Principes de la science sociale/Table

Traduction par Saint-Germain Leduc et Aug. Planche.
Librairie de Guillaumin et Cie (tome 1p. 547-558).
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TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES
DANS LE TOME PREMIER.

DE LA SCIENCE ET DES MÉTHODES DE LA SCIENCE.
§ 
1. — La connaissance positive des Phénomènes naturels dérive de l’observation directe. Les plus anciennes conceptions abstraites des lois de la nature ne sont que les points d’attente de l’Expérience. La Logique et les Mathématiques ne sont que des instruments pour faciliter l’acquisition de la science et ne sont pas elles-mêmes des sciences 
 1
§ 
2. — Les sciences se développent en passant de l’abstrait au concret, des masses aux atomes, du composé au simple. Les vérités particulières se répandent avec leurs sujets dans toute l’étendue de l’univers, les lois de la nature étant partout identiques et dans toutes leurs applications 
 5
§ 
3. — Distributions et divisions des connaissances par Bacon. Racines et branches de l’arbre de la science 
 15
§ 
4. — L’enfance des sciences est purement théorique ; à mesure qu’elles arrivent à l’état de connaissance positive, les lois remplacent les hypothèses. Les mathématiques servent à régler leur développement, les choses éloignées s’étudient à l’aide de celles qui sont rapprochées de nous, le passé et l’avenir à l’aide du présent. La méthode pour découvrir est la même dans toutes les branches de la science. Auguste Comte en niant ce fait, ne trouve ni philosophie dans l’histoire, ni science sociale 
 18
§ 
5. — L’école anglaise des économistes ne reconnaît pas l’homme réel de la société, mais l’homme artificiel créé par son propre système. Sa théorie, ne s’occupant que des instincts les plus bas de l’humanité, regarde ses plus nobles intérêts comme de simples interpolations dans son système 
 23
§ 
6. — Toutes les sciences et toutes leurs méthodes se trouvent comprises dans la Sociologie. L’analyse conduit à la synthèse. La science est une et indivisible. Les relations économiques des hommes exigent des formules mathématiques pour les convertir en vérités systématiques. Les lois de la société ne sont pas établies d’une manière fixe. Les termes employés par les théoriciens ne sont pas suffisamment définis et sont équivoques 
 27
§ 
7. La science sociale, qui contient et concrète toutes les autres, attend encore son propre développement. Obstacles qu’elle rencontre. L’étude métaphysique de l’homme doit être remplacée par son étude méthodique. Les lois physiques et les lois sociales sont indivisibles dans l’étude de la société, tous les phénomènes de cet unique sujet ne formant qu’une seule science 
 34
DE L’HOMME, SUJET DE LA SCIENCE SOCIALE.
§ 
1. — L’association est essentielle à l’existence de l’homme ; comme les planètes gravitent l’une vers l’autre, de même l’homme tend à se rapprocher de son semblable. Les centres locaux équilibrent et répartissent les masses selon les lois de l’ordre et de l’harmonie. La centralisation et la décentralisation sont analogues et également nécessaires, parmi les planètes et au sein des sociétés. Preuves tirées de l’histoire des nations. La liberté d’association maintenue par la balance des attractions. Le bien-être des individus et des agglomérations sociales dépend de leur somme de liberté 
 39
§ 
2. — L’individualité de l’homme est proportionnée à la diversité de ses qualités et des emplois de son activité. La liberté de l’association développe l’individualité. Variété dans l’unité et repos dans la diversité. L’équilibre des mondes et des sociétés se maintient par un contre-poids 
 52
§ 
3. — La responsabilité de l’homme se mesure par son individualité. Preuves historiques à l’appui : L’association, l’individualité et la responsabilité se développent et déclinent simultanément 
 58
§ 
4. — L’homme est un être créé pour le développement et le progrès. Le progrès est le mouvement qui exige l’attraction, qui dépend d’une action et d’une réaction, et implique l’individualité et l’association. Le progrès a lieu en raison de ces conditions 
 61
§ 
5. — Les lois qui régissent les êtres sont les mêmes à l’égard de la matière, de l’homme et des sociétés. Dans le monde solaire, l’attraction et le mouvement sont en raison de la masse des corps et de leur proximité ; dans le monde social, l’association, l’individualité, la responsabilité, le développement et le progrès, sont directement proportionnés l’un à l’autre. Définition de la science sociale 
 63
DE L’ACCROISSEMENT DANS LA QUANTITÉ DE L’ESPÈCE HUMAINE.
§ 
1. — La quantité de matière n’est pas susceptible d’accroissement. Elle ne peut être changée que de forme ou de lieu. Elle revêt constamment des formes nouvelles et plus élevées, passant du monde inorganique au monde organique et aboutissant à l’homme. La puissance de l’homme est bornée à la direction des forces naturelles. Loi de la circulation illimitée 
 65
§ 
2. — Préparation de la terre pour recevoir l’homme 
§ 
3. — L’homme a cela de commun avec les animaux qu’il consomme des subsistances. Sa mission sur cette terre consiste à diriger les forces naturelles, de telle façon qu’il fasse produire au sol des quantités plus considérables des denrées nécessaires à ses besoins. Conditions sous l’influence desquelles, uniquement, ces quantités peuvent s’augmenter. Elles ne peuvent être remplies que dans les pays où les travaux sont diversifiés, où l’individualité reçoit son développement, où la puissance d’association s’accroît 
 84
§ 
4. — Loi de l’augmentation relative, dans l’accroissement de la quantité de l’espèce humaine et de la quantité des subsistances 
 95
§ 
5. — Loi de Malthus sur la population. Elle enseigne, qu’en même temps que la tendance de la matière à revêtir les formes les plus humbles n’augmente que dans une proportion arithmétique, on constate que cette même tendance, lorsqu’elle cherche à atteindre la forme la plus élevée, n’existe que dans une proportion géométrique 
 98
DE L’OCCUPATION DE LA TERRE.
§ 
1. — La puissance de l’homme est limitée, dans l’état de chasseur et dans l’état pastoral. Mouvement du colon isolé. Il commence toujours par la culture des terrains plus ingrats. Avec l’accroissement de la population, il acquiert un accroissement de force, et devient capable de commander les services de sols plus fertiles, dont il obtient des quantités plus considérables de subsistances. Transition graduelle de l’état d’esclave, à celui de dominateur, de la nature 
 101
§ 
2. — Théorie de Ricardo. Elle manque de cette simplicité qui caractérise constamment les lois de la nature. Elle est basée sur la supposition d’un fait qui n’a jamais existé. La loi, ainsi que le prouve l’observation, est directement le contraire de la théorie qu’il a proposée 
 113
§ 
3. — Marche de la colonisation aux États-Unis 
 118
§ 
4. — Marche de la colonisation au Mexique, aux Antilles et dans l’Amérique du Sud 
 130
§ 
5. — Marche de la colonisation en Angleterre 
 135
§ 
6. — Marche de la colonisation en France, en Belgique et en Hollande 
 139
§ 
7. — Marche de la colonisation dans la Péninsule Scandinave, en Russie, en Allemagne, en Italie, dans les iles de la Méditerranée, en Grèce et en Égypte 
 143
§ 
8. — Marche de la colonisation dans l’Inde. La théorie de Ricardo est celle de la dépopulation et de la faiblesse croissante, tandis que la loi est celle du développement de l’association et de l’augmentation de la puissance 
 148
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Le décroissement de la population force l’homme d’abandonner les terrains les plus fertiles, et le contraint de revenir aux terrains les plus ingrats. Causes de la diminution de la population. La quantité des subsistances décroit dans une proportion plus considérable que celle des individus 
 155
§ 
2. — Les faits réels sont précisément le contraire de ceux que suppose M. Ricardo. Progrès de la dépopulation en Asie, en Afrique et dans plusieurs parties de l’Europe 
 158
§ 
3. — Épuisement du sol et progrès de la dépopulation aux États-Unis. A chaque pas fait dans cette direction, l’homme perd de sa valeur et la nature acquiert de la puissance à ses dépens 
 161
DE LA VALEUR.
§ 
1. — Origine de l’idée de valeur. Mesure de la valeur. Elle est limitée par le prix de reproduction 
 164
§ 
2. — L’idée de comparaison se lie d’une façon indissoluble à celle de valeur. Les denrées et les choses diminuent de valeur, à mesure que la puissance d’association et la combinaison des efforts actifs deviennent de plus en plus complètes 
 169
§ 
3. — L’homme augmente en valeur à mesure que celle des denrées diminue 
 174
§ 
4. — La diminution, dans les proportions des charges dont est grevé l’usage des denrées et des choses, est une conséquence nécessaire de la diminution dans le prix de reproduction. Définition de la valeur 
 175
§ 
5. — Quelles sont les choses auxquelles nous attachons l’idée de valeur ? Pourquoi y attache-t-on de la valeur ? Quel est leur degré de valeur ? 
 178
§ 
6. — Inconséquences d’Adam Smith et d’autres économistes relativement à la cause de la valeur. Il n’existe qu’une seule cause pour la valeur de la terre, de toutes ses parties et de tous ses produits. Les phénomènes relatifs à la valeur de la terre se manifestent en Angleterre, aux États-Unis et dans d’autres pays 
 181
§ 
7. — Loi de distribution. Son application universelle 
 190
§ 
8. — Toutes les valeurs ne sont simplement que la mesure de la résistance opposée par la nature à la possession des choses que nous désirons 
 194
§ 
9. — Toute matière est susceptible de devenir utile à l’homme. Pour qu’elle le devienne, il faut que l’homme puisse la diriger. L’utilité est la mesure du pouvoir de l’homme sur la nature. La valeur est celle du pouvoir de la nature sur l’homme 
 198
DE LA RICHESSE.
§ 
1. — En quoi consiste la Richesse ? Les denrées, ou les choses, ne sont pas la richesse pour ceux qui ne possèdent pas la science de s’en servir. Les premiers pas vers l’acquisition de la richesse sont toujours les plus coûteux et les moins productifs. Définition de la richesse 
 204
§ 
2. — La combinaison des efforts actifs est indispensable aux développements de la richesse. Moins les instruments d’échange sont nécessaires, plus est considérable, la puissance d’accumulation. La richesse s’accroît avec la diminution dans la valeur des denrées, ou des choses nécessaires aux besoins et aux desseins de l’homme 
 211
§ 
3. — De la richesse positive et de la richesse relative. Le progrès de l’homme est en raison de la diminution de la valeur des denrées et de l’accroissement de sa propre valeur 
 216
§ 
4. — Caractère matériel de l’économie politique moderne. — Elle soutient qu’on ne doit regarder comme valeurs que celles qui revêtent une forme matérielle. Tous les travaux sont regardés comme improductifs, s’ils n’aboutissent pas à la production de denrées ou de choses 
 217
§ 
5. — La définition de la richesse que nous donnons aujourd’hui est pleinement d’accord avec sa signification générale de bonheur, de prospérité et de puissance. La richesse s’accroit avec le développement, à l’égard de l’homme, du pouvoir de s’associer avec son semblable 
 220
DE LA FORMATION DE LA SOCIÉTÉ.
§ 
1. — En quoi consiste la Société. Les mots société et commerce ne sont que des modes divers d’exprimer la même idée. Pour que le commerce existe, il doit exister des différences. Les combinaisons dans la société sont soumises à la loi des proportions définies 
 224
§ 
2. — Tout acte d’association est un acte de mouvement. Les lois générales du mouvement sont celles qui régissent le mouvement sociétaire. Tout progrès a lieu, en raison directe de la substitution du mouvement continu au mouvement intermittent. Il n’existe ni continuité de mouvement, ni puissance, là où il n’existe point de différences. Plus ces dernières sont nombreuses, plus est rapide le mouvement sociétaire et plus est considérable la tendance à son accélération. Plus le mouvement est rapide, plus est grande la tendance à la diminution de la valeur des denrées et à l’accroissement de la valeur de l’homme 
 226
§ 
3. — Causes de perturbation qui tendent à arrêter le mouvement sociétaire. Dans la période de l’état de chasseur, la force brutale constitue la seule richesse de l’homme. Le commerce commence avec le trafic à l’égard de l’homme, des os, des muscles et du sang 
 233
§ 
4. — Le Trafic et le Commerce sont regardés ordinairement comme des termes qu’on peut réciproquement convertir, et cependant ils diffèrent complètement, le second étant l’objet que l’on cherche à atteindre et le premier n’étant que l’instrument employé à cet effet. La nécessité d’employer le trafiquant et l’individu chargé du transport est un obstacle qui s’interpose dans la voie du commerce. Le commerce se développe avec la diminution de la puissance du trafiquant. Le trafic tend à la centralisation et à la perturbation de la paix générale. La guerre et le trafic regardent l’homme comme un instrument à employer, tandis que le commerce regarde le trafic comme l’instrument à employer par l’homme 
 238
§ 
5. — Le développement des travaux de l’homme est le même que celui de la science ; la transition a lieu, de ce qui est abstrait à ce qui est plus concret. La guerre et le trafic sont les travaux les plus abstraits et, conséquemment, se développent en premier lieu. Les soldats et les trafiquants sont toujours des alliés réciproques 
 244
§ 
6. — Les travaux nécessaires pour opérer des changements de lieu, viennent au second rang dans l’ordre de développement. Ils diminuent proportionnellement à mesure que s’accroissent la population et la richesse 
 247
§ 
7. — Travaux nécessaires pour opérer des changements mécaniques et chimiques dans la forme ; ils exigent un degré de connaissance plus élevé. Avec cette connaissance arrive la richesse 
 248
§ 
8. — Changements vitaux dans les formes de la matière. L’agriculture est l’occupation capitale de l’homme. Elle exige une somme considérable de connaissances, et c’est pourquoi elle est la dernière à se développer 
 249
§ 
9. — Le commerce est le dernier dans l’ordre successif. Il se développe avec l’accroissement de la puissance d’association 
 252
§ 
10. — Plus la forme de la société est naturelle, plus elle a de tendance à la durée. Plus est complète la puissance d’association, plus la société tend à revêtir une forme naturelle. Plus les différences sont nombreuses, plus est considérable la puissance d’association 
 253
§ 
11. — Histoire naturelle du commerce. Classification et démonstration des sujets, de l’ordre, de la succession, et de la coordination des classes de producteurs, d’individus chargés du transport et de consommateurs de produits industriels. Les analogies de la loi universelle 
 255
§ 
12. — Idée erronée, suivant laquelle les sociétés tendent naturellement à passer par diverses formes, aboutissant toujours à la mort. Il n’existe pas de raison pour qu’une société quelconque n’arrive pas à devenir plus prospère, de siècle en siècle 
 261
§ 
13. — La théorie de M. Ricardo conduit à des résultats directement contraires, en prouvant que l’homme doit devenir de plus en plus l’esclave de la nature et de ses semblables. Caractère antichrétien de l’économie politique moderne 
 262
DE L’APPROPRIATION.
