Quand en songeant ma follastre j’accole

Quand en songeant ma follastre j’accole
Les Amours, Texte établi par Hugues VaganayGarnier2 (p. 311-312).

XII

Quand en songeant ma follastre j’accole,
Laissant mes flancs sur les siens allonger,
Et que d’un branle habilement leger
En sa moitié ma moitié je recole :
Amour, adonc si follement m'affole,
Qu'un tel abus je ne voudroi changer,

Non au butin d’un rivage estranger,
Non au sablon qui jaunoye au Pactole.
Mon Dieu ! quel heur et quel contentement
M’a fait sentir ce faux recolement,
Changeant ma vie en cent metamorphoses ?
Combien de fois doucement agité,
Suis-je ore mort, ore resuscité
Entre cent liz, et cent vermeilles roses ?