusque). S’il ouvre les cieux n’entre pas ; s’il a des mœurs angéliques, ne le crois pas.

23. N’aime pas à satiété les aliments et les boissons, sinon ton corps, tu l’édifies (en) ville de fornication, et (en) forteresse de Satan.

24. Le vin réveille une foule de maux, et chasse la crainte de Dieu.

25. N’aime pas ton frère, (en le tuant) avec des aliments, des boissons délicates, des habits magnifiques, afin que tu n’hérites pas de la punition de Caïn.

26. Ne contriste personne, et ne sois contristé par personne.

27. Ne te fâche pas contre un disciple qui a failli ; car un malade n’est pas, par sa volonté, malade.

28. L’amour de Dieu est (comme) le reproche particulier (de nos fautes).

29. N’injecte pas le poison (de la colère) contre un frère, sous prétexte d’admonition.

30. Un remède délicat guérit la blessure, et la bienfaisance (guérit) les maux.

31. Le travail avec satisfaction (et gratitude) sans couronne (ou sans récompense) ne demeure pas.

32. Le religieux luxueux est (comme) l’habitation du démon.

33. Celui qui convoite les biens corporels, est fornication.

34. Si, pour Dieu, tu es persécuté, ne garde pas rancune.

35. Quand tu pries, choisis tes pensées, et puis psalmodie.

36. Si, pour ton ennemi, tu ne pries pas comme pour toi, mieux vaut ne pas prier.

37. Si tu reçois quelque chose de quelqu’un, ajoute-le à tes prières habituelles.

38. Les démons dans les biens se concentrent, et les anges (se plaisent) à les distribuer.

39. L’amour des biens est (comme) attaché au joug de l’idolâtrie.

40. Les prières (émanées) d’un cœur saint font le salut du sacrifice.

41. Ne cherche pas la saveur des aliments.

42. Celui-là voit le Christ, qui hait les biens (terrestres).

43. Pour un religieux, une place fortifiée, c’est la tranquillité.

44. Un religieux, ami de ses frères, a parenté avec le Christ.

45. Un religieux pacifique est la torche brillante de la fraternité.

46. Celui qui a de la rancune contre son frère, est lié de pacte avec Satan. Celui qui avec haine s’endort irrite Dieu.

47. Le soir, quand tu montes dans le lit, pense que tu es descendu dans le tombeau.

48. Laisse là les pensées, et les choses qui marchent (futiles et) vaines, et cloue-toi à la crainte de Dieu, et médite le jour du jugement.

49. Celui qui prive son frère de la nourriture corporelle, n’est pas désireux de la table du Christ.

50. Celui qui se hâte de prendre quelque chose de quelqu’un, n’a point d’espérance au Christ.

51. Si quelqu’un demande de toi quelque chose, et (que tu la lui) donnes, remercie Dieu, car tu as plus gagné que celui-là.

52. Ne sois pas jovial et bouffon, afin que tu n’hérites pas des pleurs interminables.

53. Avec humilité et espérance obéir, et avec science travailler, c’est (là) la perfection.

54. Autres sont les vertus, et autres sont les (vases d’) élection.

55. Le pain du jour, il t’a ordonné de le manger à la sueur de (ton front), et toi, tu veux dans le sommeil hériter de la vie éternelle. Soixante-dix ans sont assignés à ta vie, et même dans les douleurs et l’affliction. Toi, tu veux posséder mille ans de vie sans douleur.

56. Aux gens fatigués il a ordonné le repos, et non pas aux hommes sensuels, pâture engraissée pour les vers.

57. Réprime ton caractère morose par l’abstinence, adoucis la dureté de ton cœur par une vigilance (continuelle), dessèche l’humide (impureté) de ton corps par le travail, et ensuite tu peux porter la croix du Christ. Apprends à ton cœur à aimer son frère. Et ainsi, aime ton corps, comme un frère insidieux.

58. Haïr la crainte (de Dieu), aimer à ne rien craindre, c’est un seul et même mal.

59. Si avec compassion tu n’aimes pas ton frère, tu ne peux rien avec lui.

60. Mortifie ton corps par (ton application à) la connaissance des livres (saints, et l’observance de leur) témoignage.

61. Il y a des vertus qui ne sont pas agréables à Dieu : c’est tromperie du mal.

62. Délicatesse et repos, hais (tout cela).

63. Ce dont a besoin (chacun) des frères, donne-le-lui.

64. Demain tu dois aller dans ta patrie, là, repose-toi.

65. Quand tu pries, sache bien avec qui tu parles, ou ce que tu demandes. (Tes) pensées en toi, recueille-les.

66. Quand Dieu t’envoie délicieuse nourriture, ou pain pur (froment), la part du Christ à un malheureux frère, donne-la avant ton repas, afin que le Christ soit ton commensal.

67. Quand tu t’assois à table, baisse la tête ; ne vois rien autre chose que toi seul, et mange avec reconnaissance.

68. Ne cherche pas la suavité des mets, et la satiété, mais seulement ce qui (de la faim) supprime le danger.

69. Que tes habits ne soient pas (faits) pour orner ta personne, mais seulement pour les besoins de ton corps ; mais, si le superflu, le déshonnête, tu l’aimes, tu es privé des ornements célestes.

70. Si tu es malade ou fatigué, ne te conduis pas avec autorité.

71. Si l’on te fait amitié, remercie Dieu, et, si on ne te fait pas (amitié), ne sois pas contristé, et ne contriste personne ; mais mortifie-toi un peu par le silence ; car celui qui combat a besoin de résignation.