§ 
1. — La guerre et le trafic forment les traits caractéristiques des premières époques de la société : Le besoin des services du guerrier et du trafiquant diminue avec le développement de la richesse et de la population. Le progrès des sociétés, dans la voie de la richesse et de la puissance, est en raison directe de leur faculté de se passer des services de tous deux 
 266
§ 
2. — Les rapports intimes entre la guerre et le trafic se manifestent à chaque page de l’histoire. Leur tendance à la centralisation. Leur puissance diminue avec le développement du commerce 
 268
§ 
3. — Phénomènes sociaux qui se révèlent dans l’histoire de l’Attique 
 273
§ 
4. — Phénomènes sociaux qui se révèlent dans l’histoire de Sparte 
 278
§ 
5. — Phénomènes sociaux qui se révèlent dans l’histoire de Carthage 
 279
§ 
6. — Phénomènes sociaux qui se révèlent dans l’histoire de Rome 
 280
§ 
7. — Phénomènes sociaux qui se révèlent dans l’histoire de Venise, de Pise et de Gênes 
 282
§ 
8. — Phénomènes sociaux qui se révèlent dans l’histoire de la Hollande 
§ 
9. — Phénomènes sociaux qui se révèlent dans l’histoire du Portugal 
 Ibid.
§ 
10. — Phénomènes sociaux qui se révèlent dans l’histoire de l’Espagne 
 284
§ 
11. — Phénomènes sociaux qui se révèlent dans l’histoire de la France 
 286
§ 
12. — Phénomènes sociaux qui se révèlent dans l’histoire de l’Angleterre et celle des États-Unis 
 291
§ 
13. — Les sols les plus fertiles sont délaissés, dans tous les pays où la guerre obtient la prédominance sur le commerce. La splendeur individuelle s’accroit en raison de la faiblesse croissante de la société. Moins est considérable la proportion qui existe entre les soldats et les trafiquants, et la masse des individus dont la société se compose, plus est considérable la tendance de celle-ci à la force et à la durée 
 292
§ 
14. — Plus l’organisation de la société est élevée, plus est grande sa vigueur et plus est heureuse sa perspective de vitalité. L’accroissement dans la part proportionnelle des soldats et des trafiquants tend à la centralisation et à la mort morale, physique et politique 
 293
§ 
15. — L’économie politique enseigne le contraire de ces faits. Erreur qui résulte de l’emploi d’expressions identiques, pour exprimer des idées qui diffèrent complètement 
 295
DES CHANGEMENTS DE LIEU DE LA MATIÈRE.
§ 
1. — Difficulté, dans la première période de la société, d’effectuer les changements de lieu de la matière. La nécessité de le faire constitue le principal obstacle au commerce. Cette nécessité diminue avec le développement de la population et de la richesse 
 299
§ 
2. — Diminution dans la proportion de la société nécessaire pour effectuer les changements de lieu. Elle est accompagnée du rapide développement du commerce et du développement, correspondant, du pouvoir d’obtenir des moyens de transport plus perfectionnés 
 300
§ 
3. — Plus le commerce est parfait parmi les hommes, plus est grande la tendance à faire disparaître les obstacles qui subsistent à l’association. Le progrès de l’homme, dans quelque direction que ce soit, suit un mouvement constant d’accélération 
 304
§ 
4. — La première et la plus lourde taxe que doivent acquitter la terre et le travail est celle du transport. Le fermier placé près d’un marché, fabrique constamment une machine, tandis que le fermier éloigné d’un marché la détruit sans cesse 
 309
§ 
5. — L’engrais est la denrée la plus nécessaire à l’homme et celle qui supporte le moins le transport 
 312
§ 
6. — Moins est considérable la quantité de travail consacrée à effectuer les changéments de lieu, plus est grande celle que l’on peut consacrer à la production. Le pouvoir d’entretenir le commerce se développe en mime temps que ce changement de proportions. Le trafiquant désire perpétuer la nécessité d’effectuer les changements de lieu 
 319
§ 
7. — La liberté s’accroit avec l’accroissement de la puissance d’association. L’obstacle à l’association étant la nécessité d’effectuer les changements de lieu, l’homme devient plus libre, à mesure que cette nécessité tend à disparaître 
 323
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Politique coloniale de la Grèce, de l’Espagne et de la France. Celle de l’Angleterre est la première où l’on rencontre la prohibition de l’association entre les Colons. L’objet de la prohibition est de donner lieu au besoin d’effectuer les changements de lieu de la matière. Ce système est barbare dans ses tendances ; aussi a-t-il engendré la théorie de l’excès de population. 
 325
§ 
2. — Le système anglais tend à la dispersion des individus et à l’accroissement de la part proportionnelle de la société qui se consacre au trafic et au transport. 
 329
§ 
3. — Idées d’Adam Smith relativement aux avantages du commerce. 
 332
§ 
4. — Système colonial de l’Angleterre, tel qu’il se révèle aux Antilles. 
 336
§ 
5. — La théorie de l’excès de population s’efforce d’expliquer des faits produits artificiellement, à l’aide de prétendues lois naturelles. 
 348
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Phénomènes sociaux, tels qu’ils se présentent dans l’histoire du Portugal. 
 351
§ 
2. — Phénomènes sociaux, tels qu’ils se présentent dans l’histoire de l’empire Turc. 
 355
§ 
3. — Phénomènes sociaux, tels qu’ils se présentent dans l’histoire de l’Irlande. 
 366
§ 
4. — Cause réelle de la décadence de l’Irlande. 
 380
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — L’action et l’association locales se révèlent d’une façon remarquable dans l’histoire de l’Hindoustan. Elles disparaissent sous la domination britannique. 
 386
§ 
2. — Partout le commerce de l’Inde est sacrifié pour favoriser le trafic. 
 392
§ 
3. — Anéantissement des manufactures indiennes. Ses effets désastreux. 
 395
§ 
4. — Nécessité croissante du transport et déperdition des fruits du travail, qui en résulte. 
 401
§ 
5. — Perte du capital et destruction du pouvoir d’accumuler. 
 404
§ 
6. — Sécurité moindre des individus et des propriétés, correspondant avec l’extension de la domination britannique et le développement de la centralisation. 
 406
§ 
7. — Valeur insignifiante des droits privés, sur le territoire Indien 
 409
§ 
8. — L’Inde était un pays qui acquittait des impôts, sous ses princes indigènes. Sa situation a constamment empiré, sous l’influence d’un système qui a pour but d’augmenter le besoin des services du trafiquant et du voiturier 
 411
§ 
9. — Causes de la décadence de l’Inde 
 414
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Tableau des Phénomènes observés dans les quatre grandes sociétés que nous avons citées plus haut. Différentes sous tous les autres rapports, elles se ressemblent quant à ce fait, qu’elles ont été privées de tout pouvoir de diversifier les emplois de leur activité, et se sont trouvées, ainsi contraintes de dépendre davantage du voiturier et du trafiquant 
 418
§ 
2. — Résultats funestes de la nécessité croissante d’avoir recours aux services du trafiquant 
 421
§ 
3. — Le système anglais ne tend qu’à l’accroissement du trafic. Un intérêt personnel éclairé chercherait à favoriser le commerce 
 425
§ 
4. — Déperdition constante du capital dans tous les pays soumis au système anglais 
 428
§ 
5. — Frottement énorme et déperdition de force qui en résulte, produits par la nécessité croissante d’avoir recours à la navigation 
 431
§ 
6. — Origine de l’idée d’excès de population 
 434
DES CHANGEMENTS MÉCANIQUES ET CHIMIQUES DANS LES FORMES DE LA MATIÈRE.
§ 
1. — Pour opérer les changements dans les formes de la matière, il est nécessaire d’en connaître les propriétés. L’œuvre de transformation est plus concrète et plus spéciale que celle du transport, et conséquemment, plus tardive dans son développement. Elle tend à augmenter l’utilité de la matière, et à diminuer la valeur des denrées nécessaires aux besoins de l’homme 
 437
§ 
2. — Instruments indispensables pour obtenir le pouvoir de disposer des services que rendent les forces naturelles. Ce pouvoir constitue la richesse. Les premiers pas faits dans cette voie sont les plus difficiles et les moins productifs 
 439
§ 
3. — La transformation diminue le travail exigé pour le transport, en même temps qu’elle augmente celui que l’on peut consacrer à la production. Changement qui en résulte dans les proportions des diverses classes entre lesquelles se partage la société 
 441
§ 
4. — Économie des efforts de l’activité humaine résultant d’une plus grande facilité de transformation 
 442
§ 
5. — Déperdition de travail, lorsque le lieu de transformation est éloigné du lieu de production. La tendance au développement des trésors de la terre est en raison directe de la proximité du consommateur, par rapport au producteur 
 444
§ 
6. — Le mouvement sociétaire tend à s’accroître dans une proportion géométrique, lorsqu’on lui permet d’accomplir des progrès sans subir aucune perturbation. Il est souvent arrêté. Causes de perturbation. Efforts pour obtenir le monopole de l’empire sur les forces naturelles, nécessaires dans l’œuvre de transformation. 
 446
§ 
7. — L’égoïsme, au sein des sociétés, de même que parmi les individus, se perd lui-même, généralement. Il vaudrait mieux pour l’homme que les forces naturelles n’existassent pas, plutôt que de voir leurs services monopolisés. 
 449
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Caractère grossier du commerce anglais au commencement du xive siècle. Les phénomènes qu’il offre à cette époque sont exactement semblables à ceux qui se révèlent dans les sociétés agricoles de nos jours. 
 452
§ 
2. — Changement de système sous le règne d’Édouard III. Ses résultats. 
 455
§ 
3. — Situation de l’Angleterre, besoins de sa population, tels que nous les montre André Yarranton. 
 456
§ 
4. — Résultats de la dépendance d’un marché éloigné tels qu’ils se révèlent en Angleterre, dans la première moitié du xviiie siècle. Changements dans la situation de la population résultant de l’amoindrissement de cette dépendance. 
 463
§ 
5. — Caractère monopolisant du système anglais. On ne peut rien lui comparer pour son pouvoir de produire le mal, avec tout ce qu’on a jamais imaginé antérieurement. 
 466
§ 
6. — Le pouvoir de faire le mal, lorsqu’il est dirigé dans des vues préjudiciables à autrui, existe partout en proportion de celui de faire le bien, lorsqu’il est guidé dans la voie de la justice. 
 469
§ 
7. — Le système anglais tend à diminuer la taxe du transport pour le peuple anglais, mais en l’augmentant pour les autres nations du globe. 
 470
§ 
8. — Pouvoir énorme acquis par ce système pour la taxation des autres agglomérations sociales. 
 473
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Erreurs du système anglais, évidentes pour Adam Smith. Avertissements qu’il donne à ses compatriotes relativement aux dangers inséparables de leur dépendance exclusive à l’égard du trafic. 
 475
§ 
2. — Ses conseils sont négligés, et telle est l’origine de la théorie de l’excès de population. 
 478
§ 
3. — Développement du paupérisme, sous l’influence du système anglais, il coïncide avec l’accroissement de l’empire de l’homme sur les forces naturelles. 
 480
§ 
4. — Caractère belliqueux et monopoliseur du système. 
 481
§ 
5. — Il est également préjudiciable au peuple anglais et aux peuples des autres pays. 
 484
§ 
6. — En anéantissant parmi les autres peuples la faculté de vendre leur travail, il anéantit la concurrence pour l’achat du travail anglais. En enseignant que pour permettre au capital d’obtenir une rémunération convenable, le travail doit être maintenu à bas prix, il tend à produire partout l’esclavage. 
 486
§ 
7. Le rapprochement dans les prix des matières premières et ceux des produits terminés est le seul caractère essentiel de la civilisation. Le système anglais tend à empêcher ce rapprochement. Il tend à réduire les autres agglomérations sociales à l’état de barbarie. 
 490
§ 
8. — Ses effets, tels qu’ils se révèlent dans les prix des matières premières et des produits achevés, sur le marché anglais. 
 494
§ 
9. Le système anglais tend à augmenter les proportions des diverses sociétés qui se livrent au trafic et au transport. Cet accroissement est la preuve d’une civilisation qui décline. 
 497
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — L’interruption de la circulation est une conséquence nécessaire du système anglais. Inconséquences des auteurs qui enseignent la science sociale. 
 504
§ 
2. — La décadence du commerce anglais résulte de l’accroissement dans la puissance du trafic. Condition de l’ouvrier agricole. 
 506
§ 
3. — Le développement de la centralisation trafiquante se manifeste dans toute l’étendue de l’Angleterre. 
 510
§ 
4. — Accroissement dans les proportions du produit du travail absorbé par les trafiquants et les individus occupés du transport. L’abîme qui sépare les classes supérieures et les classes inférieures s’élargit constamment. 
 511
§ 
5. — Tendance abrutissante du système. 
 514
§ 
6. — La centralisation et la démoralisation marchent toujours de conserve. 
 Ib.
§ 
7. — L’Acte de Réforme n’a pas réalisé les espérances de ses partisans. Pour quels motifs il n’y a pas réussi. 
 517
§ 
8. — Amoindrissement dans la puissance de se diriger soi-même au sein du peuple et de la société. 
 518
§ 
9. — Toute mesure qui tend à produire une interruption dans le mouvement

sociétaire au dehors, tend également à produire un effet identique à

l’intérieur. 
 522
§ 
10. — Alliance constante delà guerre et du trafic. 
 525
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Phénomènes divers qui accompagnent le progrès de la civilisation et le développement de la barbarie. 
 527
§ 
2. — Dans les pays en progrès, la taxe du transport diminue. Dans les pays en décadence, elle augmente aussi invariablement 
 528
§ 
3. — Phénomènes sociaux qui se manifestent dans les histoires de la Grèce, de l’Italie, de l’Angleterre, de la Turquie, du Portugal et des colonies anglaises 
 529
§ 
4. — Nécessité d’étudier avec soin le système qui a donné naissance à la théorie de l’excès de population 
 531
§ 
5. — Les lois de la nature agissent constamment dans la même direction. Mouvement oscillatoire de la théorie de la population offerte à l’examen par Malthus 
 534
§ 
6. — La doctrine Ricardo-Malthusienne a une tendance inévitable, celle de faire de l’esclavage, la condition finale du travailleur 
 535
§ 
7. — Le système de l’école anglaise est un système rétrograde. Il a pris naissance dans une politique rétrograde 
 536
§ 
8. — Dissidences entre Adam Smith et les économistes Anglais modernes 
 540
§ 
9. — Lois des proportions définies, manifestée dans les changements graduels de la répartition sociétaire 
 542


FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES DU TOME PREMIER.

