Poésies de Benserade/L’Amour

Poésies de Benserade, Texte établi par Octave UzanneLibrairie des bibliophiles (p. 100-101).



L’Amour.

STANCES.


La Mère des amours,
Tenant ses grands jours
Dans son siége d’yvoire,
Prononce à sa gloire :
À l’Amour on résiste en vain :
Qui n’aima jamais, aimera demain.

Que nos cœurs soient contens,
À ce gay printemps ;
Et que le plus sévère
Me suive et révère :
À l’Amour on résiste en vain :
Qui n’aima jamais, aimera demain.

Chaque chose icy-bas
Ressent mes appas ;
Et si la Terre elle-même
Rit au Ciel qu’elle aime,
À l’Amour on résiste en vain :
Qui n’aima jamais, aimera demain.

Le Ciel, pour la voir mieux,
Ouvre tous ses yeux ;
Et, la trouvant si belle.
Brûle aussi pour elle.
À l’Amour on résiste en vain :
Qui n’aima jamais, aimera demain.

À cet exemple heureux,
Doit être amoureux
Tout ce qu’en soy resserre
Le Ciel et la Terre,
À l’Amour on résiste en vain :
Qui n’aima jamais, aimera demain.



Attention : la clé de tri par défaut « Amour » écrase la précédente clé « amour ».