72. Médite (en toi-même) le jour du jugement qu’a préparé Dieu.

73. Cette vie est un combat.

74. Celui qui est bon paraît gai.

75. Cherchons ce que le Christ a promis de donner, (en disant) que : * Où je suis, là aussi mes serviteurs seront.

76. La vieillesse et la maladie sont un combat temporaire ; car la force du corps est défaillante, le danger multiplié, le repos peu (durable) ou (il n’y en a) pas du tout : et Satan enflamme la fournaise de sa colère, et fait haïr l’ordre, blasphémer le supérieur, murmurer contre les frères ; ici il est besoin d’amour et de pitié, d’être longanime, et de prendre la couronne du martyre.

77. Celui qui s’irrite contre son frère, et n’est pas pour Dieu, l’ange impitoyable se dresse devant lui.

78. Celui qui, en psalmodiant, rit, ou entremêle des paroles mondaines, qu’il soit (mis) en dehors des choses saintes, jusqu’à ce qu’il soit devenu bien portant !

79. Il est mieux d’élever les mains vers Dieu quand on prie, mais plus précieux (en œuvre) est celui qui, aux besoins de ses frères, servira.

80. Si confiant tu es en ton frère, obéis-lui ; mais sinon, de la coutume ne sors pas.

81. Il faut à un religieux, au prix même de son sang, résister contre les désirs charnels, et ainsi, sacrifice (vivant) se faire à Dieu.

82. Le Christ a dit : * Je suis la voie, et la vérité, et la vie ; et, celui qui veut venir à moi, qu’il renonce à sa personne, et prenne la croix, et vienne après moi. Et celui qui ne se renonce pas lui-même, ne peut porter la croix du Christ, et n’est pas (participant) de la vérité. Et celui qui n’est pas (participant) de la vérité, ne peut posséder la vie dans l’éternité, mais dans l’ombre il se tient et dans les ténèbres il erre.

83. Et celui qui cultive ses propres volontés, ne peut accomplir l’œuvre mondaine, moins encore (l’œuvre) spirituelle, quoique dans de grandes fatigues il passe sa vie, il ne peut arriver à la règle religieuse. Obéissant, quoique mou et lâche, il est religieux, (c’est vrai, mais) il est en servitude dans la maison de Dieu.

84. L’abeille inoccupée vaut mieux que la guêpe en travail.

85. Celui qui s’est renoncé lui-même, et sous le joug du commandement est entré, en portant la croix du Christ, ne doit pas faire choix des ordres du supérieur, mais (bien) obéir avec crainte ; car même Pierre a été ceint par le commandement ; et, si tu es fautif envers le supérieur, rien n’est possible avec lui, car tu perds ton âme. Tantôt tu te plains, tantôt tu blasphèmes, tantôt tu luttes, tantôt près des autres tu médis ; l’amour et l’obéissance, tu les enlèves (du cœur) des frères, à tous tu enseignes l’impiété. D’un tel (homme), l’alliance est déjà (titre de) condamnation.

86. Sans savoir, sans discernement, un supérieur en (voulant) guérir, blesse, et, en voulant redresser, brise. Au lieu d’amour, il montre haine, et au lieu de haine, amour. Et, en perturbant (ainsi) les frères, il les laisse sans mérite (aucun).

87. Celui qui est la colonne (principale) et en lui constitue tout l’édifice, s’il est renversé, (entraîne et) met tout en bas ; de même aussi le supérieur, si, selon les volontés de Dieu, il ne conduit point toute la réunion des frères, il la livre à Satan, et, au lieu d’une (sage) direction, de perdition il devient cause. Grand déchirement, inguérissables maux est une telle direction ; car les hommes à l’exemple regardent plus qu’à la vérité.

88. Celui qui scandalise un (seul) d’entre les petits n’est pas digne du tombeau ; or, celui qui pour beaucoup est cause de perdition, que dis-tu de lui ? N’a-t-il pas été coopérateur de Satan, et, avec lui, il doit être tourmenté dans la géhenne.

89. Le supérieur spirituel est un feu divin, il brûle, (consume) le mal corrupteur, dessèche l’humidité (impure des cœurs), et par la règle religieuse éprouve comme l’or dans le fourneau, et dans un (état de) sanctification, sans souillure offre les frères à Dieu, et lui-même (supérieur) * selon le fidèle serviteur, règne sur dix villes.

90. Un supérieur avare, ce qui est (même chose qu’) idolâtre, est un chef de brigands ; les brigands sont nombreux dans le monde, et ils ne sont pas tous assassins ; mais lui (supérieur avare) tous les jours commet assassinat. Le corps, non-seulement il l’assassine, comme (ferait) un voleur, mais de Satan il se fait coopérateur, et perd l’âme qui lui a été confiée. Tout le mal, facilement il l’exécute, et jamais le bien.

91. Si la maladie de tous (et de chacun des) frères ne t’afflige point, ne sois pas supérieur.

92. Si ce qui est indigne, selon le besoin, tu ne le reprends pas, ne sois pas docteur.

93. Le miel est doux, mais au corps des malades il fait dommage ; utile est l’avis et la réprimande, mais pour celui qui a la face (tournée) vers l’occident, il est inutile.

(Ici) sont finis les préceptes.



fin.