DES CHANGEMENTS VITAUX DANS LA FORME DE LA MATIÈRE.
§ 
1. — Irrégularité de la demande pour les pouvoir du premier colon et par conséquent déperdition de force. Économie de force résultant de l’accroissement d’aptitude à commander les services de la nature. Plus grande est l’économie, plus s’accélère le développement de l’homme et plus il y a tendance à un surcroît ultérieur de richesse. Plus le pouvoir d’association se perfectionne, plus il y a économie de force humaine 
 3
§ 
2. — Plus cette économie s’accroît, plus s’accroît la proportion de travail employé, qui peut être donné au développement des pouvoirs de la terre et à augmenter la quantité des produits bruts. Changements successifs dans les proportions des forces qui sont employées, comparées à celles qui sont complètement perdues 
 5
§ 
3. — Plus il y a continuité dans la demande pour le travail, plus augmente l’approvisionnement des matières premières de subsistance et de vêtement. Plus augmente cet approvisionnement, plus le pouvoir d’association s’accroit et plus la demande pour la force humaine acquiert de continuité 
 7
§ 
4. — Changements dans les proportions de société résultant de l’accroissement du pouvoir d’association et de combinaison 
 8
§ 
5. — Plus le lieu de la conversion est proche de celui de la production, plus le pouvoir de combinaison s’accroît et plus l’économie des forces humaines se perfectionne. Plus s’accroît cette économie, plus le développement d’individualité devient général, plus la production augmente, et plus le progrès d’accumulation s’accélère 
 10
§ 
6. — Comme l’agriculture est la profession qui exige la plus grande somme de connaissances, elle est aussi la dernière à atteindre son développement. Ce développement exige que le résidu des productions de la terre fasse retour à la terre. Pour que s’opère ce retour, il faut que le lieu de conversion soit proche du lieu de production. Plus il y a rapprochement, plus la facilité de combinaison se perfectionne et plus s’accroît l’économie de force humaine 
 12
§ 
7. — Difficulté de combinaison chez un peuple purement agricole. L’asservissement du travailleur est la conséquence nécessaire 
 14
§ 
8. — À mesure que les emplois se diversifient, la circulation s’accélère, le travail s’économise, l’agriculture se développe et l’homme gagne en liberté. Le commerce croit avec l’accroissement de diversité parmi les hommes, et il en résulte accroissement de liberté de l’homme 
 15
§ 
9. — Le fermier voisin du marché crée toujours une machine, celui qui en est éloigné en détruit toujours une. Pour l’un, le travail et ses produits vont de jour en jour s’économisant davantage. Pour l’autre la déperdition s’accroît de jour en jour ; — la marche de l’homme, n’importe dans quelle direction, est une marche en accélération constante 
 16
§ 
10 — Plus se perfectionne l’économie de force humaine, par suite de la création d’un marché domestique, plus s’accroît le pouvoir d’entretenir commerce avec les hommes qui sont au loin 
 20
§ 
11. — Caractère chanceux du travail rural quand le marché est distant. Diminution des risques par suite du rapprochement du consommateur et du producteur 
 21
§ 
12. — Les modernes économistes anglais enseignent que l’agriculture est la moins productive des professions de l’homme. Énorme différence entre leur système et celui d’Adam Smith 
 24
§ 
13 — Le progrès humain est en raison directe de la demande pour le capital sous forme d’homme, à la demande pour le capital sous la forme des utilités nécessaires pour la production des hommes. Moins il y a continuité du mouvement sociétaire, plus il y a déperdition de force humaine et plus la valeur de l’homme décline rapidement 
 28
§ 
14. — Phénomène social observé dans l’Irlande, l’Inde et autres pays où le consommateur et le producteur sont largement séparés 
 30
§ 
15. — Le système anglais vise à la séparation des consommateurs et des producteurs, sur tout le globe, — à la destruction qui s’ensuit de l’agriculture — et à élever le trafic aux dépens du commerce. C’est ce qui a donné naissance à la théorie de l’excès de population. Aussi toutes les nations en progrès font-elles résistance 
 31
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — L’alliance constante entre la guerre et le trafic, telle que la montre l’histoire de France. Pauvreté et improbité de ses souverains 
 34
§ 
2. — Tendance uniforme de sa politique, avant l’époque de Colbert, pour faire prédominer le trafic sur le commerce 
 35
§ 
3. — Obstacles qui s’opposent au commerce domestique. Les mesures de Colbert ont pour tendance d’accélérer le mouvement sociétaire 
 36
§ 
4. — Politique belliqueuse de Louis XIV, d’où suit la nécessité d’abandonner le système de Colbert. Expulsion des Huguenots et anéantissement de l’industrie. Il en résulte improductivité de l’agriculture et misère du peuple 
 39
§ 
5. — La politique de Colbert soutenue par Turgot. Son abandon par les négociateurs du traité d’Eden. Il en résulte l’anéantissement du commerce. La pauvreté du peuple conduit à la révolution. Restauration du système de Colbert. Accroissement extraordinaire de la valeur-monnaie des produits de l’agriculture française 
 40
§ 
6. — Augmentation considérable dans la quantité des produits du sol de France 
 46
§ 
7. — Changements dans la distribution des produits du travail résultant du pouvoir accru d’association et de combinaison, et de la quantité accrue des utilités produites 
 49
§ 
8. — Accroissement considérable dans la valeur de la terre, résultant du pouvoir accru d’association et de la diminution de la taxe de transport 
 56
§ 
9. — Accélération constante du mouvement sociétaire 
 58
§ 
10. — Accroissement considérable de la proportion de pouvoirs humains, consacrée à créer augmentation de la quantité des utilités à convertir et à consommer 
 59
§ 
11. — La France est un pays « d’anomalies, » — son système social tendant à la décentralisation, tandis que son système politique tend de plus en plus à la centralisation. Inaptitude qui en résulte de cultiver les sols les plus riches 
 60
§ 
12. — La politique de Colbert est en concordance complète avec les doctrines d’Adam Smith 
 64
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Différence énorme entre les systèmes français et anglais — le premier visant à rapprocher le producteur et le consommateur, et le dernier visant à les tenir séparés 
 67
§ 
2. — Les conséquences se montrent d’elles-mêmes dans le grand accroissement de la valeur de la terre comparée à celle de la terre dans le Royaume-Uni 
 69
§ 
3. — Accroissement comparé des agricultures française et anglaise 
 71
§ 
4. — Grand déclin dans les prix des produits de l’agriculture anglaise comparés à ceux de France 
 72
§ 
5. — Le sol de France allant se divisant de plus en plus, le petit propriétaire profite par l’accroissement des prix de ses produits et de sa terre. Les tenanciers anglais ruinés par le déclin du prix des subsistances. Le système français tend à établir l’égalité parmi les hommes, tandis que le système anglais tend à accroître l’inégalité actuelle 
 73
§ 
6. — La politique française vise à faire l’industrie subsidiaire de l’agriculture — en facilitant l’exportation des produits du sol de France. Il en résulte accroissement de commerce français. 
 75
§ 
7. — La politique anglaise fait l’agriculture subsidiaire de l’industrie. Il en résulte que le trafic remplace le primitif commerce anglais. 
 77
§ 
8. — Caractère grossier des produits anglais comparés à ceux de France. 
 80
§ 
9. — Le système anglais taxe les communautés agricoles du globe pour son entretien. 
 82
§ 
10. — Celui de France vise à les affranchir de taxation. Solidarité d’intérêts chez les propriétaires fonciers et les travailleurs du monde entier. 
 86
§ 
11. — Abaissement de la condition des travailleurs ruraux en Angleterre. Diminution dans la quote-part qui, dans le système sociétaire, incombe à la partie agricole de la population anglaise. 
 88
§ 
12. — Dépendance croissante de l’Angleterre, résultat de sa poursuite d’une politique purement trafiquante. 
 93
§ 
13. — Indépendance croissante de la France, résultat de sa poursuite d’une politique tendante à favoriser l’accroissement de commerce. 
 95
§ 
14. — Énorme déperdition de pouvoir, d’où suit pauvreté pour tous les pays qui marchent sur la trace de l’Angleterre. 
 97
§ 
15. — Le système français tend à élargir la base agricole de société et par suite à affranchir l’homme. Le système anglais, visant à la resserrer, a donné naissance à la théorie de l’excès de population, qui est celle de l’esclavage et la mort. 
 99
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — La détresse de l’agriculture dans le monde entier a suivi le retour de la paix en 1815. Il en faut voir la cause dans le déclin des manufactures et dans la séparation du consommateur et du producteur chez toutes les nations d’Europe et d’Amérique, en dehors de la grande-Bretagne. Adoption générale de mesures pour s’opposer à la politique anglaise 
 104
§ 
2. — Faibles avantages naturels du Danemark. En suivant la trace de la France, sa politique cependant vise à rapproclter le consommateur du producteur et a affranchir le fermier de la taxe du transport. Prospérité qui en résulte pour sa population. Élargissement continu de la base agricole de société. Ferme accroissement du pouvoir d’association et de combinaison, du développement d’individualité, — du sentiment de responsabilité, — et de capacité pour progrès ultérieur. 
 109
§ 
3. — Déclin des manufactures espagnoles, affaiblissement du pouvoir d’association et décadence de l’agriculture, résultat de l’expulsion des Maures et de l’acquisition de colonies lointaines. La perte de ces colonies suivie de l’adoption d’un système qui tend à favoriser le développement de commerce et à diminuer le pouvoir du trafic. Grand accroissement de la valeur de la terre et de la liberté de l’homme. 
 115
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Le système manufacturier allemand est dû à la révocation de l’édit de Nantes, son développement successif jusqu’à la fin de la guerre en 1815. Son déclin sous le système de libre-échange qui suivit la paix. Premier tarif prussien ayant pour objet la diversité d’emplois pour la population. 
 123
§ 
2. — Formation graduelle du zollverein ou union douanière. 
 127
§ 
3. — Grand accroissement de commerce étranger et domestique, par suite de l’adoption de mesures tendantes à affranchir le sol allemand de la taxe oppressive de transport. 
 129
§ 
4. — Rapide accroissement de richesse manifesté dans le pouvoir d’obtenir de meilleurs moyens de relation tant domestique qu’étrangler. 
 132
§ 
5. — La protection ayant mis à meilleur marché les utilités achevées, l’Allemagne aujourd’hui les exporte. La protection ayant élevé le prix des denrées brutes, l’Allemagne aujourd’hui les importe. 
 135
§ 
6. — L’accroissement de fermeté du mouvement sociétaire suit l’adoption d’un système qui tend à faciliter l’œuvre d’association et de combinaison. 
 136
§ 
7. — À l’accroissement de la diversité dans la demande aux pouvoirs de la population, correspond diversité dans la demande au sol. 
 137
§ 
8. — Développement graduel d’une agriculture scientifique. 
 138
§ 
9. — La division croissante du sol s’accompagne d’une augmentation dans la proportion de la classe agricole comparée è la masse qui compose la société. 
 140
§ 
10. — Le respect pour les droits de la propriété s’accroît à mesure qu’elle se répand plus généralement dans la population. 
 142
§ 
11.— Avec le ferme accroissement dans la liberté de l’homme marche celui dans la puissance de l’État. 
 143
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Caractère grossier de l’agriculture russe, il n’y a qu’un demi-siècle. 
 146
§ 
2. — Éclosion des manufactures sous le système continental de Napoléon Ier. Elles disparaissent sous le système de libre-échange. Réadoption de la politique de Colbert, et ses effets. 
 147
§ 
3. — Grande augmentation dans la quantité et la valeur des produits agricoles depuis la ré adoption de la protection. 
 149
§ 
4. — Indépendance croissante des marchés étrangers, résultat de la diversification d’emplois dans la population. 
 151
§ 
5. — Accroissement de tendance à la combinaison d’action et à l’économie de force. Déperdition extraordinaire de pouvoir dans les districts purement agricoles. 
 154
§ 
6. — Accroissement de la concurrence pour acheter les services du travailleur, et accroissement de liberté pour l’homme. 
 156
§ 
7. — Effets de la protection sur le commerce étranger et le revenu public. 
 159
§ 
8. — Progrès successifs vers la création d’une agriculture savante. 
 161
§ 
9. — Obstacles qui s’opposent à son développement. 
 163
§ 
10. — Accroissement d’individualité dans la population auquel correspond accroissement de puissance dans l’État. 
 165
§ 
11. — La Suède, comme la Russie, marche dans la voie de la France, maintenant la politique de Colbert, à l’exclusion de celle préconisée par les économistes d’Angleterre. Elle obtient pour effet le rapprochement du consommateur et du producteur. 
 166
§ 
12. — Mouvement comparé de la population et de l’approvisionnement de subsistances. 
 168
§ 
13. — Rapide accroissement des relations étrangères par suite du développement de commerce domestique. 
 169
§ 
14. — Division du sol et augmentation de sa valeur-résultat de ce qu’il est affranchi de la taxe de transport. 
 169
§ 
15. — Développement intellectuel par suite de la création de centre locaux d’activité. 
 171
§ 
16. — Décentralisation sociale corrigeant peu à peu les erreurs de la centralisation politique. 
 172
§ 
17. — France et Allemagne, Espagne et Danemark, Suède et Russie diffèrent de race, d’habitude, de mœurs, de religion, et ne s’accordent qu’en un point : le maintien d’une politique qui vise à favoriser l’association, le développement de commerce et l’affranchissement pour le sol de la taxe de transport en conformité avec les idées d’Adam Smith. Dans tous ces pays l’agriculture avance fermement, le sol se divise de plus en plus et les hommes gagnent en liberté Portugal et Turquie, Islande et Inde ne s’accordent qu’en un point : le maintien de la politique préchée par l’école Ricardo-Malthusienne. Dans tous ces pays l’agriculture décline, la terre va se consolidant et la liberté de l’homme a presque entièrement disparu. 
 174
§ 
18. — Changements dans la forme de société observés dans tous ces pays. Instabilité de la politique américaine. Elle veut être considérée à part. 
 175
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — L’Union américaine est un pays « d’anomalies, » — son système social tendant à la centralisation et à l’esclavage, tandis que son système politique est basé sur l’idée de décentralisation et de liberté. Tendance naturelle à l’association et la combinaison. Elle est contrariée par une politique nationale tendante à la dispersion. 
