Quatrième discours de Barack Obama sur l’état de l’Union

Quatrième discours de Barack Obama sur l’état de l’Union
Traduction par Des contributeurs de Wikisource.
Texte établi par Oliver A. Potts and David S. Ferriero, United States government publishing office (1p. 86).

Monsieur le président de la Chambre des représentants, et Monsieur le vice-président des États-Unis, membres du Congrès, les invités distingués, et mes chers compatriotes américains :

Le mois dernier, je suis allé à la base aérienne Andrews, et y ai accueilli des derniers de nos soldats qui ont servi en Irak. Ensemble, nous avons salué fièrement notre drapeau sous lequel plus d’un million des nôtres ont combattu, et plus de deux milliers ont donné leurs vies. Nous nous rassemblons ce soir munis du savoir que cette génération de héros ont accru la sécurité et le respect envers les États-Unis dans le monde entier.

Pour la première fois en neuf ans, il n’y a plus d’Américains qui combattent en Irak. Pour la première fois depuis deux décennies, Oussama Ben Laden n’est plus une menace pour notre pays. La plupart des principaux responsables d’Al-Qaïda ont été vaincus ; l’élan de l’insurgence Taliban a été brisé, et quelques uns de nos soldats en Afghanistan ont pris le chemin du retour. Ces réussites sont bien un témoignage du courage, d’abnégation et de travail d’équipe de nos forces armées. Alors que trop de nos institutions nous ont déçus, nos soldats dépassent toutes les attentes. Ils ne sont pas dévorés par l’ambition personnelle. Ils ne s’attardent pas sur leurs différences. Ils se concentrent sur la mission à effectuer, et ils travaillent de concert. Imaginez ce que nous pourrions accomplir si nous suivions leur exemple.

Imaginez l’Amérique en tête du monde dans le domaine de l’éducation, une Amérique qui attire une nouvelle génération d’emplois bien rémunérés, en industries de hautes technologies. Un avenir où nous contrôlons notre propre énergie, où notre sécurité et notre prospérité sont bien moins liées à des régions instables du monde. Une économie construite pour durer, où ceux qui travaillent dur en touchent les dividendes, où la responsabilité est récompensée. Nous pouvons faire cela. Je le sais, parce que nous l’avons fait auparavant. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’une autre génération de héros revint du combat, ils construisirent l’économie et la classe moyenne les plus fortes que le monde ait jamais connu.

Mon grand-père, un vétéran des troupes de Patton, a eu la chance d’aller à l’université grâce au G.I. Bill. Ma grand-mère, qui avait travaillé sur une chaîne de montage de bombardiers, faisait partie d’une main-d’œuvre qui offrait les meilleurs produits sur terre. Ces deux-là partageaient l’optimisme d’une nation qui avait triomphé de la Grande Dépression et du fascisme. Ils ont compris qu’ils faisaient partie de quelque chose de plus grand ; qu’ils contribuaient à une histoire de réussite que chaque américain avait une chance de partager — la promesse américaine fondamentale que si l’on travaille dur, l’on peut réussir suffisamment pour élever une famille, posséder un domicile, envoyer ses enfants à l’université, et épargner un peu pour la retraite.

La question déterminante de notre temps est comment perpétuer cette promesse. Aucun défi n’est plus urgent. Aucun débat n’est plus important. Nous pouvons soit nous contenter d’un pays où un nombre de plus en plus faible de gens s’en tire à bon compte, pendant qu’une part croissante des Américains s’en sort difficilement. Ou bien nous pouvons rétablir une économie où tout le monde a une chance, où tout le monde fait son dû, et tout le monde joue selon les mêmes règles.

L’enjeu n’est pas les idées des démocrates ou celles des républicains, mais les idéaux américains. Et nous devons les récupérer. N’oublions pas comment nous en sommes arrivés là. Bien avant la crise actuelle, des emplois et du travail sont partis à l’étranger. Le progrès technologique a rendu les entreprises plus efficaces, mais a également rendu quelques travaux dépassés. Les gens en haut de l’échelle sociale ont vu leurs revenus augmenter comme jamais auparavant, mais la plupart des travailleurs américains ont dû se débattre avec des dépenses croissantes, alors que leurs salaires restaient stagnants, et des dettes personnelles qui continuaient à s’empiler.

En 2008, le château de cartes s’est effondré. Nous nous sommes aperçus que des hypothèques avaient été vendues à des gens qui ne pouvaient pas se les permettre, ni même les comprendre. Des banques ont fait des paris énormes, et des primes, avec l’argent des autres. Les autorités ont soit fermé les yeux, soit n’avaient pas le pouvoir d’arrêter ces mauvais comportements. C’était mauvais, c’était irresponsable. Et ça a plongé notre économie dans une crise qui a mis des millions au chômage, nous a criblé de dettes, et a laissé des innocents travailleurs américains avec la facture. Durant les six mois qui ont précédé mon arrivée au poste, nous avons perdu presque 4 millions d’emplois, puis nous avons perdu un autre 4 millions avant que nos règles rentrent en vigueur.

Voilà les faits. Mais voici aussi ceux-ci : au cours des 22 derniers mois, les entreprises ont créé plus de 3 millions d’emplois.

L’année dernière a créé le plus d’emplois depuis 2005. Les fabricants américains rembauchent, créant de l’emploi pour la première fois depuis la fin des années 1990. Ensemble, nous avons convenu de réduire le déficit par plus de 2 000 milliards de dollars. Et nous avons mis en place de nouvelles règles pour forcer la Finance à faire face à ses responsabilités, afin qu’une crise comme celle-ci ne se reproduise plus.

Les États-Unis sont de plus en plus forts ; nous avons trop progressé pour revenir en arrière. Tant que je serai président, je travaillerai avec tous dans cet hémicycle pour capitaliser sur cet élan. Mais j’ai bien l’intention de combattre l’obstruction par l’action, et je m’opposerai à tout effort de revenir aux mêmes règles que celles qui ont amené cette crise économique en premier lieu.

