Quelques documents relatifs à la discipline établie par M. Darby et d’autres frères en Angleterre vis-à-vis de l’assemblée de Béthesda/document 3


Quelques documents relatifs à la discipline établie par M. Darby et d’autres frères en Angleterre vis-à-vis de l’assemblée de Béthesda
James Attinger (p. 22-24).

Mes frères, vous avez maintenant en regard les deux principales pièces qui ont donné lieu à la discipline dont nous parlons. Afin de compléter le dossier nécessaire pour juger sainement de ces choses, j’ajoute ici une traduction de cette déclaration faite par l’assemblée de Plymouth à laquelle la lettre des dix signataires de Béthesda fait allusion. C’est cette déclaration qui, entre divers motifs, a décidé Béthesda à ne pas examiner et juger cette question comme corps. On conçoit en effet qu’il était difficile de déclarer une telle assemblée hérétique, ou d’exclure les membres qui en sortiraient.


Déclaration des frères se réunissant à Ebrington Street Plymouth.

« Notre Seigneur naquit au milieu du peuple d’Israël pendant que cette nation souffrait de plusieurs manières sous le déplaisir de Dieu ; mais aucune de ces choses, auxquelles Christ participa à cause de l’état du peuple, ne pouvait en aucune manière impliquer que ce déplaisir ou cette malédiction reposât sur lui personnellement, pas plus que les conséquences du péché d’Adam, auxquelles il participait (telles que la faim et la soif) n’impliqueraient qu’il fût coupable. Nous rejetons la première de ces pensées autant que l’autre.

» Quant aux rapports de notre Seigneur avec l’homme, ou avec Israël, et touchant les choses auxquelles il participait par le moyen de ces rapports, nous croyons que ce fut de sa propre et libre grâce que Lui, qui est Dieu éternellement, s’est fait homme ; et en revêtant notre humanité, Il s’assujettit volontairement à toutes les choses impliquées dans de tels rapports, selon qu’il plaisait à Dieu de l’y assujettir. Cette position volontaire ne pouvait en aucune manière affecter la dignité de sa personne, ni la perfection de son œuvre. Elle ne pouvait indiquer non plus que quelque chose fût placé sur Lui qu’il dût ôter avant de pouvoir devenir notre substitut, et répondre pour nos péchés. Aucune relation non plus, dans laquelle il était entré de sa propre et libre grace, ne pouvait le placer dans un éloignement moral quelconque de Dieu, position parfaitement impossible en elle-même, et répugnant entièrement à tout cœur et à tout esprit chrétien. Nous croyons parler sainement quand nous disons que notre Seigneur participa à toutes les propriétés ordinaires et à toutes les infirmités de la nature humaine, le péché seul excepté, comme cela est exprimé en Hébreux, ii, v. 14. Il prit part à la même chair et au même sang que ceux qui, selon le dessein de Dieu, étaient ses frères, et cela afin de mourir, afin de détruire celui qui avait la puissance de la mort. C’est de cette manière qu’il prit un corps humain, qui était mortel, et par cela nous entendons un corps qui pouvait mourir. Il ne pouvait mourir cependant que comme portant le péché d’autrui. Il possédait la vie essentiellement en Lui-même. Il était le saint de Dieu. Il avait aussi un droit de vivre comme étant Celui qui en toutes choses avait obéi à la volonté de Dieu (Voyez Luc x, 28. Gal. iii, 12.) L’homme qui fait ces choses vivra par elles, et de plus il ne pouvait mourir, excepté selon le dessein de Dieu, comme sacrifice, et cela pas avant que la période de son service vivant eût été accomplie et que l’heure fût arrivée, duquel il est dit : Lui, étant livré par le conseil défini et par la providence de Dieu, vous l’avez pris et mis en croix, et vous l’avez fait mourir par la main des iniques.

» Quant aux sentiments et expériences vivantes du Seigneur Jésus, nous ne pensons pas que, quoi que ce soit qu’il ait éprouvé comme homme ou comme Israélite, ou qu’il ait senti en estimant devant Dieu la condition d’autrui, pût affecter le moins du monde la dignité et la perfection de sa personne. Ainsi, quelque pleine qu’ait été son appréciation de la condition de l’homme ou d’Israël, quelles que soient les choses qu’Il ait voulu sentir ou exprimer pour autrui, cela n’implique pas la pensée que la malédiction ou l’imputation du péché restât sur Lui, ou qu’Il ait jamais cessé de sentir sa véritable position comme Fils. Aucune des expériences qu’il aurait plu au Père d’amener sur Lui ne peut impliquer la division de sa personne, ou la rejection de ses vraies expériences comme Fils. Encore bien moins ces choses pourraient-elles être caractérisées comme étant des expériences provenant d’un éloignement moral de Dieu. Nous ne pouvons connaître ce qu’il convenait à Christ de sentir ou de ne pas sentir, ou de quelle manière il pourrait plaire au Père d’exercer l’âme de son cher Fils, pendant que, dans une obéissance vivante, Il accomplissait cette seule justice dans laquelle nous sommes, comme croyants ; nous ne pouvons connaître cela que comme Dieu a voulu le révéler par son Esprit dans sa parole. Quoiqu’il fût Fils, Il a appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes.

» 10 Janvier 1848. »