Pour une dame qui représentoit la Nuit en la comédie d’« Endymion »

Pour une dame qui représentoit la Nuit en la comédie d’« Endymion »
Poésies diverses, Texte établi par Charles Marty-LaveauxHachettetome X (p. 154).

LI

Pour une dame.
qui représentoit la Nuit en la comédie d’Éndymion.
Madrigal.

Le registre de la Grange constate que le 25 juin 1660 la troupe de Molière reprit les Amours de Diane et d’Endymion, de Gilbert[1], qui, suivant les frères Parfait (Histoire du Théâtre françois, tome VIII, p. 205 et suivantes), avaient été représentés d’abord en 1657, à l’Hôtel de Bourgogne. M. Taschereau pense que Corneille assista à cette reprise, où Mlle du Parc représentait la Nuit, tandis qu’une beauté plus mûre, Madeleine Béjart peut-être, jouait Diane ou la Lune[2]. Cette conjecture parait très-fondée. Ce madrigal a été publié pour la première fois à la page 82 de la cinquième partie des Poésies choisies.


Si la Lune et la Nuit sont bien représentées,
Endymion n’étoit qu’un sot :
Il devoit dès le premier mot
Renvoyer à leur ciel les cornes argentées.
Ténébreuse déesse, un œil bien éclairé 5
Dans tes obscurités eût cherché sa fortune ;
Et je n’en connois point qui n’eût tôt préféré
Les ombres de la Nuit aux clartés de la Lune.


  1. Sur Gilbert, voyez tome IV, p. 399 et note 1.
  2. Histoire de la vie et des Œuvres de P. Corneille, 2e édition, p. 173.