 177
§ 
2. — Tendances premières à l’adoption de la politique protectionniste de Colbert. Elles sont renforcées par la conduite oppressive des parties dans la grande guerre européenne. Caractère variable de la politique américaine depuis la fin de cette guerre. 
 181
§ 
3. — La politique de Colbert et de Cromwell adoptée en ce qui regarde la marine. Liberté de trafic obtenu par le moyen de mesures protectrices. 
 186
§ 
4. — Politique américaine, généralement en plein accord avec les doctrines de l’école anglaise. Il s’ensuit déclin dans les prix des denrées brutes de la ferme. 
 188
§ 
5. — Les faits observés correspondent exactement avec ceux observés en Angleterre, aussi longtemps que celle-ci a continué à exporter les denrées brutes du sol. 
 191
§ 
6. — L’homme qui doit aller à la recherche d’un marché doit payer la taxe de transport. Lourde taxation sur les fermiers américains. 
 192
§ 
7. — La politique américaine tend à élever la différence entre les prix des denrées brutes et des utilités achevées. Cette politique tend à la barbarie, et de là les anomalies qui existent. 
 195
§ 
8. — Le planteur va donnant de plus en plus de ses denrées brutes et recevant moins en échange pour elles. Il s’ensuit épuisement du sol et faiblesse de l’État. 
 197
§ 
9. — Les phénomènes soumis ici à l’examen sont précisément l’inverse de ce qui s’observe chez les contrées avancées de l’Europe. 
 200
§ 
10. — La barbarie croit partout en raison directe de l’exportation des denrées brutes du sol et du déclin qui s’ensuit des pouvoirs du sol. 
 204
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — La richesse consiste dans le pouvoir de commander les services de la nature. Grand accroissement de la richesse anglaise, résultat du service conquis de la vapeur. 
 208
§ 
2. — Somme extraordinaire de pouvoir qui reste sans développement dans les États-Unis. La combinaison d’action est nécessaire pour le développer. La politique nationale hostile à l’association et à la combinaison. 
 209
§ 
3. — Déperdition de pouvoir résultant de l’épuisement du sol et dispersion des hommes qui s’ensuit. Amérique, Grèce et Rome seront probablement gisantes ensemble dans les ruines du passé. 
 212
§ 
4. — Consolidation graduelle de la terre. Elle fournit la preuve d’une civilisation en déclin. 
 217
§ 
5. — Limitation du champ de l’opération agricole résultant de ta distance du marché. La taxe de transport est une taxe qui va constamment croissant. 
 220
§ 
6. — Le pouvoir du trafiquant s’accroît fermement tandis que celui du fermier et du planteur diminue du même pas. Il s’ensuit instabilité et irrégularité du mouvement sociétaire. 
 221
§ 
7. — Le trafiquant trouve profit à l’instabilité. Irrégularité remarquable dans le mouvement des périodes de libre-échange. 
 222
§ 
8. — Fermeté et régularité remarquables du mouvement sociétaire dans toutes les périodes où l’on a maintenu la politique de protection. 
 228
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — La politique américaine instable et par conséquent contraire aux intérêts réels et permanents du planteur et du fermier. 
 230
§ 
2. — En s’opposant à la création d’un marché domestique, elle maintient ainsi la taxe de transport. Hostile au commerce, elle a pour effet que l’on dépend de plus du trafiquant et du transporteur. Décadence qui s’ensuit de l’agriculture. 
 236
§ 
3. — Le développement de commerce met le fermier en état de passer de la culture des sols pauvres aux sols riches. La politique américaine le restreint aux sols pauvres uniquement. 
 238
§ 
4. — Le développement de commerce tend à accroître le pouvoir du travail sur le capital. La politique américaine donne au capital plus de pouvoir sur le travail. 
 238
§ 
5. — Le développement de commerce tend à la paix et à une gestion économique des affaires du gouvernement. La politique américaine vise à étendre le pouvoir du trafic aux dépens du commerce. Tendance croissante vers la guerre et la déperdition. 
 240
§ 
6. — Le développement de commerce tend à développer les pouvoirs latents de la terre et de l’homme. La politique américaine tend à l’épuisement de l’une et à l’asservissement de l’autre. 
 243
§ 
7. — Instabilité dans la valeur de la terre et déclin du pouvoir tant dans la population que dans le gouvernement. 
 247
§ 
8. — Désaccord croissant, résultat de l’instabilité dans la demande pour le service du travailleur. 
 249
§ 
9. — Grande déperdition de richesse et de pouvoir ; résultat de l’absence du pouvoir de combinaison. 
 250
§ 
10. — Esprit de spéculation et d’agiotage engendré par une dépendance croissante où l’on se trouve du trafiquant et du transporteur. 
 252
§ 
11. — Déclin du sentiment de responsabilité, résultat de l’irrégularité dans le mouvement sociétaire. 
 254
§ 
12. — Soif de territoire, résultat de la poursuite d’une politique tendante à l’épuisement du sol. 
 256
§ 
13. — Corruption politique et judiciaire, résultat de l’accroissement de centralisation. 
 257
§ 
14. — Plus l’organisation sociétaire va s’élevant, plus le mouvement s’accélère et plus instantanément se montrent les effets d’une marche de politique saine ou non saine. Fréquence et rapidité des changements aux États-Unis. 
 259
§ 
15 — Phénomènes d’une civilisation en déclin que présente aujourd’hui l’Union. 
 261
§ 
16 — Le progrès humain se manifeste dans le déclin du pouvoir du trafiquant et dans la création qui s’ensuit d’une agriculture savante. Tendance opposée de la politique américaine et déclin de civilisation qui en résulte. 
 266
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — À mesure que l’agriculture devient une science, la terre devient plus productive et ses produits tendent à gagner en prix. Il en résulte double profit pour le fermier. 
 269
§ 
2. — À mesure qu’elle cesse d’être une science, la production diminue, et les prix s’avilissent avec double préjudice pour le fermier. 
 270
§ 
3. — À mesure que les denrées brutes haussent, les produits achevés baissent au profit ultérieur du fermier. À mesure que les produits achevés haussent, les denrées brutes baissent au préjudice ultérieur du fermier. 
 271
§ 
4. — Les hommes et la terre sont à une extrémité de l’échelle des prix, et les produits les plus achevés sont à l’autre. Plus s’accélère la circulation sociétaire, plus il y a tendance au rapprochement. Identité des lois physiques et sociales. 
 271
§ 
5. — À mesure que s’opère rapprochement des prix des denrées brutes et des prix des produits achevés, le commerce se développe, et la fermeté du mouvement sociétaire s’accroît. À mesure que l’écart augmente entre les prix, le trafic gagne du pouvoir, et le mouvement devient d’année en année plus capricieux et irrégulier : dans un cas, l’homme réel se développe de jour en jour davantage ; dans l’autre cas il devient de plus en plus complétement esclave. 
 273
§ 
6 — Tendance de la politique américaine dans la dernière de ces directions, avec déclin du pouvoir d’association et de combinaison. 
 274
§ 
7. — Pour que l’homme soit libre, il faut diversité d’emplois. Mesures au moyen desquelles cette fin a été obtenue en France et dans d’autres pays avancés. 
 276
§ 
8. — Dans tous ces pays les utilités achevées sont tombées à meilleur marché. 
 278
§ 
9. — Dans tous les denrées brutes ont gagné en prix, — fournissant ainsi preuve d’une civilisation qui avance. 
 279
§ 
10. — Dans tous le pouvoir de consommation segmente comme une conséquence du rapprochement des prix qui s’y manifeste. Diminution de ce pouvoir aux États-Unis. 
 280
§ 
11. — Dans tous le travail s’économise de mieux en mieux, avec accélération constante de la circulation sociétaire. Aux États-Unis c’est l’inverse qui se voit. 
 282
§ 
12. — Le pouvoir d’accumulation s’accroît avec la vitesse accrue de la circulation. Déclin des deux dans l’Union. 
 283
§ 
13. — Plus rapide est l’accumulation, plus la tendance augmente vers l’affranchissement ultérieur du sol de la taxe de transport, et vers la création d’une agriculture réelle. 
 284
§ 
14. — Le planteur profite par tous les pays qui suivent la trace de Colbert et de la France, tandis qu’il perd par tous ceux qui suivent la trace de l’Angleterre. 
 287
§ 
15. — Le travailleur profite de toute mesure qui tend à accroître la diversité de la demande pour l’exercice de us facultés. La politique américaine, — tendant, comme elle le fait, à diminuer cette diversité, — est contraire aux intérêts du travailleur. 
 290
§ 
16. — La cause finale de la détérioration politique et morale dans l’Union se trouve dans la poursuite d’une politique qui épuise le sol et détruit la valeur de la terre. 
 291
§ 
17. — Cette politique est en plein accord avec les doctrines de l’école anglaise qui a formé au monde une grande loi naturelle, en vertu de laquelle le travailleur doit finir par devenir l’esclave de l’homme qui possède la terre. 
 294
§ 
18. — L’agriculture est la grande poursuite de l’homme. Venant à la suite de l’industrie elle est toujours la dernière à se développer. À mesure qu’elle devient une science, la société tend de plus en plus à prendre sa forme naturelle. — Le mouvement sociétaire devient plus régulier, — et l’homme gagne en bonheur et en liberté. L’économie politique moderne, qui enseigne l’inverse de ceci, est contraire dans toutes ses parties à la science sociale. 
 295
DE L’INSTRUMENT D’ASSOCIATION.
§ 
1. — Difficulté d’opérer les échanges dans les premiers âges de société. Adoption générale de quelque utilité comme étalon pour comparer les valeurs. Ce qui recommande à cet égard les métaux précieux. 
 298
§ 
2. — Faculté d’association et de combinaison, résultat de l’usage de la monnaie. De toutes les machines en usage parmi les hommes, il n’en est pas qui économise davantage l’effort humain. Elle est au corps social ce que l’air atmosphérique est au corps physique, — tous deux fournissent l’outillage de circulation. 
 301
§ 
3. — Définition du prix. Les prix des denrées brutes s’élèvent à mesure qu’on approche des centres de civilisation, tandis que s’abaissent d’autant ceux des utilités achevées. Double perte, pour le fermier qui est loin du marché, résultant des bas prix des unes et du haut prix des autres. 
 306
§ 
4. — Plus une utilité est d’achèvement supérieur, plus elle a tendance à baisser de prix. Plus une denrée est matière première, plus elle a tendance à hausser de prix. 
 309
§ 
5. — La terre et le travail, les ultimes matières premières de toutes les utilités gagnent du prix, à mesure que les hommes sont plus aptes à s’associer et à combiner leurs efforts. La monnaie est le grand instrument fourni par la Providence pour faciliter l’association et la combinaison. Plus l’approvisionnement de monnaie se perfectionne, plus augmente la tendance vers la liberté de l’homme. 
 310
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Les articles, tendant à quitter les lieux où ils ont la moindre utilité et la plus grande valeur, et à chercher les lieux où leur valeur est la moindre et leur utilité la plus grande. Les matières brutes de la monnaie s’écoulent donc des lieux où l’aliment et la laine sont au meilleur marché, et le drap et le fer au plus cher, vers les lieux où les premiers sont plus chers et les derniers à meilleur marché. 
 314
§ 
2. — Comme ils coulent toujours vers les pays où il y a le plus rapprochement entre les denrées brutes et les utilités achevées, le pouvoir de commander leurs services est une preuve constante de civilisation. Leur tendance longtemps continuée vers la Grande-Bretagne, accroissement actuel du pouvoir attractif de la France. 
 316
§ 
3. — L’Europe centrale et du Nord deviennent aujourd’hui les grands réservoirs de ces métaux. Plus les denrées brutes de leur sol gagnent en prix, plus augmente la tendance de l’or et de l’argent dans cette direction. 
 318
§ 
4. — Ces métaux s’écoulent des pays qui suivent la trace de l’Angleterre. Leur grande exportation de France, sous le traité d’Eden, en 1786. 
 319
§ 
5. — Les matières brutes tendent à quitter les pays où il n’y a point diversité d’emplois, et à gagner ceux où cette diversité existe le plus. Les métaux précieux vont à leur suite. 
 321
§ 
6. — Résultats de l’expérience américaine. Excédant d’exportation de ces métaux dans toutes les périodes de libre échange, et excédant de leur importation dans toutes celles de protection. Arrêt de la circulation sociétaire dans les premières, accélération de mouvement dans les dernières. La tendance générale de la politique américaine est d’abaisser les prix des denrées brutes et d’élever ceux des utilités achevées. 
 322
§ 
7. — La monnaie est l’instrument indispensable de société. De tous les instruments en usage parmi les hommes, c’est celui qui rend la plus grande somme de services proportionnellement à son coût. 
 329
§ 
8 — Les économistes prétendent que l’unique effet d’un influx des métaux précieux est de faire d’un pays un bon marché pour vendre, mais un mauvais pour acheter. Cette théorie est contredite par tous les faits de l’histoire. — La tendance directe d’un tel influx ayant été, et cela invariablement, d’abaisser les prix des utilités achevées, demandées par ceux qui ont de l’or et de l’argent à vendre. À chaque pas, dans ce sens, l’agriculture tend à devenir une science, et la quantité de subsistances augmente. 
 332
§ 
9 — La consommation des métaux précieux augmente à mesure que leur valeur s’abaisse. Cet abaissement suit l’accroissement du pouvoir d’association et le développement des pouvoirs de l’homme. Harmonie parfaite de toutes les lois de nature. 
 337
§ 
10. — L’usage des billets de circulation tend à diminuer la valeur des métaux précieux, en même temps qu’il accroît leur utilité. Tous les articles allant aux lieux où ils ont leur plus grande utilité, l’usage de ces billets doit favoriser l’influx de ces métaux. Exemples fournis par l’histoire. 
 338
§ 
11. — Erreur de la Grande-Bretagne et des États-Unis de chercher à favoriser cet influx, au moyen d’une guerre contre les billets de circulation. 
 340
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Le taux pour l’usage de la terre, des maisons, des navires et de toutes les autres utilités et choses, s’abaisse à chaque diminution du coût de reproduction. Il en est de même pour la monnaie, — le taux d’intérêt tendant à s’abaisser à mesure que l’hommme acquiert plus de pouvoir de diriger les forces naturelles, — pouvoir qui constitue la richesse. 
 342
§ 
2. — La richesse augmente avec l’accroissement du pouvoir d’association. Ce pouvoir s’accroît à mesure que les emplois se diversifient davantage et que les fantaisies humaines vont se développant de plus en plus. L’intérêt donc tend à baisser dans tous les pays qui se guident sur Colbert et sur la France, tandis qu’il s’élève dans ceux qui se guident sur l’Angleterre. Phénomènes à considérer dans les États-Unis. 