Non, nous ne reviendrons pas à une économie affaiblie par l’externalisation, les mauvaises créances, et des bénéfices financiers bidons. Ce soir, je veux parler de comment aller de l’avant, et mettre au point un plan directeur pour une économie faite pour durer — une économie bâtie sur l’industrie américaine, sur de l’énergie américaine, les compétences des travailleurs américains, et un renouveau des valeurs américaines.

Ce plan d’action commence par l’industrie en Amérique. Lorsque j’ai pris mon poste, notre industrie automobile était sur le point de s’effondrer. Certains dirent même que nous devrions la laisser périr. Avec un million d’emplois en jeu, j’ai refusé de le laisser se produire. Contre de l’assistance, nous avons exigé de la responsabilité. Nous avons mis les travailleurs et leurs employeurs à régler leur différences. Nous avons aidé l’industrie à se rééquiper et se restructurer. Aujourd’hui, General Motors a repris sa position de premier constructeur mondial d’autos.

La croissance de Chrysler est la plus rapide dans les É.-U. que toute autre fabricant majeur de voitures. Ford est en train d’investir des milliards dans des usines américaines. Tout compris, cette industrie a ajouté presque 160 000 emplois. Nous avons misé sur les travailleurs américains, nous avons misé sur l’ingéniosité américaine. Et ce soir, l’industrie automobile américaine est de retour.

Ce qui se passe à Detroit peut se produire pour d’autres industries. Cela peut arriver à Cleveland et Pittsburgh et Raleigh. Nous ne pouvons pas faire revenir tous les emplois qui sont partis à l’étranger, mais aujourd’hui, il devient plus onéreux de faire des affaires dans des endroits comme la Chine. Pendant ce temps, l’Amérique est plus productive. Il y a quelques semaines, le PDG de la société de cadenas Master Lock m’a dit qu’il est désormais viable de rapatrier des emplois. Aujourd’hui, pour la première fois en 15 ans, l’usine syndiquée de Master Lock à Milwaukeefonctionne à plein rendement.

Nous avons une occasion extraordinaire, à l’heure actuelle, de faire revenir les emplois de manufacture. Mais nous devons la saisir. Ce soir, mon message aux chefs d’entreprises est simple : demandez-vous ce que vous pouvez faire pour ramener les emplois au pays, et le pays fera tout son possible pour vous aider à réussir.

Nous devrions commencer par notre code des impôts : en ce moment, les entreprises bénéficient d’allégements fiscaux lorsqu’elles délocalisent les emplois et les profits à l’étranger, alors que les entreprises qui choisissent de rester en Amérique sont frappées par l’un des taux d’imposition les plus élevés du monde. Ça n’a aucun sens, et tout le monde le sait. Alors changeons cela.

Premièrement, si vous êtes une entreprise qui veut externaliser des emplois, vous ne devriez pas en obtenir une déduction d’impôt. Cet argent devrait servir à couvrir les frais de déménagement pour des sociétés comme Master Lock qui décident de rapatrier des emplois.

Deuxio, aucune compagnie américaine ne devrait bénéficier d’éviter de payer sa juste part d’impôts en déplaçant emplois et profits outre-mer. Désormais, chaque multinationale devra payer un impôt minimum de base. Et chaque sou devrait servir à baisser les impôts des entreprises qui choisissent de rester ici et embaucher ici en Amérique.

Tertio, si vous êtes un fabricant américain, vous devriez obtenir une plus grande réduction d’impôt. Si vous êtes un fabricant en hautes technologies, nous devrions doubler la déduction fiscale que vous obtenez pour fabriquer vos produits ici. Et si vous voulez vous relocaliser dans une région qui a été durement frappée lorsqu’une usine y a fermé ses portes, vous devriez pouvoir obtenir de l’assistance à financer une nouvelle usine, de l’équipement, ou de la formation de nouveaux travailleurs.

Ainsi, mon message est simple. Il est temps de cesser de récompenser les entreprises qui expédient des emplois à l’étranger, et de commencer à récompenser les entreprises qui créent de l’emploi ici en Amérique. Apportez-moi ces réformes fiscales, et je les signerai immédiatement.

Nous sommes également en train de rendre plus facile aux entreprises américaines de vendre leurs produits partout dans le monde. Il y a deux ans, j’ai fixé pour objectif de doubler les exportations américaines sur cinq ans. Avec les accords commerciaux bipartisans que nous avons promulgué, nous sommes sur la bonne voie pour atteindre cet objectif en avance. Et bientôt, il y aura des millions de nouveaux consommateurs de produits américains au Panama, en Colombie, et en Corée du Sud. Bientôt, il y aura des nouvelles voitures dans les rues de Séoul, importées de Detroit, de Toledo et de Chicago.

J’irai n’importe où dans le monde pour ouvrir des nouveaux marchés pour les produits américains. Et je ne resterai pas les bras croisés si nos concurrents ne respectent pas les règles du jeu. Nous avons intenté presque deux fois plus de procès de commerce contre la Chine que le gouvernement précédent – et cela se connait. Plus d’un millier d’Américains ont du travail aujourd’hui parce que nous avons stoppé une flambée d’importations de pneus chinois. Mais nous devons agir davantage. Ce n’est pas juste qu’un pays laisse copier nos films, nos disques et nos logiciels. Ce n’est pas juste que des fabricants étrangers aient un avantage sur nous uniquement parce qu’ils sont fortement subventionnés.

Ce soir, j’annonce la création d’une entité chargée d’enquêter sur les contentieux commerciaux, notamment avec des pays comme la Chine. Nous mettrons en place des dispositifs supplémentaires d’inspections pour empêcher la contrefaçon et les marchandises dangereuses de franchir nos frontières. Et ce congrès devrait s’assurer qu’aucune entreprise étrangère a un avantage sur une fabrique américaine lorsqu’il s’agit d’accéder à du financement ou de nouveaux marchés comme la Russie. Nos travailleurs sont les plus productifs du monde, et si le champ est aplani, je vous l’assure, l’Amérique gagnera toujours.

