Poésie (Rilke, trad. Betz)/Nouvelles poésies/Fanée

Traduction par Maurice Betz.
PoésieÉmile-Paul (p. 183-184).

FANÉE

Légère, comme après sa mort,
elle porte des gants, une écharpe.
Une odeur de sa commode
a chassé le cher parfum

à quoi elle se reconnaissait jadis.
Depuis longtemps elle n’a plus demandé :
qui suis-je ? (: une parente éloignée)
et elle va, perdue dans ses pensées,

prenant grand soin d’une chambre peureuse
qu’elle range et ménage
parce que, peut-être,
l’ancienne jeune fille l’habite encore…