 343
§ 
3. — Monnaie est capital ; mais capital n’est pas nécessairement monnaie. Intérêt payé pour l’usage de monnaie uniquement. Différents modes de la compensation pour l’usage du capital sous ses formes diverses. 
 345
§ 
4. — Erreurs d’économistes distingués qui supposent que l’intérêt est payé pour l’usage du capital sous autres formes que celle de monnaie. 
 346
§ 
5. — Tendance de l’intérêt à baisser, à mesure que s’accélère le mouvement sociétaire. Il s’accélère à mesure qu’augmente la quantité de monnaie. Sentiment universel que la monnaie est la cause de mouvement, d’où résulte pouvoir ; manifestation qui s’ensuit du désir, chez toutes les nations, d’augmenter leur quantité de métaux précieux. 
 348
§ 
6. — L’utilité de la monnaie à mesure que sa circulation s’accélère ; sa valeur augmente à mesure que son mouvement s’alanguit. La thésaurisation diminue son utilité et augmente sa valeur. 
 351
§ 
7. — L’augmentation de la quantité de monnaie tend à favoriser l’égalité parmi les hommes. Phénomènes qui s’observent dans l’Inde, France et Hollande. 
 353
§ 
8. — Les communautés gagnent en force à mesure que le taux d’intérêt s’abaisse, — les denrées brutes haussant alors, et les produits achevés baissant, — ce qui présente la preuve d’une civilisation qui avance. La politique américaine, qui vise dans une direction opposée, tend à élever le taux d’intérêt. 
 357
§ 
9. — Les doctrines des économistes au sujet de la monnaie vont, en général, directement au rebours de ce qu’enseigne le sens commun de l’humanité. L’or et l’argent, proprement qualifiés de métaux précieux, — étant de toutes les utilités, celles qui contribuent le plus à développer l’individualité et à favoriser le pouvoir d’association. 
 360
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Les métaux précieux sont les seules utilités universelles et acceptées parce qu’ils sont les instruments indispensables du commerce. 
 364
§ 
2. — La proportion de monnaie relativement au montant de commerce augmente dans les pays qui déclinent, et diminue dans ceux qui avancent. 
 366
§ 
3. — La centralisation, en ralentissant le mouvement sociétaire, élève cette proportion. 
 366
§ 
4. — La décentralisation l’abaisse. L’homme alors gagne en valeur et en liberté. 
 367
§ 
5. — La monnaie étant l’instrument indispensable de société, les gouvernements ont toujours gardé la haute main sur son service, comme fournissant la plus productive de toutes les machines de taxation. Phénomènes que présente l’histoire de la Grèce et de Rome. 
 368
§ 
6. — Fabrication de monnaie par les monarques européens. Le résultat est de diminuer son utilité et d’augmenter sa valeur. Il s’ensuit déclin de la valeur de l’homme. 
 369
§ 
7. — L’établissement des banques eut pour objet d’affranchir la monnaie de la domination des gouvernements. Banques de dépôt d’Italie, d’Allemagne et de Hollande. 
 371
§ 
8. — Établissement des banques d’escompte. Elles diminuent la valeur de la monnaie, en augmentant son utilité. 
 372
§ 
9. — Les opérations des banques d’escompte vont s’élargissant. 
 373
§ 
10. — Les banques de circulation commencent avec la banque d’Angleterre. 
 374
§ 
11. — Comment les expansions et les contractions des banques affectent le mouvement sociétaire. 
 375
§ 
12. — Grand pouvoir des banques pour le bien ou le mal. Les monopoles de banque, comme ceux de France et d’Angleterre, donnent à quelques individus un pouvoir sur le mouvement sociétaire, pouvoir en comparaison duquel celui qu’ont exercé les anciens souverains est insignifiant. 
 377
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Importance d’une étude soigneuse de la banque d’Angleterre, — car elle est l’institution qui exerce aojourd’hui la plus grande somme de pouvoir. 
 380
§ 
2. — Les opérations de banque n’existaient point en Angleterre à la date de la Restauration. Sous Charles II, les joailliers deviennent banquiers. Il en résulte augmentation dans l’utilité de la monnaie. Établissement de la banque d’Angleterre. 
 382
§ 
3. — Mouvements de la banque de 1797 à 1815. 
 384
§ 
4. — Changements qui surviennent après la fin de la guerre. Reprise des payements en espèces. Elle amène une large ruine. Les classes productrices sont approuvées tandis que celles purement consommatrices s’enrichissent. 
 385
§ 
5. — L’effet de ces mesures fut de donner au capitaliste de monnaie plus d’autorité sur la terre et le travail, — ce qui est toujours une preuve de civilisation en déclin. 
 387
§ 
6. — Succession constante d’expansions, de contractions et de crises financières, — dont chacune tend successivement à augmenter le pouvoir de la monnaie sur le propriétaire foncier et le travailleur. 
 388
§ 
7. — Acte de la banque de sir Robert Peel. Son objet est de produire fermeté dans le mouvement monétaire. Son effet a été d’accroître le pouvoir qu’a la banque de ralentir le mouvement sociétaire. Il a échoué complètement. 
 390
§ 
8. — La cause d’insuccès est dans ce fait qu’il se propose de régler la circulation en usage, — sans s’occuper aucunement de l’action de la banque affectant la circulation qui cherche emploi. 
 392
§ 
9. — La circulation en usage est toujours une quantité constante. Changements dans son montant de 1832 à 1847. 
 396
§ 
10. — La circulation qui cherche emploi est une quantité constamment oscillante. Comment l’action de la banque tend à produire ces oscillations. 
 399
§ 
11. — Phénomènes de la période de 1852 à 1855. 
 400
§ 
12. — Comment les provisions de la présente Charte tendent à amener l’expulsion des métaux précieux. 
 401
§ 
13. — Le remède aux maux présents se cherche dans la permission d’élever le taux d’intérêt. Il tend cependant à offrir à la banque de nouvelles inductions d’agir de manière à causer des oscillations dans la quantité et la valeur de cette circulation. 
 402
§ 
14. — Sur les banques privées d’Angleterre. Leur existence est due au monopole de la banque. Leurs nombreuses faillites. 
 403
§ 
15. — Banques par actions. La responsabilité illimitée des partners est un reste de barbarie. La responsabilité limitée est une preuve de civilisation en avance. 
 404
§ 
16. — Difficultés de faire fonctionner le système de responsabilité illimitée. 
 407
§ 
17. — Son effet direct est d’augmenter les risques pour le public, tout en prétendant les diminuer. 
 409
§ 
18. — Énorme excès de trafic des banques de Londres. 
 411
§ 
19. — Acte récent du Parlement limitant la responsabilité des actionnaires. Pourquoi il a manqué à produire l’effet désiré. 
 413
§ 
20. — Du système de banque en Écosse. Sa supériorité sur celui d’Angleterre. 
 414
§ 
21. — La tendance à la fermeté dans l’action sociétaire se trouve toujours exister en raison directe de la rapidité avec laquelle la consommation et la production se succèdent. Le système anglais vise à séparer, dans le monde entier, les consommateurs et les producteurs, et il arrête ainsi le mouvement sociétaire. L’instabilité et l’irrégularité en sont les conséquences. 
 415
§ 
22. — Le libre-échange a pour partisans les opposants les plus décidés à la liberté de commerce. 
 417
§ 
23. — Les autres communautés du monde prospèrent en raison directe de leur indépendance du système anglais. 
 417
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Taxation sur la population de France au moyen de réglementations de la circulation monétaire. 
 419
§ 
2. — Banques privées s’établissant à la fin de la révolution. Elles sont consolidées en la banque de France Pouvoirs de monopole de cette institution. Elle a divers intérêts à produire oscillations dans la circulation. 
 420
§ 
3. — Fermeté dans le montant de la circulation d’usage. Les caisses financières ont leur origine dans les oscillations de la circulation non employée. 
 422
§ 
4. — Ces oscillations sont dues à l’irrégularité de la grande banque. On en voit ; le résultat dans l’augmentation de ses dividendes. 
 424
§ 
5. — Petit nombre de banques locales depuis dix ans. Leur disparition après la révolution de 1848. La centralisation de pouvoir aujourd’hui complète. 
 425
§ 
6. — Centralisation politique et monétaire de la France. Elle tend à affaiblir l’action sociétaire et à diminuer le montant de commerce. Elle est contrebalancée, à un certain degré, par la maintien d’un système qui a pour objet d’affranchir la terre de la taxe de transport et de favoriser l’accroissement de commerce. 
 426
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Développement graduel du système de banque américain. Ce qu’il était à la fin du demi siècle qui a fini la révolution. 
 428
§ 
2. — Ses progrès depuis l’or. Forte proportion du capital comparé au montant de placement. Sa supériorité sous ce rapport sur les systèmes français ou anglais. 
 429
§ 
3. — La fermeté dans l’action des banques est en raison directe de leur dépendance du pouvoir de fournir les moyens de civilisation, et en raison inverse de leur dépendance des dépôts. Les banques américaines possèdent plus d’éléments de stabilité que celles de France et d’Angleterre. 
 430
§ 
4. — Faible rapport de la circulation à la production, comparé à ce qui existe dans les deux pays sus-nommés. 
 432
§ 
5. — Économie supérieure du système américain. 
 434
§ 
6. — La fermeté dans sa valeur propre est le desideratum d’une circulation. Tendance du système américain dans ce sens. 
 435
§ 
7. — Chiffre insignifiant des pertes pour les banques américaines sous le système d’action locale, avant 1837. Pertes énormes pour la population anglaise par les faillites des banques privées. 
 438
§ 
8. — Les banques de New-England sont un peu plus que de grandes institutions d’épargne. Forte proportion de leur capital au montant des prêts. Fermeté de leur action. La fermeté décline à mesure que l’on s’avance vers les États à population peu dense de l’ouest et du sud. 
 441
§ 
9. — La centralisation accrue dans les vingt années dernières produit fermeté moindre dans la circulation monétaire ; — ce qui se doit attribuer à la poursuite d’une politique qui vise à édifier un trafic étranger aux dépens du commerce domestique. Le maintien d’une circulation saine et stable est incompatible avec l’existence d’une balance défavorable de négoce. Cette balance est défavorable par rapport à tous les pays purement agricoles. 
 443
§ 
10. — Instabilité de la politique américaine. Périodes de protection et de libre-échange alternant entre elles. La prospérité, compagne invariable des premières ; et la banqueroute pour le peuple et l’État, la compagne des autres. 
 446
§ 
11 — Les primitives administrations fédérales s’abstiennent d’intervenir dans les institutions locales. Accroissement de centralisation depuis l’adoption de la politique qui donne au trafic la suprématie sur le commerce. 
 448
§ 
12. — La stabilité de la circulation monétaire, dans l’Union, se trouve exister en raison directe de la liberté d’association pour la création de banques locales. Le système américain est plein d’anomalies, — l’action locale tendant vers la paix, le commerce et la liberté ; tandis que l’action centrale tend vers la guerre, le trafic et l’esclavage. 
 450
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Doctrines de M. Hume, en matière de monnaie. Elle sont en contradiction formelle avec tous les faits de l’histoire. 
 456
§ 
2. — Cette observation lui a échappé : qu’en même temps que l’augmentation de la quantité de monnaie élève les prix des denrées brutes, elle abaisse ceux des produits achevés. 
 458
§ 
3. — Il est inconséquent avec lui-même. Son mode d’étudier l’action sociale est celui que M. Comte qualifie de mode métaphysique. 
 459
§ 
4. — Son erreur de supposer que lorsque la quantité de monnaie diminue, la circulation de ce qui en reste s’accélère. Les faits réels sont précisément le contraire, — la circulation alors diminuant plus vite que la quantité. 
 461
§ 
5. — Il voit juste lorsqu’il affirme qu’il n’y a point à craindre de balance défavorable du négoce pour tout pays qui « conserve avec soin sa population et ses manufactures. » 
 463
§ 
6. — Concordance générale entre les vues de Hume et d’Adam Smith. 
 463
§ 
7. — Inconséquences du dernier. Sa théorie sur la monnaie est en contradiction directe avec les faits. 
 465
§ 
8. — Le grand besoin d’une société c’est le médium de circulation ; d’où vient le désir dans toutes les communautés d’établir une balance favorable de négoce. Inconséquences des opposants à cette idée. 
 467
§ 
9. — Opinion du docteur Smith : qu’il n’est point d’utilité dont on puisse mieux se passer que celle qui, selon d’autres économistes, est l’instrument indispensable de société. 
 470
§ 
10. — Condition pauvre des pays qui suivent la voie de Hume et de Smith. 
 473
§ 
11. — Doctrines de l’école Ricardo-Malthusienne en matière de monnaie. 
 476
§ 
12. — M. J. S. Mill. Ses vues sur l’inefficacité de la monnaie. 
 478
§ 
13. — Les. économistes anglais n’ont point su apprécier les services des métaux précieux. 
 480
§ 
14. — M. Bastiat. Ses vues correspondent à celles de Hume et de Smith. 
 482
§ 
15. — Ses inconséquences avec lui-même. 
 483
§ 
16. — En admettant ses doctrines comme vraies, il ne pourrait exister harmonie des intérêts internationaux. 
 485
§ 
17. — Plus se perfectionne la diversité d’emplois dans chacune des sociétés, et plus est parfaite l’harmonie de tous les intérêts au dedans et au dehors. 
 487
§ 
18. — M. Chevalier. Il tient que la monnaie est indispensable à l’homme et pourtant il estime à désavantage l’augmentation de la quantité. 
 489
§ 
19. — Les métaux précieux sont le grand instrument, fourni par le Créateur, pour la production du mouvement sociétaire. Plus ce mouvement s’accélérera et plus s’accroîtra partout le pouvoir de l’individu d’obtenir les moyens de [subsistance, et celui de la communauté de commander les services de ces métaux. 
 490

DE LÀ PRODUCTION ET DE LÀ CONSOMMATION.
§ 
1. — Chaque acte de consommation est aussi un acte de production, d’où il suit que l’une est la mesure de l’autre. 
 1
§ 
2. — Produire c’est approprier les forces de la nature au service de l’homme. Pour arriver à commander à la nature, l’homme doit se mettre d’abord en état de commander aux pouvoirs latents que lui-même possède. Identité des lois physiques et sociales. 
 4
§ 
3. — L’homme est l’objet final de toute production. La demande amène l’offre. Plus les hommes sont nombreux et plus augmente le pouvoir de combinaison, plus s’accroît la demande. 