J’entends également de nombreux chefs d’entreprise qui souhaitent embaucher aux États-Unis mais n’arrivent pas à trouver une main d’œuvre à compétences voulues. Des industries en science et en technologie en pleine croissance ont le double de postes à pourvoir que nous avons de travailleurs qualifiés. Pensez-y : tous ces postes vacants alors que des millions d’Américains recherchent du travail. C’est inexcusable. Et nous savons comment régler ce problème.

Jackie Bray est une maman célibataire de la Caroline du Nord qui a été licenciée de son emploi de mécanicienne. Puis Siemens a ouvert à Charlotte une usine de turbines à gaz et formé un partenariat avec le collège communautaire Piedmont Central. La compagnie a aidé ce collège à la mise en place de cours de formation en laser et en robotique. Ils ont pris en charge les frais de scolarité de Jackie, puis l’ont embauchée à aider à faire fonctionner leur usine.

Je veux que tout Américain qui cherche de travail ait les mêmes chances que Jackie. Joignez-vous à moi pour un engagement national à former 2 millions d’américains avec des compétences qui conduiront directement à un emploi. Mon administration a déjà recensé plusieurs entreprises qui veulent participer. Des partenariats modèles entre des entreprises comme Siemens et collèges communautaires dans des localités comme Charlotte et Orlando et Louisville sont opérationnels. Vous devez maintenant donner à plus de collèges communautaires les ressources dont ils ont besoin pour devenir des centres communautaires de la profession — des lieux qui enseignent aux gens les compétences que recherchent les entreprises aujourd’hui, de la gestion des données à la fabrication de technologie de pointe.

Et je tiens à couper à travers le labyrinthe de confusion des programmes de formation, afin que dès lors, des gens comme Jackie aient un seul programme, un seul site web, et un seul endroit où aller pour toutes les informations et l’aide dont ils ont besoin. Il est temps de transformer notre système de chômage en un système de réemploi qui met les gens au travail.

Ces réformes aideront les gens à obtenir les emplois qui sont ouverts aujourd’hui. Mais pour se préparer pour les emplois de demain, notre engagement pour la compétence et de l’éducation doit démarrer plus tôt. Pour moins de 1% de ce que notre nation dépense chaque année sur l’éducation, nous avons convaincu presque tous les états du pays d’élever leurs normes pour l’enseignement et l’apprentissage — la première fois en une génération. Mais des défis demeurent. Et nous savons comment les résoudre.

À un moment où d’autres pays doublent la mise sur l’éducation, des budgets serrés ont forcé nos états à licencier des milliers d’enseignants. Nous savons qu’un bon enseignant peut augmenter le revenu à vie d’une salle de classe de plus de 250 000 $. Un bon professeur offre une échappatoire de la pauvreté à l’enfant qui rêve d’une meilleure condition. Nous pouvons tous ici indiquer un enseignant qui a influencé la trajectoire de notre vie. La plupart des enseignants travaillent sans relâche, pour une rémunération modeste, puisant parfois dans leur propre poches pour l’achat de fournitures scolaires, ce qui fait la différence. Les enseignants sont importants. Au lieu de les dénigrer, ou de défendre le statu quo, offrons un accord aux écoles : donnons-leur les ressources pour garder les bons enseignants à leurs postes et pour récompenser les meilleurs d’entre eux. En échange, accorder de la flexibilité aux écoles : enseigner avec créativité et passion ; cesser d’enseigner en vue de l’examen ; remplacer les enseignants qui n’aident pas les enfants à apprendre. C’est une bonne affaire qui en vaut la peine.

Nous savons aussi que lorsque les élèves n’ont pas la liberté d’abandonner leur scolarité, ils sont plus nombreux à gravir le podium du diplôme. Quand les élèves ne sont pas autorisés à abandonner, ils s’en sortent mieux plus tard. J’appelle donc ce soir tous les états à exiger que tous les élèves restent au lycée jusqu’à ce qu’ils obtiennent leur diplôme ou jusqu’à 18 ans.

Lorsque les jeunes obtiennent leur diplôme, le plus grand défi peut être le coût des études supérieures. Alors que les Américains sont maintenant plus endettés pour les frais de scolarité que pour leur carte de crédit, ce congrès a besoin d’arrêter les taux d’intérêt sur le prêt aux études de doubler en juillet. Rallongez le crédit d’impôt sur frais de scolarité que nous avons commencé et qui permet à des millions de familles de classe moyenne d’économiser des milliers de dollars, et donnez aux plus jeunes la chance de gagner les frais de scolarité universitaire en doublant le nombre d’études coopératives au cours des cinq prochaines années.

Bien entendu, il n’est pas suffisant d’augmenter l’assistance aux étudiants. Nous ne pouvons simplement pas continuer à subventionner la flambée du coût des études : nous allons tomber à court d’argent. Les états doivent aussi faire leur part, en plaçant les études supérieures plus haut dans les priorités budgétaires. Les établissements d’études supérieures ont un rôle à jouer pour réduire les frais. Récemment, j’ai communiqué avec un groupe de présidents universitaires qui ont fait exactement cela. Certaines écoles revoient leurs cours pour aider les élèves à terminer plus rapidement. Certains s’équipent de technologies meilleures. Le point est que c’est possible. Je me permets donc d’avertir les collèges et universités : si vous ne pouvez empêcher les frais de scolarité de grimper, le financement que vous obtenez des contribuables diminuera. Les études supérieures ne doivent pas être un luxe. C’est un impératif économique que chaque famille en Amérique devrait pouvoir se permettre.

Rappelons également que des centaines de milliers d’étudiants besogneux et talentueux, ont un autre défi : le fait qu’ils ne sont pas encore des citoyens américains. Beaucoup sont venus ici alors qu’il étaient petits, sont véritablement américains, et pourtant ils vivent chaque jour sous la menace d’expulsion du pays. D’autres sont arrivés plus récemment, pour étudier les affaires et les sciences et le génie, et dès qu’ils reçoivent leur diplôme, nous les renvoyons chez eux pour inventer des nouveaux produits et créer de l’emploi ailleurs. Ça ne va pas.

