Première mission auprès du seigneur Piombino

Première mission auprès du seigneur Piombino
Auguste Desrez (Tome deuxièmep. 162).

LÉGATIONS ET MISSIONS.


I.

PREMIÈRE MISSION
auprès du seigneur de piombino.[1]




LETTRE DE LA MAGISTRATURE DES DIX AU SEIGNEUR DE PIOMBINO


Le 20 novembre 1498.

La confiance illimitée que votre seigneurie nous a inspirée et l’excellente opinion que nous avons d’elle nous engagent à la prier de se rendre à l’invitation qui lui sera faite par nos commissaires, et dont voici l’objet. Notre capitaine général devant quitter les environs de Pise avec une partie de son armée et se porter du côté d’Arezzo, pour suppléer à l’éloignement de ces troupes et avoir devant Pise, en l’absence du général, un chef capable de commander l’armée, et ne connaissant personne qui soit plus capable de nous rassurer, nous avons résolu de remettre ce soin à votre seigneurie, dans la conviction que l’affection qu’elle nous porte l’engagera à s’en charger volontiers, et qu’elle se transportera au camp de Pise avec sa compagnie le plus promptement qu’elle pourra. Si en effet votre seigneurie consent à y mener ses troupes, nous croirons n’avoir plus rien à craindre de ce côté pour nos intérêts.

Et afin de lui donner un guide pour la diriger vers sa destination, nous lui envoyons Nicolas Macchiavelli, notre très-cher concitoyen, que nous chargeons de l’accompagner et de la conduire par le chemin le plus commode.

Nous la prions donc, de la manière la plus instante, de répondre à notre attente avec cet empressement et cette prudence qui lui sont ordinaires ; nous nous flattons qu’elle le fera d’autant plus volontiers, que le service que nous réclamons est honorable, etc.[2]

  1. Le seigneur de Piombino avait été invité à se rendre à l’armée qui se trouvait sur le territoire de Pise, parce que la république de Florence, attaquée dans le Casentino par les Vénitiens, avait dû envoyer de ce côté Pagolo Vitelli, capitaine général, avec la majeure partie des forces qui combattaient contre les Pisans.

    Il est parlé de cette attaque dans les fragments historiques de notre auteur en l’année 1498, dans le Journal de Bouaccorsi et dans l’Histoire de Guicciardini, liv. IV.

  2. Il n’existe aucune autre pièce relative à cette première mission.