 5
§ 
4. — La production s’accroît à mesure que décroît le pouvoir du trafiquant et de l’agent de transport. Cette décroissance est une conséquence de la diversité dans la demande pour les pouvoirs de l’homme. 
 7
§ 
5. — Le pouvoir-travail est l’utilité la plus périssable de toutes. Elle périt si la demande ne suit pas instantanément sa production. 
 9
§ 
6. — La déperdition de travail est une des conditions d’une société à sa naissance et d’une population disséminée. Erreurs de M. Malthus et de ses disciples. 
 13
§ 
7. — Salaire et pouvoir producteur de l’Angleterre à différentes époques. 
 16
§ 
8. — Salaire et production de la population de l’Ecosse dans le passé et au temps présent. 
 22
§ 
9. — Plus le mouvement sociétaire est continu et régulier, plus il résulte instantanéité de la demande et économie du travail. Cette continuité est la preuve d’une civilisation réelle. La diversité de professions est indispensable à son existence. Déperdition de pouvoir, et pauvreté qui s’ensuit chez toutes les nations exclusivement agricoles. 
 23
§ 
10. — La continuité dans la demande du travail et le développement de commerce se trouveront dans les pays où s*opérera le plus de rapprochement entre les prix des denrées premières et ceux des utilités achevées. 
 27
§ 
11. — Plus la matière tend à revêtir sa forme la plus élevée, plus il s’ensuivra continuité et régularité dans le mouvement sociétaire, et économie de force. 
 28
§ 
12. — Erreurs des économistes modernes sur le travail productif et non productif. Tout travail est productif qui tend à mettre l’homme plus parfaitement en mesure d’approprier à son service les forces de la nature, — la richesse consistant dans l’existence de ce pouvoir d’appropriation. Plus s’accroît le pouvoir de l’homme sur la nature, plus est rapide le progrès d’accumulation. 
 29
DE L'ACCUMULATION.
§ 
1. — Le pouvoir d’accumulation dans le monde naturel et dans le monde social est en raison de la circulation. 
 33
§ 
2. — Le capital est l’instrument à l’aide duquel l’homme est en état d’approprier à son service les forces naturelles. Le pouvoir d’association s’accroît d’autant que l’homme acquiert plus d’empire sur l’instrument. Il décroît d’autant que l’instrument prend d’empire sur l’homme. 
 35
§ 
3. — La proportion du capital mobile, relativement au capital fixe, va décroissant — et cette décroissance est un signe de civilisation en progrès. Le commerce se développe avec ce changement relatif. 
 36
§ 
4. — La centralisation élève la proportion du capital mobile — et ce changement est un signe de civilisation en progrès. Exemples que fournit l’histoire. Augmentation du capital mobile dans tous les pays actuels de libre-échange. 
 39
§ 
5. — La proportion du capital fixe s’élève à mesure qu’il s’opère rapprochement entre les prix des denrées premières et ceux des utilités achevées. — Elle s’abaisse avec l’écart entre ces prix. 
 44
§ 
6. — Erreurs des économistes modernes qui voient dans l’épargne la cause de l’accroissement du capital. 
 45
§ 
7. — Cet accroissement est dû à l’économie de l’effort humain. Cette économie résulte de la diversité d’emplois, qui est une conséquence de la combinaison d’action. Déperdition de pouvoir humain dans tous les pays qui se guident sur l’Angleterre. Résistance au système anglais et ses effets. 
 47
§ 
8. — Erreurs d’Adam Smith, au sujet de l’origine du capital. 
 53
§ 
9. — Inconséquences des économistes anglais. 
 56
§ 
10. — L’augmentation de capital suit le développement des centres locaux, avec accroissement constant du pouvoir de production, et de la vitesse de circulation. Sommaire des définitions données dans cet ouvrage. 
 59
DE LA CIRCULATION.
§ 
1. — La division de la terre est une conséquence de l’accroissement du pouvoir de combinaison parmi les hommes 
 61
§ 
2. — Faible circulation tant de la terre que de l’homme dans le premier âge d’une société. Le capital mobile est en forte proportion relativement au capital fixé 
 62
§ 
3. — La vitesse de circulation croît en raison directe de la tendance du capital à passer à l’état fixe et immobilier. Exemples fournis par l’histoire 
 64
§ 
4. — Plus la circulation s’accélère, plus s’accroît la tendance à la création de centres locaux, au développement d’individualité et à ce que la société prenne sa forme naturelle 
 67
§ 
5. — La circulation se ralentit quand la terre se consolide et quand s’élève la proportion du capital mobile. Phénomènes que présentent à l’observateur la Grèce, l’Italie et l’Espagne 
 68
§ 
6. — La circulation s’accélère d’autant que les emplois se diversifient et que la terre se divise 
 70
§ 
7. — Plus la propriété obtient sécurité, plus s’accroît la tendance à ce qu’elle se fixe et que la terre se divise. Phénomène social que présente la France 
 71
§ 
8. — Tendance de la politique anglaise à favoriser le développement des proportions du capital mobile aux dépens de celui qui est fixé. Ralentissement de circulation dans tous les pays soumis à cette politique 
 75
§ 
9. — La circulation s’accélère en raison de la tendance au rapprochement entre les prix des denrées premières et ceux des utilités achevées. Cette tendance s’accroît dans tous les pays qui se guident d’après Colbert et la France ; elle décline dans tous ceux qui suivent les doctrines de l’école Ricardo-Malthusienne 
 79
§ 
10. — Tendance du système colonial anglais à produire arrêt de circulation. Ses effets manifestés dans le passé et dans le présent des Etats-Unis 
 81
§ 
11. — Élévation dans les États-Unis de la proportion du capital mobile, et ralentissement de circulation qui en est résulté. Ils tombent de jour en jour davantage sous la dépendance de l’impulsion du trafiquant 
 88
§ 
12. — Plus la circulation s’accélère, plus il y a de force produite. Accroissement de force dans tous les pays qui suivent l’enseignement de Colbert ; déclin dans tous ceux qui adoptent les doctrines de l’école anglaise 
 89
§ 
13. — Désaccord entre Adam Smith et les économistes anglais modernes. L’un regarde le commerce comme le serviteur de l’agriculture, les autres visent à faire du trafic le maître du mouvement sociétaire 
 Ib.
§ 
14. — Plus la circulation s’accélère, plus l’équité règle la distribution. Identité des lois physique et sociale 
 92
DE LA DISTRIBUTION.
§ 
1. — Salaires, profits, intérêt. Large quote-part assignée an capital dans le premier âge des sociétés 
 96
§ 
2. — Le taux de quote-part du capitaliste baisse d’autant que le coût de reproduction diminue 
 98
§ 
3. — Loi générale de distribution. La part du travailleur augmente à la fois dans le taux de proportion et en quantité ; celle du capitaliste augmente en quantité et le taux de proportion diminue. Tendance de cette loi à produire l’égalité dans la condition de l’humanité. Son harmonie et sa beauté 
 Ib.
§ 
4. — Application universelle de la loi ci-exposée 
 101
§ 
5. — La quote-part du travail augmente à mesure qu’il s’opère rapprochement entre les prix des denrées premières et des utilités achevées 
 103
§ 
6. — Cette tendance se rencontre dans toutes les contrées où les emplois se diversifient de plus en plus. L’inverse se rencontre dans tous les pays qui adoptent les doctrines de l’école anglaise 
 105
§ 
7. — Le capital s’accumule le plus vite là où le taux de profit est le plus bas. Ce taux s’abaisse en raison que l’effort du travail humain est de plus en plus économisé 
 106
§ 
8. — Tendance de la loi de distribution à produire l’harmonie et la paix entre les sociétés de la terre 
 107
§ 
9. — Les économistes anglais prétendent que le capital augmente le plus vite alors que, et là où, le taux de profit est le plus élevé 
 109
§ 
10. — Effet qu’exerce sur le taux d’intérêt la quantité d’espèces métalliques. Erreurs de M. Hume 
 112
§ 
11. — Vues erronées d’Adam Smith au sujet de la loi naturelle qui règle le prix à payer pour l’usage de l’argent 
 114
§ 
12. — Absence de logique dans les doctrines de l’école Ricardo-Malthusienne 
 115
§ 
13. — La valeur de l’homme s’élève à mesure que baisse le taux de profit, d’intérêt et de rente 
 117
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — De la rente de la terre. Large quote-part du propriétaire au début de la culture. Cette quote-part diminue à mesure que le travail devient plus productif ; mais le montant de la rente augmente. La part du travailleur augmente pour le taux de quote-part, et beaucoup en quantité. Et tous les deux ont profit à l’accroissement du pouvoir de commander les services de la nature 
 119
§ 
2. — Théorie de M. Ricardo sur la rente. Il enseigne l’inverse : que la part du propriétaire augmente à mesure que le travail agricole devient moins productif. 
 122
§ 
3. — Cette théorie repose sur l’assertion erronée que la culture s’attaque d’abord aux sols riches, et que le travail devient moins productif à mesure que les hommes se multiplient et que s’accroit leur pouvoir. L’inverse est prouvé par tous les faits de l’histoire. 
 124
§ 
4. — Erreur de M. Ricardo au sujet de l’origine de la rente. Une rente telle qu’il l’indique n’a jamais été, ou ne peut être payée. 
 130
§ 
5. — L’esclavage final de l’homme est la tendance nature de la théorie Ricardo-Malthusienne, qui élève la rente à mesure que le travail devient moins productif. Cette théorie comparée avec les faits. 
 132
§ 
6. — Simplicité et vérité universelle des lois naturelles. Complication et fausseté de celles de M. Ricardo. 
 138
§ 
7. — Assertion de M. Ricardo : que les améliorations de culture retardent l’élévation de la rente. Autre assertion : que la diminution de l’approvisionnement de subsistances et la pauvreté croissante du travailleur favorisent les intérêts du propriétaire. Les faits et les théories les démentent tous deux. 
 140
§ 
8. — La théorie de M. Ricardo est une théorie de discorde universelle. Ses inconséquences, et sa tendance à produire la guerre entre les classes et les nations. Harmonies et beauté des lois véritables. 
 142
§ 
9. — Le taux de quote-part du capitaliste baisse et celui du travailleur s’élève à mesure que la circulation s’élève. Exemples fournis par l’histoire. 
 143
§ 
10. — Plus la circulation s’accélère, plus il y a tendance à la liberté parmi la population, et à la puissance de l’État. 
 148
§ 
11. — La théorie de distribution de M. Ricardo repose sur l’assertion d’un fait imaginaire. Ses successeurs continuent à soutenir cette théorie, bien que le fait se soit dissipé. Inconséquences des économistes modernes. 
 Ib.
§ 
12. — Tentative pour maintenir la théorie à l’aide d’une suspension imaginaire des grandes lois naturelles. 
 154
§ 
13. — Tendances révolutionnaires du système. La guerre entre nations, la discorde parmi les individus croissent à mesure que croit le monopole de la terre. Ce monopole est une conséquence nécessaire de la politique anglaise. A chaque pas dans cette voie, la population souffre de plus en plus dans la distribution entre elle et l’État. 
 156
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — De la distribution entre la population et l’État. On obtient peu de sécurité, au prix de contributions énormes, dans le premier âge d’une société. A mesure qu’il se forme diversité d’emplois, et que les hommes sont en état de combiner ensemble, la sécurité s’accroît et s’obtient à moins de frais. 
 160
§ 
2. — La taxation est nécessairement indirecte à cette époque. Cette nécessité diminue à mesure que s’élève la proportion de propriété fixée, relativement à celle qui est mobile. 
 163
§ 
3. — Le commerce tend à devenir plus libre à mesure que s’abaisse la proportion de propriété mobile, relativement à la propriété fixée. Phénomène que présente à étudier la France et les États-Unis. 
 164
§ 
4. — La tendance à ce que la taxation prenne davantage le caractère indirect atteste une civilisation qui décline. Phénomène que présentent à ce sujet la Grèce et Rome. 
 167
§ 
5. — Taxation indirecte de la Hollande, de la Turquie, de la Sicile, et d’autres pays qui vont tombant de plus en plus sous la dépendance du trafiquant. 
 169
§ 
6. — Substitution de la taxe indirecte à la directe dans la Grande-Bretagne. 
 173
§ 
7. — C’est en définitive le travail et la terre qui payent toutes les contributions pour l’entretien du gouvernement. Plus elles s’adressent à eux directement, plus s’allège le poids de la taxation. 
 175
§ 
8. — Les taxes anglaises sont en définitive payées par la terre et le travail des différents pays qui fournissent les matières premières que consomment les ateliers anglais. Épuisement qui en résulte pour ces contrées. 
 177
§ 
9. — Système de revenu des États-Unis. Les pays où la taxation directe tend à se substituer à l’indirecte sont ceux qui se sont protégés contre le système anglais. Négligence des États-Unis sous ce rapport. 
 181
§ 
10. — Plus la taxation est directe moindre est sa proportion relativement à la production. 
 182
§ 
11. — Système de revenu de l’Europe du nord et du centre. Tendance à la taxation directe. 
 183
§ 
12. — Plus s’accélère la circulation, moins il y a pouvoir d’exercer intervention dans le commerce, au moyen de taxes indirectes, et plus il y a tendance à ce que s’améliore la condition de l’homme. 
 185
§ 
13. — Pourquoi ne pas abolir d’un seul coup toute taxation indirecte ? Parce que le pouvoir de taxation directe étant une preuve de cette haute civilisation qui est marquée par le rapprochement des prix des denrées premières et des utilités achevées, — ne peut être exercée dans aucun pays qui n’y ait été préparé par la condition de voisinage immédiat du consommateur et du producteur. 
 188
§ 
14. — Plus se perfectionne le pouvoir de s’adresser directement à la terre et au travail du pays, plus augmente la puissance de l’État. 
 191
§ 
15. — Préférence des économistes anglais pour la taxation indirecte. 
 192
§ 
16. — Grand désaccord entre les doctrines des modernes économistes et celles d’Adam Smith. 
 195
§ 
17. — La protection vise à augmenter la valeur de la terre et du travail, et par là à créer le pouvoir de taxation directe. Les interventions dans le commerce pour la seule fin de revenus publics visent à perpétuer la taxation indirecte. La première tend à la concentration et à la liberté. Les dernières tendent à la centralisation et à propager l’esclavage parmi l’humanité. 
 196
DE LA CONCENTRATION ET DE LA CENTRALISATION.
§ 
1. — La concentration tend à développer les facultés individuelles, à augmenter le pouvoir d’association et à favoriser le commerce. 
 199
§ 
2. — Doctrines d’Adam Smith au sujet de la concentration et de la centralisation. 
 203
§ 
3. — Plus la circulation s’accélère, plus il y a tendance à la concentration, l’harmonie et la paix. 