Je crois aussi fortement que jamais que nous devrions nous attaquer à l’immigration clandestine. C’est pourquoi mon administration a renforcé la frontière plus que jamais auparavant, et le nombre d’entrées non autorisées a chuté depuis que j’ai pris mon poste. Les râleurs n’ont plus d’excuses. Nous devrions réformer nos lois de l’immigration, dès maintenant. Mais si cette année électorale distrait ce Congrès de développer un plan intelligent, mettons-nous au moins d’accord de cesser d’expulser les jeunes qui veulent travailler dans nos laboratoires, démarrer de nouvelles entreprises et défendre notre pays. Envoyez-moi une loi qui leur donne une chance de mériter la citoyenneté, je la signerai tout de suite.

Voyez-vous, pour une économie durable, il faut encourager le talent et l’ingéniosité de tout un chacun. Ce qui veut dire que les femmes devraient gagner salaire égal pour travail égal. Ce qui veut dire que nous devons apporter notre soutient à tous ceux qui veulent travailler, à ceux qui prennent des risques, et à tout entrepreneur qui aspire à devenir le prochain Steve Jobs.

Après tout, l’innovation est ce que l’Amérique a toujours été. La plupart des nouveaux emplois sont créés dans des entreprises « Startup » et dans des petites entreprises. Adoptons donc un ordre du jour qui les aide à réussir. Démontons les règlementations qui empêchent l’entrepreneur débutant d’obtenir du financement pour croître. Élargissons l’allégement fiscal aux petites entreprises qui offrent de l’augmentation sur salaire et qui créent de bons emplois. Les deux partis sont d’accord à ce sujet. Faites donc en un projet de loi et déposez-le sur mon bureau cette année.

L’innovation exige également de la recherche minimale. En ce moment, les découvertes qui se produisent dans nos universités et laboratoires financés par le gouvernement fédéral pourraient mener à de nouveaux traitements qui tuent les cellules cancéreuses, sans effets secondaires toxiques ; à des nouveaux gilets pare-balle légers pour les policiers et soldats, qui ne laissent rien passer. N’ignorez pas ces investissements dans notre budget. Ne laissons pas les autres pays nous dépasser. Nous devons soutenir le même type de recherche et d’innovation qui ont apporté la puce numérique et Internet, aux nouveaux emplois et aux nouvelles industries américaines.

Nulle part ailleurs se trouve une promesse d’innovation plus grande que dans la fabrication américaine d’énergie. Au cours des trois dernières années, nous avons ouvert des centaines de milliers d’hectares à l’exploration pétrolière et de gaz naturel et j’ordonne ce soir à mon administration d’ouvrir l’accès à plus de 75% de nos ressources potentielles de pétrole et de gaz au large des côtes. La production américaine de pétrole est plus élevée qu’elle ne l’a été en huit ans. Oui, huit ans. Et ce n’est pas tout : l’an dernier, nous avons moins dépendu du pétrole étranger que pendant les 16 dernières années.

Mais avec seulement 2% des réserves mondiales de pétrole, le pétrole ne suffit pas. Notre pays a besoin d’une stratégie qui développe toute source disponible d’énergie américaine. Une stratégie qui pollue moins, qui coûte moins, et pleine de nouveaux emplois.

Nous avons un approvisionnement de gaz naturel qui peut nous durer près de 100 ans. Et mon administration prendra chaque mesure possible pour développer en toute sécurité cette énergie. Des experts estiment que cela procurera plus de 600 000 emplois à la fin de la décennie. Et j’exige que toutes les entreprises qui forent pour du gaz sur les terres publiques divulguent les produits chimiques qu’elles utilisent. Notre Amérique développera cette ressource sans risquer la santé et la sécurité de nos concitoyens.

L’exploitation du gaz naturel va créer de l’emploi et alimenter des camions et des usines moins polluante et moins chères, prouvant que nous n’avons pas à choisir entre l’environnement et notre économie. D’ailleurs, ce sont les fonds publics, pendant des années 30, qui ont financé la recherche de développement des méthodes pour extraire du schiste tout ce gaz naturel, nous rappelant que le soutien du gouvernement est crucial pour aider les entreprises à faire décoller les nouvelles idées pour l’énergie.

Mais ce qui est correct pour le gaz naturel l’est tout aussi pour les énergies propres. En trois ans, notre collaboration avec le secteur privé a déjà positionné l’Amérique à la première place au monde des fabricants de batteries de haute technologie. En raison des investissements fédéraux, l’utilisation d’énergies renouvelables a presque doublé et des milliers d’Américains ont obtenu un emploi.

Quand Bryan Ritterby a été mis à pied de son emploi à fabriquer des meubles, il dit il craignait qu’à 55 ans, personne ne lui donnerait une seconde chance. Mais il a trouvé du travail à Energetx, un fabricant d’éoliennes dans le Michigan. Avant la récession, l’usine faisait uniquement des yachts de luxe. Aujourd’hui, elle recrute des travailleurs comme Bryan, qui dit : « Je suis fier de travailler dans l’industrie du futur.»

Notre expérience avec le gaz de schiste, avec le gaz naturel, nous montre que les rentrées sur ces investissements publics ne sont pas toujours immédiates. Certaines technologies n’aboutissent pas, certaines entreprises échouent. Mais je n’abandonnerai pas la promesse d’énergie propre. Je n’abandonnerai pas les travailleurs comme Bryan. Je ne vais pas céder les industries solaires, d’éoliennes, et celle des batteries électriques à la Chine ou à l’Allemagne sous prétexte que nous refusons de nous engager dans le même sens.

Cela fait un siècle que nous subventionnons les compagnies pétrolières. Ça suffit. Il est temps d’en finir avec les dons du contribuable à une industrie qui a rarement été plus rentable, et de doubler la mise sur une industrie de l’énergie propre qui n’a jamais été plus prometteuse. Établissez des crédits d’impôt sur l’énergie propre et créez ces emplois.

