Poésie (Rilke, trad. Betz)/Sonnets à Orphée/Nous dérivons

Traduction par Maurice Betz.
PoésieÉmile-Paul (p. 249-250).

NOUS DÉRIVONS…

Nous dérivons.
Mais le pas du temps
n’est pas tant
dans ce qui dure.

Tout ce hâtif
passera tôt ;
car seul vaut
ce qui, en demeurant, nous initie.


Garçons, ne jetez le cœur
ni dans l’élan
ni dans l’essor.

Tout est reposé :
ombre et clarté,
livre et fleur.