 205
§ 
4. — La centralisation tend à diminuer à mesure que la terre et le travail gagnent en valeur. 
 207
§ 
5. — La centralisation croît à mesure que s’accroît le pouvoir du trafiquant. 
 209
§ 
6. — De toutes les oppressions, il n’y en a pas de comparable à celle de la centralisation trafiquante. 
 211
§ 
7. — Tendances centralisantes du système anglais. 
 213
§ 
8. — En théorie, le système américain est celui de concentration et d’action locale. La pratique du gouvernement est celle de centralisation. 
 214
§ 
9. — La concentration tend à créer le pouvoir de taxation directe, la centralisation tend à la guerre et à la taxation indirecte. 
 216
§ 
10. — Comment la concentration accélère la circulation. La centralisation tend à l’effet contraire. 
 218
§ 
11. — L’absentéisme du capitaliste et l’augmentation de concurrence pour la vente du travail sont les conséquences nécessaires de la centralisation. 
 222
DE LA CONCURRENCE.
§ 
1. — Lorsque manque la concurrence pour l’achat du pouvoir-travail, le travailleur devient esclave. Ce pouvoir est la seule utilité qui ne puisse se conserver, même pour un instant, au-delà de celui de sa production. 
 224
§ 
2. — Plus il y a concurrence pour l’achat du travail, plus la circulation s’accélère, plus la production augmente et plus se développe le pouvoir d’accumulation. 
 225
§ 
3. — La concurrence pour l’achat du travail tend à la liberté ; la concurrence pour sa vente est le désir du trafiquant. 
 226
§ 
4. — La centralisation trafiquante tend à produire concurrence pour la vente des denrées premières et du travail. Elle est par conséquent contraire à ce que l’homme et la terre gagnent en valeur. L’arrêt de circulation est le mode qui produit l’effet désiré. Comment la centralisation opère dans les contrées de libre-échange. 
 229
§ 
5. — Effet de la centralisation négociante sur la condition du peuple anglais. 
 233
§ 
6. — Comment la protection produit concurrence pour l’achat du travail. Le système du libre-échange vise à produire concurrence pour sa vente. Résultat de l’expérience américaine. 
 237
§ 
7. — Accroissement de concurrence pour la vente des denrées premières dans tous les pays exclusivement agricoles. Accroissement de concurrence pour leur achat dans les pays protégés de l’Europe. 
 239
§ 
8. — La centralisation trafiquante détériore la condition des travailleurs du monde entier. Nécessité de lui résister. 
 240
§ 
9. — La liberté de commerce s’accroit dans les pays qui ont adopté des mesures de protection contre le système anglais. 
 242
§ 
10. — Harmonie des intérêts réels de l’humanité entière. Toutes les nations ont intérêt à adopter des mesures tendantes à la concurrence pour l’achat des matières premières et du travail. 
 243
§ 
11. — Les deux sociétés qui prétendent marcher en tête pour la cause de la liberté prennent des mesures qui tendent à produire concurrence pour la vente du travail, — et par là elles propagent l’esclavage. Les pays absolutistes d’Europe, au contraire, prennent des mesures qui tendent à la concurrence pour son achat, — et par là ils propagent la liberté. 
 244
§ 
12 — La concurrence pour l’appropriation des services de la nature élève la valeur de l’homme et de la terre. 
 246
§ 
13. — La concurrence pour l’achat du travail introduit la demande pour les facultés supérieures de l’homme et élève ainsi le type de l’homme. La concurrence pour sa vente produit l’effet inverse. 
 Ib.
§ 
14. — La concurrence pour l’achat du travail tend à donner à la coutume force de loi en faveur du travailleur. La concurrence pour sa vente tend à anéantir les droits coutumiers en faveur du capitaliste. La première augmente dans tous les pays qui sont protégés contre la centralisation trafiquante ; l’autre augmente dans tous ceux qui y sont soumis. Dans les uns la circulation sociétaire s’accélère ; dans les autres elle se ralentit et la maladie de l’excès de population s’accroît. 
 249
DE LA POPULATION.
§ 
1. — Pour soumettre la terre, il faut que l’homme croisse et multiplie. La tendance à prendre les formes diverses de la vie se trouve la plus forte au plus bas degré d’organisation. Fécondité et développement sont en raison inverse l’une de l’autre. L’homme étant le plus haut degré de développement doit donc être très-long à croître. Temps nécessaire pour que la population double. Quelque long qu’il soit, si la tendance procréative est une quantité fixe et donnée, toujours prête à être excitée à l’action, le jour doit arriver où la place manquerait pour la population. En est-il ainsi ? se peut-il que le Créateur ait soumis l’homme à des lois en vertu desquelles il devienne l’esclave de la nature et de ses semblables ? 
 255
§ 
2. — La science physique atteste que l’ordre, l’harmonie et l’adaptation réciproque régissent tous les règnes qu’elle a encore explorés. Les économistes modernes ont pris des faits pour des lois. Les lois sont règles permanentes, uniformes et universelles dans leur action. La théorie de M. Malthus manque de tous ces caractères. La fonction procréatrice, en commun avec toutes les autres, est placée sous la loi de circonstances et de conditions. La loi de la vie humaine doit être en harmonie avec le dessein du Créateur. La guerre et la pestilence sont-elles nécessaires pour corriger les erreurs du Créateur, ou le Créateur a-t-il, à la tendance à procréer, adapté les moyens de corriger la faute de l’homme ? Il n’y a pas dans la nature d’exemple que les lois du sujet rompent l’harmonie du. plan de la création. Ce n’est pas l’ordre divin, mais le désordre de l’homme qui limite sa vie sur la terre dans la période d’utilité et de jouissance. 
 258
§ 
3. — Le pouvoir de progresser est en raison de la dissemblance des parties et de la perfection d’organisation. L’homme est donc l’être le plus susceptible d’évolutions, — passant de l’état de pure animalité à l’état de l’homme véritable, responsable vis-à-vis de sa famille, de ses semblables et de son Créateur. La responsabilité croit avec l’augmentation du pouvoir d’association et avec la division de la terre. 
 266
§ 
4. — L’accroissement de population modifié par le développement de ce sentiment de responsabilité qui vient avec la propriété de la terre. Faits que présentent à l’observation les pays du centre et du nord de l’Europe. — Ceux où les emplois vont se diversifiant de plus en plus, et où s’opère le rapprochement entre les prix des denrées premières et des utilités achevées. 
 269
§ 
5. — Phénomènes que présentent les pays exclusivement agricoles, — ceux qui prennent l’Angleterre pour guide. Imprévoyance et pauvreté. Conséquences de l’absence de diversité dans les modes d’emploi, et de la consolidation de la terre. Adaptation du pouvoir procréateur aux circonstances dans lesquelles une société se trouve placée. 
 275
§ 
6. — La consolidation de la terre et la maladie d’excès de population sont conséquences nécessaires de la politique qui vise à avilir le prix du travail et des denrées premières de la terre. Le système anglais tend à produire ces effets. Ses résultats tels qu’ils se manifestent dans la condition du peuple anglais. 
 281
§ 
7. — La vie du pionnier favorable à l’accroissement de population. Le système américain, ici comme ailleurs, est un système d’anomalies, — la localisation est la théorie, et la centralisation est la pratique. Effets manifestés dans la durée de la vie. 
 287
§ 
8. — La fonction reproductive n’est pas une quantité constante. Elle s’adapte aux différentes conditions de race. Preuve qu’il existe dans la nature harmonie entre le taux de procréation et les subsistances. Prédominance générale des fonctions de nutrition et sexuelles. Antagonisme des instincts animaux et des facultés supérieures. Opposition spéciale entre les fonctions nerveuses et sexuelles. Fécondité chez les êtres sans valeur d’une civilisation imparfaite. Infécondité chez les tribus de chasseurs. Activité des freins intellectuels à la procréation. Les pouvoirs cérébral et générateur chez l’homme mûrissent ensemble. Fécondité en raison inverse de l’organisation. Faits que fournit la physiologie. Pouvoir cérébral de la femme affaibli par la fonction utérine. Effets divers des diverses qualités mentales et morales. Rapport de la fécondité à la mortalité. Une loi de population s’adaptant d’elle-même assure l’harmonie entre l’augmentation de population et celle des subsistances. Changements futurs dans le rapport de procréation tendant à développer le plus haut bien-être de la race. 
 290
§ 
9. — Dans le monde physique les effets les plus importants sont dus à l’action lente mais continue d’agens minimes et presque imperceptibles. — L’insecte corail opère des révolutions qui sont durables, tandis que l’éléphant ne laisse pas derrière lui trace de son existence. Il en est ainsi dans le monde social. — Le Créateur y a pourvu à un ensemble de tels instruments pour que s’accomplissent les fins de la création de l’homme. La guerre, la pestilence et la famine ne sont nullement nécessaires. La théorie d’excès de population n’est qu’une tentative d’expliquer les conséquences de l’erreur de l’homme par une erreur supposée de la part du Créateur de l’homme. 
 304
§ 
10. — L’harmonie dans le monde social comme dans le monde physique résulte de l’action égale de deux forces qui s’opposent l’une à l’autre. Plus l’équilibre est parfait, plus il y a tendance au développement de l’homme véritable et à l’harmonie entre les demandes qu’on adresse à la terre et son pouvoir d’y satisfaire. 
 307
DES SUBSISTANCES ET DE LA POPULATION.
§ 
1. — La population tire ses subsistances des sols riches — la dépopulation ramène aux sols pauvres. La régularité croissante dans l’approvisionnement des nécessités de la vie, conséquence de la demande croissante d’une population qui croît en nombre et en pouvoir. Une moindre déperdition de force humaine résulte de l’approvisionnement plus abondant des subsistances. 
 309
§ 
2. — Substitution de la nourriture végétale au régime animal. Elle fait que l’action de l’homme sur la nature devient plus directe, — moins de frottement et augmentation de pouvoir. 
 312
§ 
3. — Substitutions analogues en ce qui regarde d’autres besoins de l’homme. Le règne minéral coopère aussi à rendre l’homme moins dépendant du règne animal. — Chacune de ces substitutions est accompagnée d’une diminution dans la demande de force musculaire de l’homme et dans la quantité d’aliment nécessaire pour réparer la perte journalière. L’homme gagne en valeur à chaque pas du progrès dans cette direction. 
 313
§ 
4. — Tendance des animaux inférieurs à disparaître. Diminution qui s’ensuit dans l’approvisionnement d’acide carbonique — L’accroissement de demande pour cet acide suit l’extension de la culture. Nécessité qui en résulte pour que la population augmente. Merveilleuse beauté des arrangements naturels. 
 315
§ 
5. — Pour tirer parti de ces arrangements, l’homme doit se conformer à cette loi de nature qui demande que consommateur et producteur aient place l’un auprès de l’autre. — Augmentation de l’approvisionnement de toutes les nécessités de la vie dans les pays qui obéissent à cette loi. La population exerce pression sur les subsistances dans les pays où elle est violée. 
 317
§ 
6. — Augmentation rapide dans l’approvisionnement de subsistances pour la population des États-Unis, alors qu’ils ont obéi à cette loi. 
 318
§ 
7. — Désastreux effets de la politique anglaise ; elle est la cause de l’épuisement des contrées qui se guident d’après ses économistes. Tendance chez toutes à la centralisation, à l’esclavage, à la mort sociale. 
 319
§ 
8. — Simplicité et beauté des lois qui règlent la demande et l’offre des subsistances. Parfaite harmonie dans la nature de l’adaptation des moyens aux fins. 
 322
DE LA COLONISATION.
§ 
1. — Colonisation primitive. — La tendance à croître accompagnée d’une tendance à s’épandre, tant dans le monde social que dans le règne végétal. Attraction locale et centrale. 
 325
§ 
2. — La nature va ajoutant perfection à perfection depuis les pôles jusqu’aux tropiques. Les plus riches sols du monde encore inoccupés, — la nature y étant toute puissante. Par l’accroissement de population et de richesse, l’homme est mis en état de tourner contre elle ses propres forces à mesure qu’il les conquiert, — passant ainsi par une marche continue d’un triomphe à un autre, et soumettant les sols les plus fertiles. 
 328
§ 
3. — L’industrie manufacturière précède toujours et jamais ne suit la création d’une agriculture réelle. Le pays qui exporte son sol sous forme de denrées premières doit finir par exporter les hommes. Plus est parfait l’équilibre des forces qui s’opposent l’une à l’autre » plus s’accroît le pouvoir de cultiver les sols riches. La centralisation trafiquante tend à ruiner les centres locaux, à épuiser le sol, à détruire la valeur de la terre et de l’homme. La protection a pour objet d’établir la contre-attraction. 
 331
§ 
4. — Politique versatile des États-Unis. Tendance générale à l’épuisement du sol et à produire nécessité d’émigration. Affaiblissement du pouvoir d’entretenir l’attraction des centres locaux. Erreurs des enseigneurs Ricardo-Malthusiens. Le pouvoir d’association décline dans l’Union. 
 335
§ 
5. — L’erreur dans une société tend à produire l’erreur dans toutes. Les guerres de l’Angleterre contre les manufactures des autres nations, tendent à produire l’esclavage au dehors et chez elle. Émigration extraordinaire des îles anglaises. 
 340
§ 
6. — Tendance à l’excès de population et à une nécessité d’émigration en raison directe de l’écart entre les prix des denrées premières et des nécessités achevées. La politique anglaise tend à augmenter cet écart. Les pays qui se guident sur l’Angleterre sont ceux qui fournissent les faits dont on s’est servi pour démontrer la théorie Malthusienne. 
 344
DE LA THÉORIE MALTHUSIENNE.