Nous pouvons aussi stimuler l’innovation énergétique avec de nouvelles mesures incitatives. Les clivages dans ce Congrès sont sans doute trop forts maintenant pour voter un plan complet pour lutter contre le réchauffement climatique, mais il n’y a pas de raison que le Congrès ne fixe pas au moins des critères en matière d’énergies vertes qui créent un marché pour l’innovation. Jusqu’ici, vous n’avez pas agi. Eh bien, ce soir, je le fais : je donne l’ordre à mon administration de permettre le développement de l’énergie propre sur suffisamment de terrains publics pour pourvoir à 3 millions de foyers. Et je suis fier d’annoncer que le Ministère de la défense, le plus grand consommateur au monde d’énergie, mise de façon historique sur l’énergie propre, avec la Marine militaire qui place la commande d’une capacité suffisante pour alimenter un quart d’un million de foyers par an.

Bien entendu, la façon la plus facile d’économiser de l’argent est de moins gaspiller de l’énergie. Voici donc une proposition : aider les fabricants à éliminer le gaspillage d’énergie dans leurs usines et inciter les entreprises à mettre à niveau leurs bâtiments. Leurs factures d’énergie se réduiront de 100 milliards de dollars au cours des dix prochaines années, et la volonté d’Amérique connaitra moins de pollution, plus d’industrie, et davantage d’emplois dans le secteur du bâtiment, qui en a besoin. Envoyez-moi un projet de loi qui crée ces emplois.

Bâtir ce nouvel avenir énergétique ne devrait être qu’une partie d’un programme plus vaste pour réparer les infrastructures de l’Amérique. Une grande partie de l’Amérique doit être reconstruite. Nous avons des routes et des ponts qui s’écroulent ; un réseau électrique qui gaspille trop d’énergie ; un réseau téléinformatique à haut débit incomplet qui empêche un chef de petite entreprise en Amérique rurale de vendre ses produits partout dans le monde.

Durant la grande dépression, l’Amérique a construit le barrage Hoover et le pont suspendu Golden Gate. Après la seconde guerre mondiale, nous avons connecté nos états avec un système d’autoroutes. Les gouvernements démocrates et républicains ont investi dans des grands projets qui ont servi à tout le monde, des travailleurs qui les ont construit, aux entreprises qui les utilisent à ce jour.

Dans les prochaines semaines, je signerai un décret exécutif éliminant la paperasse qui ralentit trop la construction de projets. Mais vous devez financer ces projets. Prenez l’argent que nous ne dépensons plus pour la guerre, utilisez-en la moitié pour payer notre dette, et le reste pour construire le pays chez nous.

Il n’y a jamais eu de meilleur moment pour construire, surtout depuis que le secteur du bâtiment fut parmi les plus durement touchés lorsque la bulle immobilière éclata. Bien entendu, les travailleurs du bâtiment n’étaient pas les seuls atteints. L’étaient aussi des millions d’Américains innocents qui ont vu la valeur de leurs maisons décliner. Et si le gouvernement ne peut résoudre seul le problème, les propriétaires responsables ne devraient pas avoir à patienter dans l’attente de ce que le marché immobilier coule pour obtenir du répit.

C’est pourquoi j’envoie à ce congrès un projet qui donne à tout propriétaire responsable la chance d’économiser environ 3 000 $ par an sur l’hypothèque, par refinancement à un taux bas historique. Fini la paperasse, fini les banques qui se débinent. Un petit forfait au frais des plus grandes institutions financières veillera à ce que ça n’ajoute pas au déficit, et donnera à ces banques qui ont été secourues par les contribuables, une chance de rembourser un déficit de confiance.

N’oublions jamais : des millions d’Américains qui travaillent dur et respectent les règles chaque jour méritent un gouvernement et un système financier qui en font autant ; il est temps d’appliquer les mêmes règles en haut et en bas. Aucun plan de sauvetage, plus de cadeaux, et pas d’excuses. Une Amérique faite pour durer insiste sur la responsabilité de tout un chacun.

Nous avons tous payé le prix pour les prêteurs qui vendent des hypothèques à ceux qui ne pouvaient pas se les permettre, et pour les emprunteurs qui savaient qu’elles étaient au dessus de leurs moyens. C’est pourquoi nous avons besoin de réglementation intelligente pour empêcher les comportements irresponsables. Des lois contre la fraude financière, contre les décharges toxiques, ou contre des appareils médicaux défectueux, ne détruisent pas la liberté du marché, elles le font mieux fonctionner.

Il n’y a aucun doute que certains règlements sont dépassés, inutiles ou trop onéreux. En fait, j’ai signé moins de règlements durant les trois premières années de ma présidence que mon prédécesseur républicain dans la sienne. J’ai ordonné à chaque agence publique fédérale d’éliminer des règlements qui n’ont pas de sens. Nous avons déjà annoncé plus de 500 réformes dont juste une fraction d’entre elles économisera plus de 10 milliards de $ aux entreprises et aux citoyens au cours des cinq prochaines années. Nous nous sommes débarrassés d’un règlement vieux de 40 ans qui aurait pu forcer certains producteurs laitiers à dépenser 10 000 $ par an pour prouver qu’ils sont en mesure de contenir un déversement — parce que le lait était d’une certaine façon classé comme le pétrole. Avec une loi comme ça, j’imagine qu’on pouvait pleurer sur du lait renversé.

À présent, j’ai confiance qu’un agriculteur peut contenir un déversement de lait sans qu’un organisme fédéral regarde par-dessus son épaule. Absolument. Mais je ne me retirerai pas de vouloir m’assurer qu’une compagnie pétrolière peut contenir le genre de déversement de pétrole que nous avons vu dans le golfe, il y a deux ans. Je ne me retirerai pas de vouloir protéger nos enfants de l’intoxication au mercure, ou de m’assurer que nos aliments sont sans risque et que notre eau est saine. Je ne reviendrai pas à l’époque où les compagnies d’assurance santé avaient le pouvoir absolu d’annuler votre contrat, de refuser de couvrir vos dépenses, ou de facturer les femmes différemment des hommes.

Et je ne vais pas revenir aux jours où la Finance a été autorisée à jouer par ses propres règles. Les nouvelles règles que nous avons instaurées restaurent ce qui devrait être l’objet fondamental de tout système financier : apporter du financement aux entrepreneurs aux meilleures idées, et prêter aux familles responsables qui achètent une maison, démarrent une entreprise, ou mettent leurs enfants à l’étude.

