Poésie (Rilke, trad. Betz)/Livre d’heures/Obscurité des origines
OBSCURITÉ DES ORIGINES…
Obscurité des origines,
je t’aime plus que je n’aime la flamme
qui borne le monde.
Elle illumine
un cercle quelconque
hors duquel nul ne sait rien d’elle.
Mais toi, obscurité, tu tiens tout contre toi :
figures, flammes, bêtes et moi-même,
tels que des proies,
hommes, puissances…
Et il se peut que quelque force immense
bouge tout près d’ici.
Je crois à la Nuit