§ 
1. — Tendance constante, selon M. Malthus, dans toute la vie animée à multiplier au-delà de la subsistance préparée pour elle. Les faits cependant prouvent que l’offre est partout une conséquence de la demande ; — la quantité de subsistance préparée pour les êtres de toute sorte est illimitée en pratique. L’accroissement en nombre et en pouvoir est suivi de l’accroissement d’aptitude à faire la demande, comme on le voit chez toutes les nations en progrès. Les lois de nature justifient à l’homme les voies de Dieu 
 347
§ 
2. — La misère et le vice attribués à l’insuffisance des pouvoirs de la terre pour fournir à la population croissante. Ne peut-on pas au contraire les attribuer à ce que l’homme manque lui-même à se rendre apte à adresser des demandes à la terre ? Les faits de l’histoire attestent que la difficulté provient de l’homme lui-même et non des erreurs du Créateur 
 351
§ 
3. — M. Malthus donne des faits et appelle cela une science. La science demande des principes, — elle pose des questions : pourquoi les choses sont-elles ainsi ? Insuccès de M. Malthus pour établir « une grande casse » des divers faits observés. La cause et l’effet changent constamment de rôle dans son livre. Son principe de population est une pure forme de mots pour indiquer l’existence d’un fait purement imaginaire 
 352
§ 
4. — Son grand et universel remède pour la maladie d’excès de population. Inapplicable dans les cas qu’il décrit. La prudence et la prévoyance recommandées par des écrivains qui débutent par détruire, chez leurs lecteurs, tout sentiment d’espoir dans l’avenir. Caractère dommageable de l’enseignement de l’école Malthusienne. La véritable contrainte morale vient avec le développement d’individualité qui résulte de la diversité dans la demande pour les pouvoirs humains. Le système anglais tend à empêcher ce développement et produit ainsi la maladie décrite par M. Malthus 
 359
§ 
5. — La responsabilité croît avec l’accroissement des dons que l’homme tient de Dieu. Le pauvre travailleur, l’esclave des circonstances est pourtant tenu responsable de ses actes. Tendance de la doctrine Malthusienne à décharger le riche et le puissant du fardeau de responsabilité pour le jeter sur le pauvre, le faible et l’homme sans lumières 
 363
§ 
6. — Plus le consommateur est proche du producteur, plus la production augmente, plus la distribution est équitable, et plus il y a de tendance au sentiment de responsabilité chez le pauvre et chez le riche. L’imprévoyance augmente d’autant que le producteur et le consommateur sont plus séparés. — L’école anglaise a été égarée par des faits qui sont la conséquence des erreurs de la politique anglaise. Caractère anti-chrétien de la théorie Malthusienne 
 365
DU COMMERCE.
§ 
1. — Relations des sexes. La femme est esclave de l’homme dans l’âge primitif de société. Sa condition s’améliore à mesure qu’augmentent la population et la richesse et que l’homme véritable se développe davantage. Plus s’accélère la circulation sociétaire et plus il y a tendance à la création d’une agriculture éclairée, plus le sexe tend à occuper sa véritable position. 
 367
§ 
2. — Condition de la femme en Grèce, en Italie, en France, à différentes époques. La centralisation tend à rendre pire cette condition. Phénomènes observés dans le centre et le nord de l’Europe. La femme monte dans l’échelle sociale à mesure que la terre se divise et que l’homme gagne en liberté. 
 370
§ 
3. — Les femmes saxonnes vendues comme esclaves. Amélioration générale dans la condition de la femme en Angleterre. Perte des droits de propriété que leur assurait l’ancienne législation anglaise. Détérioration de la condition du sexe, dans tous les pays qui se guident sur l’Angleterre. 
 374
§ 
4. — Comment la centralisation trafiquante influe sur la condition des femmes anglaises. Accroissement de concurrence pour la vente du travail de la femme. Abaissement de salaires qui en est la suite et nécessité de recourir à la prostitution. La protection tend à produire concurrence pour l’achat du travail — à l’avantage du sexe dans le monde entier. 
 377
§ 
5. — Étonnants contrastes que présente la condition du sexe dans les différentes parties de l’Union américaine. La théorie du gouvernement est favorable à la création des centres locaux et à placer haut le sexe. La pratique qui tend vers la centralisation y est contraire, de là rapide augmentation de criminalité féminine et de prostitution. 
 383
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Relations de famille. Faiblesse des liens de famille dans le premier âge de société. Responsabilité, à la fois chez le père et le fils, croit en raison que croit la diversité d’emplois — avec la division de la terre — et le rapprochement des consommateurs et des producteurs. 
 387
§ 
2. — Éducation dans le centre et le nord de l’Europe. Développement du sentiment de responsabilité au sujet de l’éducation de la jeunesse, tel qu’il se manifeste dans ces pays où les emplois vont s6 diversifiant de plus en plus. 
 389
§ 
3. — L’inverse manifesté dans ceux qui se guident sur l’Angleterre — et où les emplois sont de moins en moins diversifiés. Condition des enfants anglais. Manque à pourvoir à l’éducation générale. Infanticide. Les enfants regardés comme de simples outils à l’usage du trafic. Contraste à ces faits présentés par la condition des enfants du nord et du centre de l’Europe. Tendances désastreuses de la politique anglaise. Elle a nécessité en conséquence une théorie de l’excès de population. 
 392
§ 
4. — Pour que l’éducation donnée dans les écoles devienne utile, il faut qu’existe la demande pour les facultés qui y sont développées. Pour qu’existe cette demande, il faut nécessairement la diversité dans les modes d’emploi. Pour l’existence de celle-ci, il est besoin de l’exercice du pouvoir de l’État. 
 399
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Commerce de l’État. Solidarité de la race humaine. Double nature de l’homme. Correspondance entre la structure et les fonctions de l’homme individuel et l’aggrégat-homme qu’on nomme société. Fonction coordinatrice du cerveau, son pouvoir limité par la liberté nécessaire des organes pris individuellement. Divers degrés de subordination des parties. Freins et balance du système ; ils correspondent à ceux du gouvernement civil. La nécessité de l’exercice du pouvoir coordinateur augmente chez les individus et dans les sociétés, en proportion que l’organisation devient de plus en plus complète. Centres locaux des systèmes physique et social. Pouvoir et devoir du cerveau. Ils correspondent à ceux du gouvernement civil. Gouvernement parmi des spontanéités. Ordre et liberté combinés et assurés. Système gradué et fédéral de gouvernement dans le corps humain, analogue à l’organisation politique de ce corps social qui constitue les États-Unis. 
 403
§ 
2. — La science sociale se ramifie en économie politique. L’une traite des lois et l’autre des mesures pour assurer à ces lois leur plein effet. Rapport de la science avec l’art tel que l’établit M. Comte. Nécessité pour l’exercice du pouvoir de coordination. Devoirs à remplir envers le corps social ; ils sont les mêmes que ceux qui, dans le monde physique, sont assignés au cerveau. Plus la coordination est parfaite, et plus, dans les deux cas, toutes les parties atteignent développement complet et plus s’harmonise l’action du tout. Tendance à la création de centres locaux. Plus est parfait l’équilibre des deux forces opposées, plus il y a tendance à la liberté humaine. Le devoir du pouvoir coordinateur se borne à écarter les obstacles à l’association. 
 411
§ 
3. — Tendance universelle à l’association. Compagnies d’actionnaires. Actes d’incorporation. Limitation de responsabilité. Analogie de l’action sociétaire avec les lois naturelles instituées pour le gouvernement de l’homme. Monopoles. Premiers exemples chez les Grecs et les Romains de corporations pour des fins politiques et de commerce. Limitation de responsabilité sous l’empire romain. Devant la centralisation croissante et la civilisation en déclin, la limitation disparaît. Il s’ensuit la disparition des gouvernements locaux et puis la ruine de l’empire. Renaissance graduée d’institutions locales. Influence de leur réapparition pour faciliter le commerce, favoriser le développement d’individualité, aider au rétablissement d’un gouvernement régulier. L’importance et la diversité des corporations est un caractère distinctif de la politique civile américaine. L’organisation est une nécessité de l’association. Le mouvement sociétaire s’accélère à mesure que le pouvoir de combinaison se complète davantage. Le pouvoir du trafiquant décline à mesure que les hommes sont de plus en plus aptes à s’associer. Acheter et vendre sont deux intérêts hostiles en arrêt, — excluant toute idée d’harmonie et d’équité. L’harmonie naît alors que le consommateur et le producteur prennent place l’un auprès de l’autre, — c’est au contraire la discorde qui grandit alors qu’ils sont de plus en plus séparés. 
 418
§ 
4. — Colbert et sa politique. Sa pleine appréciation de la nécessité de l’exercice par l’État du pouvoir coordinateur. Hume, sur la nécessité de conserver avec soin les manufactures d’une nation. Adam Smith ne recommande pas l’adoption du système laisser faire. Say, Rossi, Mill et autres, sur les devoirs d’un gouvernement par rapport à la diversification des industries dans lesquelles la population est engagée. 
 427
§ 
5. — M. Chevalier. Il approuve le système protecteur. Les gouvernements étant dans certaines limites la personnification des nations, ils ne font qu’accomplir un devoir positif lorsqu’ils favorisent l’entrée en possession de toutes les branches d’industrie dont l’acquisition est autorisée par la nature des choses. Il prétend que l’agriculture française a cessé d’être protégée. L’assertion manque d’exactitude. Justesse de ses vues au sujet de la faible production de l’agriculture américaine. Lourde taxation sur les fermiers américains ; celle sur les fermiers de France est légère en comparaison. Ces derniers jouissent d’un commerce libre en comparaison avec les restrictions qui gênent les autres. Causes de ces différences. 
 433
§ 
6. — Le monde gouverné par des mots, — des phrases vides de sens deviennent les objets d’un culte de mois. Tyrannie des gouvernements dont la théorie est celle du laisser faire. Ces gouvernements oppresseurs, en raison qu’ils manquent à exercer le& pouvoirs de coordination. Erreurs des économistes modernes. Un communisme colossal, conséquence du système anglais. Importation réelle de la doctrine du laisser faire. La nécessité pour l’exercice du pouvoir coordinateur croit en raison de l’augmentation de population et de richesse. Plus se perfectionne le pouvoir d’association dans l’État, plus augmente la faculté pour son peuple de contribuer au commerce du monde. 
 439
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
§ 
1. — Commerce du monde. Dans les sociétés, comme chez l’homme individuel, le pouvoir d’entretenir commerce est en raison de leur développement. — Il se complète à mesure que le pouvoir de coordination est exercé avec plus de prudence. 
 451
§ 
2. — Les corps organiques s’accroissent à l’intérieur. La matière brute ne s’accroît que par aggrégation. Plus se perfectionne le développement des facultés humaines, plus s’élève le caractère de l’organisation sociétaire et plus se complète la self-dépendance, la faculté de compter sur soi-même. C’est le contraire qui se voit dans toutes les sociétés exclusivement agricoles. 
 452
§ 
3. — Le pouvoir d’entretenir commerce à l’extérieur augmente à mesure que la communauté peut de plus en plus compter sur elle-même. Rapide accroissement de commerce dans les pays qui se protègent. Sa décadence dans ceux où n’existe pas la protection. 
 453
§ 
4. — Limitation du commerce intérieur des États de l’Union américaine. Leur accroissement du pouvoir d’entretenir commerce étranger. 
 455
§ 
5. — L’obstacle au développement du commerce avec une population lointaine se trouve dans la taxe du transport. Le centre et le nord de l’Europe s’affranchissent par degrés de la nécessité de l’acquitter. Il s’ensuit un accroissement rapide des relations avec les pays éloignés. Augmentation de cette taxe dans tous les pays qui se guident sur l’Angleterre. La véritable liberté du commerce consiste à entretenir relation directe avec la monde extérieur. A cela s’oppose la centralisation, et de là vient la résistance qu’elle rencontre chez toutes les sociétés en progrès de l’Europe. La protection a pour objet d’établir la parfaite liberté de commerce sur tout le globe. 
 457
§ 
6. — La fin dernière de toute production est l’homme véritable. Plus progresse son développement, plus il y a tendance à ce que le commerce de goût et d’intelligence se substitue à celui qui ne demande pour son maintien que la force brutale. Les centres locaux se multiplient et l’attraction locale augmente dans tous les pays qui se règlent sur l’enseignement de Colbert. Déclin de l’attraction locale dans ceux qui adoptent les doctrines de l’école anglaise. La paix et l’harmonie viennent avec l’exercice convenable du pouvoir de coordination. La subordination de toutes les parties devient plus complète à mesure que l’organisation sociétaire se perfectionne. 
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DE l’ORGANISATION SOCIÉTAIRE.
§ 
1. — Dans la nature, la dissemblance des parties est une preuve de la perfection de l’ensemble, — le plus haut degré d’organisation étant celui qui présente les différences les plus nombreuses. Plus l’organisation est supérieure, plus est complète la subordination des parties. Plus la subordination est parfaite, et plus harmonique et belle est l’interdépendance des parties. Plus cette interdépendance est complète, plus est forte l’individualité du tout et plus il a pouvoir de self-direction, de direction spontanée. 
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§ 
2. — Plus la coordination des parties est parfaite, et mieux se complète le développement de chacune et de toutes. Plus sont nombreuses les différences dans une société, plus la subordination est parfaite et plus complète est leur interdépendance. L’ordre et la liberté vont s’élevant à chaque degré qui rapproche du type de l’organisation sociétaire. Exemples empruntés à l’histoire. 
 463
§ 
3. — La subordination devient plus complète à mesure qu’augmente la concurrence pour l’achat du travail, — le travailleur gagnant alors en liberté. L’insubordination croissante suit l’accroissement de concurrence pour la vente du travail, — et le travailleur est de plus en plus asservi. Le premier cas est celui des pays qui se guident sur les principes de Colbert. L’autre est celui des pays qui adoptent les doctrines de l’école anglaise. Phénomènes que présentent l’Angleterre et les États-Unis 
 467
§ 
4. — Dans le monde physique et dans le monde social l’harmonie de mouvement, — l’interdépendance, — est un résultat de cette attraction locale qui maintient une parfaite indépendance. La subordination croit avec l’accroissement du pouvoir de libre direction personnelle et de protection. L’harmonie est un résultat de l’égale action de deux forces qui s’opposent l’une à l’autre. Elle naît dans tous les pays où l’action coordinatrice est en accord avec les principes de la science sociale 
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DE LA SCIENCE SOCIALE.
§ 
1. — Identité des lois physiques et sociales. L’harmonie, résultat universel de l’opération non entravée des lois naturelles. Identité des instérêts individuels et nationaux dans le monde entier 
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§ 
2 — L’agriculture est, des industries de l’homme, la dernière à se développer. Le travailleur rural arrive le dernier à l’émancipation. La ténuité des instruments avec lesquels la nature accomplit ses plus grandes opérations est l’objet que l’on observe en dernier. Les avantages de la paix et de l’harmonie sont les derniers dont on ait la pleine appréciation. La science, l’interprète de la nature. Après avoir enregistré ses procédés, elle les accepte comme vrais. La science sociale traite des lois en vertu desquelles l’homme est mis en état d’acquérir pouvoir sur la nature et sur lui-même. L’étude attentive de ces lois fera comprendre à tous, depuis le fermier et l’ouvrier jusqu’au souverain et à l’homme d’État, les avantages recueillis de l’obéissance complète à ce grand précepte qui impose aux hommes de faire à autrui comme ils voudraient qu’il soit fait à eux-mêmes 
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FIN DE LA TABLE DU TOME TROISIÈME ET DERNIER.