Donc, si vous êtes une grande banque ou institution financière, il ne vous est plus permis de faire un pari risqué avec les dépôts de vos clients. Vous êtes tenu d’écrire un « testament de vie » qui détaille exactement comment vous allez payer vos factures si vous échouez, parce que le reste d’entre nous ne vous dépannerons plus. Et si vous êtes un prêteur hypothécaire ou un prêteur à court terme, ou une société de carte de crédit, les beaux jours où l’on faisait signer les gens pour des formules qu’ils ne peuvent se permettre, à l’aide de contrats compliqués et de pratiques trompeuses — ces jours-là sont terminés. Aujourd’hui, les consommateurs américains ont enfin un gardien : Richard Cordray, dont la tâche est de veiller sur eux.

Nous allons aussi établir une unité d’enquêteurs hautement qualifiés sur le crime financier pour sévir sur la fraude de haut niveau et pour protéger les investissements des gens. Certaines entreprises financières violent des lois antifraude majeures puisqu’il n’y a aucune pénalité réelle contre la récidive. C’est mauvais pour les consommateurs, et c’est mauvais pour la grande majorité des banquiers et professionnels du secteur financier qui se comportent convenablement. Donc, adoptez une loi qui fait peser les pénalités sur la fraude.

Et ce soir, je demande à mon procureur général de créer une unité spéciale de procureurs fédéraux et de procureurs généraux principaux des états, d’élargir nos enquêtes sur le prêt abusif et l’emballage des hypothèques risquées, ce qui a conduit à la crise du logement. Cette nouvelle unité tiendra responsables ceux qui ont fait irruption de la Loi, accélèrera l’assistance aux propriétaires, et aidera à tourner la page sur une ère d’insouciance qui a blessé tant d’Américains.

Maintenant, un retour aux valeurs américaines de fair-play et de responsabilité partagée aidera à protéger notre peuple et notre économie. Mais ça doit aussi nous guider alors que nous nous occupons de notre remboursement de la dette et de l’investissement dans notre avenir. En ce moment, notre priorité la plus immédiate est l’arrêt de la hausse des impôts pour les 160 millions de travailleurs américains alors que la reprise est encore fragile. Personne ne peut se permettre de perdre 40 $ sur chaque bulletin de salaire cette année. Il y a beaucoup de façons d’acomplir cela. Alors mettons nous d’accord ici même, dès maintenant : pas de partisanerie, pas de dispute. Adoptez la diminution de l’impôt sur salaire sans délai. Allons-y.

Lorsqu’il s’agit du déficit, nous avons déjà convenu à plus de 2 mille milliards de dollars en diminutions et en épargne. Mais nous devons faire plus, et cela signifie faire des choix. À l’heure actuelle, nous sommes prêts à dépenser près de 1 milliard de dollars de plus sur ce qui était censé être une déduction fiscale temporaire pour les 2% plus riches Américains. Aujourd’hui, grâce aux niches fiscales, un quart des millionnaires paient leurs impôts à des taux plus faibles que des millions de ménages de la classe moyenne. En ce moment, Warren Buffett a un taux d’imposition inférieur à celui de sa secrétaire.

Voulons-nous garder ces réductions d’impôts pour les plus riches ? Ou bien, voulons-nous conserver nos investissements dans tout le reste – comme l’éducation et la recherche médicale ; une armée forte et les soins pour nos anciens combattants ? Parce que si nous voulons sérieusement rembourser notre dette, nous ne pouvons pas faire les deux.

Le peuple américain sait quel est le bon choix. Et moi aussi. Comme j’ai dit au président de la Chambre des représentants cet été, je suis prêt à faire des réformes qui freinent les coûts à long terme de Medicare et Medicaid, et renforcent la Sécurité Sociale, tant que ces programmes demeurent une garantie de sécurité pour les personnes âgées.

Mais en échange, nous devons modifier notre code des impôts de sorte que des gens comme moi ou comme énormément d’élus du Congrès, s’acquittent de leur part au FISC. La réforme fiscale doit suivre la règle Buffett : si vous gagnez plus de 1 million de dollars par an, vous ne devez pas payer moins de 30 % d’impôts. Et mon ami républicain Tom Coburn a raison : Washington doit cesser de subventionner les millionnaires. En fait, quelqu’un qui gagne un million de dollars par an ne devrait pas bénéficier de crédits d’impôts spéciaux ni de déductions fiscales extraordinaires. De l’autre côté, si vous faites moins de 250 000 $, comme 98 % des familles, vos impôts ne devrait pas augmenter ; vous êtes de ceux qui se battent avec la hausse des coûts et les salaires stagnent ; vous êtes de ceux qui en ont besoin.

Vous pouvez appeler ça “lutte des classes” si cela vous plait, mais de demander à un milliardaire de payer au moins autant que sa secrétaire ? Pour beaucoup d’Américains, cela s’appelle du bon sens.

Nous n’éprouvons pas de rancune envers la réussite financière dans ce pays, nous l’admirons. Lorsque les Américains parlent de gens comme moi qui doivent payer leur part équitable d’impôts, ce n’est pas parce qu’ils envient les riches ; c’est parce qu’ils comprennent que quand j’obtiens un allégement fiscal dont je n’ai pas besoin, et que le pays ne peut se permettre, il ajoute soit au déficit, ou quelqu’un d’autre doit combler la différence — tel qu’une personne âgée au revenu fixe, ou un étudiant qui s’escrime à poursuivre ses études, ou une famille qui essaie de joindre les deux bouts. Ce n’est pas convenable. Les Américains savent que ce n’est pas juste. Ils savent que le succès de cette génération n’est possible que parce que les générations passées ont ressenti une responsabilité les uns envers les autres, ainsi que pour l’avenir de leur pays, et ils savent que notre mode de vie durera seulement si nous éprouvons ce même sentiment de responsabilité partagée. Voilà comment nous allons réduire notre déficit. C’est une Amérique construite pour durer.

