Poésie (Rilke, trad. Betz)/Sonnets à Orphée/Seul qui éleva sa lyre

Traduction par Maurice Betz.
PoésieÉmile-Paul (p. 233-234).

SEUL QUI ÉLEVA SA LYRE…

Seul qui éleva sa lyre
au milieu des ombres,
peut en pressentant
rendre l’hommage infini.

Seul qui avec les morts
a mangé du pavot, du leur,
n’égarera pas même
le son le plus léger.


Le mirage dans l’étang
a beau parfois se troubler ;
connais l’image.

Dans l’empire double
les voix se font
tendres et éternelles.