Mais je reconnais que certains qui écoutent ce soir ont des points de vue divergents sur les taxes et sur la dette, l’énergie et les soins de santé. Mais de n’importe quel parti politique qu’ils soient, je parie que la plupart des Américains pensent la même chose en ce moment : rien ne sera fait à Washington cette année ou l’année prochaine, ou peut-être même l’année après cela, parce que Washington est en panne. Peut leur reprocher de se sentir un peu cyniques ?

Le plus grand coup à notre confiance en notre économie l’année dernière n’est pas venu d’événements hors de notre contrôle, il provient d’un débat à Washington si les États-Unis doivent payer sa facture ou non. Qui a bénéficié de ce fiasco ?

J’ai parlé ce soir du déficit de confiance entre le peuple et la Finance. Mais le fossé entre cette ville-ci et le reste du pays est au moins aussi profond, et il semble empirer chaque année.

Cela a à voir en partie avec l’influence corrosive de l’argent sur la politique. Donc ensemble, prenons des mesures pour racommoder cela. Envoyez-moi un projet de loi interdisant les transactions d’initiés par les membres du Congrès, je le signerai demain. Règlementons tous les élus sur la possession d’actions dans les industries sur lesquelles ils ont une influence. Assurons-nous que ceux qui ficèlent les dons de campagne électorale pour le Congrès ne peuvent pas influencer le Congrès et vice versa — une idée qui a le soutien bipartisan, tout au moins hors de Washington.

Une partie de ce qui est défectueux a trait à la façon dont le Congrès fait son travail ces jours-ci. Une majorité simple n’est plus suffisante pour obtenir quoi que ce soit, même les affaires habituelles. Aucun des partis n’a été irréprochable dans ces tactiques. Maintenant, les deux partis devraient y mettre fin. Pour commencer, je demande au Sénat d’adopter une règle simple comme quoi toute nomination du judiciaire ou de la fonction publique soit soumise à un simple vote dans les 90 jours qui la suivent.

Le pouvoir exécutif doit également changer. Trop souvent, il est inefficace, désuet et distant. C’est pourquoi j’ai demandé à ce congrès de m’accorder l’autorité de consolider la bureaucratie fédérale, afin que notre gouvernement soit plus mince, plus rapide et plus adapté aux besoins du peuple américain.

Enfin, rien de tout cela n’arrivera si nous ne baissons aussi la température dans cette ville-ci. Nous avons besoin mettre fin à l’idée que les deux partis se doivent d’être bloqués dans une campagne perpétuelle de destruction mutuelle ; cette politique s’agrippe à des idéologies rigides, au lieu d’à l’établissement d’un consensus autour des bonnes idées.

Je suis un démocrate. Mais je crois ce que croyait le républicain Abraham Lincoln : que le gouvernement devrait faire pour le peuple seulement ce qu’ils ne peuvent pas faire mieux par eux-mêmes, et pas plus. C’est pourquoi ma réforme de l’éducation offre plus de concurrence et davantage de contrôle aux écoles et aux états. C’est pourquoi nous nous débarrassons de règlementations qui ne fonctionnent pas. C’est pourquoi notre droit de la santé s’appuie sur un marché privé réformé, et non pas sur un programme gouvernemental.

En revanche, même mes amis républicains qui se plaignent le plus au sujet des dépenses publiques ont appuyé le financement par le gouvernement fédéral des routes et des projets d’énergie propre et de bureaux fédéraux de par le pays.

Le point est que nous devrions tous désirer un gouvernement plus intelligent et plus efficace. Et, bien que nous ne serons pas en mesure de combler nos plus grandes différences philosophiques cette année, nous pouvons faire de réels progrès. Avec ou sans ce Congrès, je continuerai de prendre des mesures qui aident la croissance de l’économie. Mais je peux accomplir beaucoup plus avec votre aide. Parce que lorsque nous agissons ensemble, il n’y a rien que les États-Unis ne peuvent pas faire.

C’est la leçon que nous avons appris de nos actions à l’étranger au cours des dernières années. Mettre fin à la guerre d’Irak nous a permis de frapper des coups décisifs contre nos ennemis. Du Pakistan au Yémen, les agents d’Al-Qaïda qui restent sont en déroute, sachant qu’ils ne peuvent échapper à la portée des États-Unis d’Amérique.

De cette position de force, nous avons commencé à ralentir la guerre en Afghanistan. Dix mille de nos soldats sont rentrés. Un autre vingt trois mille rentrera à la fin de l’été. Cette transition vers la gestion Afghane continuera, et nous allons construire un partenariat durable avec l’Afghanistan, afin qu’il soit plus jamais une source d’attaques contre l’Amérique.

Au moment où le flux de la guerre se retire, une vague de changement déferle sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, de Tunis au Caire, de Sanaa à Tripoli. Il y a un an, Kadhafi, un meurtrier avec le sang d’Américains sur les mains, était l’un des plus anciens dictateurs de la planète. Aujourd’hui, il n’est plus là. Et en Syrie, je n’ai aucun doute que le régime d’Assad découvrira bientôt que la force du changement est irrésistible et qu’on ne peut spolier les gens de leur dignité.

Nous ne savons pas exactement comment s’achèvera cette incroyable transformation. Mais nous avons un intéret énorme dans sa résolution. Et s’il revient à ces peuples de choisir leur destin, nous allons promouvoir ces valeurs qui ont si bien servi notre propre pays. Nous nous dresserons contre la violence et l’intimidation. Nous nous dresserons pour les droits et la dignité de tous les êtres humains : hommes et femmes, Chrétiens, Musulmans, et Juifs. Nous soutiendrons les politiques qui favorisent l’émergence de démocraties fortes et stables ainsi que des marchés ouverts, car la tyrannie ne fait pas le poids face à la liberté.

Et nous préserverons la sécurité de l’Amérique contre ceux qui menacent nos citoyens, nos amis et nos intérêts. Regardez l’Iran. Grâce au pouvoir de notre diplomatie, un monde qui était jadis divisé sur la façon de traiter avec le programme nucléaire iranien, est maintenant uni. Ce régime est plus isolé que jamais auparavant ; ses dirigeants croulent sous les sanctions, et tant qu’ils fuiront leurs responsabilités, la pression sera maintenue. Qu’il n’y ait aucun doute : l’Amérique est déterminée à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire et je ne rejetterai aucune option pour atteindre cet objectif. Mais une résolution pacifique de cette question est encore possible et bien meilleure, et si l’Iran change de trajectoire et remplit ses obligations, ils peuvent rejoindre la communauté des nations.

Le renouveau du leadership américain se ressent dans le monde entier. Nos alliances plus anciennes en Europe et en Asie sont plus fortes que jamais. Nos liens vers les Amériques sont plus profonds. Notre engagement de fer — j’ai bien dit “de fer” — envers la sécurité d’Israël a signifié la plus proche coopération militaire de l’histoire entre nos deux pays. Nous avons clairement indiqué que l’Amérique est une puissance Pacifique, et un nouveau départ en Birmanie a allumé un nouvel espoir. Depuis les coalitions que nous avons construit pour sécuriser les matières nucléaires, aux missions que nous avons conduites contre la faim et de maladie ; des coups que nous avons asséné à nos ennemis, à la puissance durable de notre exemple moral : l’Amérique est de retour.

Quiconque vous dit le contraire, toute personne qui vous indique que l’Amérique est en déclin ou que notre influence a diminué, ne sait pas de quoi elle parle. Ce n’est pas le message que nous obtenons des dirigeants du monde entier qui sont impatients de travailler avec nous. Ce n’est pas comment les gens le sentent de Tokyo à Berlin, du Cap à Rio, où les opinions de l’Amérique sont plus élevées qu’elles l’ont été au cours des années. Oui, le monde change. Non, nous ne pouvons pas contrôler chaque événement, mais l’Amérique reste la nation indispensable dans les affaires mondiales, et tant que j’en suis le président, j’ai l’intention de la maintenir de cette façon.

C’est pourquoi, en collaboration avec nos chefs militaires, j’ai proposé une nouvelle stratégie de défense qui assure que nous maintenons la meilleure force armée du monde, tout en économisant près de la moitié de mille milliards de dollars dans notre budget. Pour garder une longueur d’avance sur nos adversaires, j’ai déjà envoyé au Congrès une législation qui sécurisera notre pays du danger croissant des cyber-menaces.

Par-dessus tout, notre liberté perdure en raison des hommes et des femmes en uniforme qui la défend. Alors qu’ils reviennent ici, nous devons les servir aussi bien qu’ils nous ont servi. Cela inclut les soins et les avantages qu’ils ont gagnés, ce qui est pourquoi nous avons augmenté le budget annuel de l’Administration des Anciens combattants chaque année de ma présidence. Et cela consiste aussi à mobiliser nos anciens combattants dans le travail de reconstruction de notre nation.

Avec le soutien bipartisan de ce Congrès, nous offrons de nouveaux crédits d’impôts aux entreprises qui embauchent des anciens combattants. Michelle et Jill Biden ont collaboré avec des entreprises américaines pour sécuriser une promesse de 135 000 emplois pour les anciens combattants et leurs familles. Et ce soir, je propose un Corps d’emploi des anciens combattants qui aidera nos collectivités à embaucher des anciens combattants en tant que policiers et pompiers, afin que l’Amérique soit aussi forte que ceux qui la défendent.

Ce qui me ramène là où j’ai commencé. Ceux d’entre nous qui ont été envoyés ici à servir peuvent apprendre une chose ou deux du service de nos troupes. Lorsque vous revêtez cet uniforme, peu importe si vous êtes noir ou blanc, Asiatique, Latino, Amérindien ; conservateur, libéral ; riche ou pauvre ; homo-, ou hétérosexuel. Lorsque vous marchez en bataille, vous recherchez la personne à côté de vous, ou la mission échoue. Lorsque vous êtes dans le vif du combat, vous vous élevez ou vous baissez comme une seule unité, servant une nation, ne laissant personne derrière.

L’une des choses que je possède et dont je suis le plus fier est le drapeau des forces spéciales du raid contre Ben Laden. Sur ce drapeau, le nom de chacun des membres de l’équipe. Certains sont peut être démocrates, d’autres républicains. Mais cela n’a pas d’importance. Tout comme peu importait ce jour-là dans la Salle de crise, alors que j’étais assis à côté de Bob Gates, le ministre de la défense sous George Bush, et Hillary Clinton, une femme qui a concouru contre moi pour la présidence. Tout ce qui importait ce jour-là était la mission. Personne ne pensait à la politique. Aucun ne pensait à soi-même. Un des jeunes hommes impliqués dans le raid m’a dit plus tard qu’il ne mérite pas de reconnaissance pour la mission. Elle a réussi, dit-il, seulement parce que chaque membre de cette équipe a son boulot : le pilote qui atterrit l’hélicoptère qui ne répondait plus à ses commandes ; l’interprète qui a gardé l’entrée du complexe résidentiel ; les soldats qui ont éloigné les femmes et les enfants du combat ; les SEAL qui ont pris d’assaut l’escalier. Plus encore, la mission a seulement réussi parce que chacun des membres de cette unité se faisaient confiance, parce que vous ne pouvez prendre d’assaut l’escalier, dans l’obscurité et le danger, que si vous savez que vous avez quelqu’un qui protège vos arrières.

Il en est donc ainsi pour l’Amérique. À chaque fois que je regarde ce drapeau, je me rappelle que notre destin est cousu ensemble comme ces 50 étoiles et ces 13 bandes. Nul ne construit ce pays de lui-même. Cette nation est grande, parce que nous l’avons construite ensemble. Parce que nous avons travaillé en équipe. Parce que nous nous protègeons mutuellement le dos. Et si nous nous accrochons à cette vérité, en ces temps d’épreuve, il n’y aura pas de défi trop grand, pas de mission trop difficile. Tant que nous sommes unis dans un but commun, aussi longtemps que nous maintenons notre volonté commune, notre périple s’achemine en avant, notre avenir est rempli d’espoir, et l’état de notre Union sera toujours fort.

Je vous remercie, que Dieu vous bénisse et que Dieu bénisse les États-Unis d’Amérique.