Poésie (Rilke, trad. Betz)/Dernières poésies/Veuve

Traduction par Maurice Betz.
PoésieÉmile-Paul (p. 314).

VEUVE

Ses enfants sont comme dépouillés de leurs feuilles
et semblent descendre de quelque terreur
qui l’eût aimée. Avec ses mains étroites
elle ouvre dans sa tête des cavernes.
Si c’était, sans abri, un roc, la grande pluie,
— plus pure qu’on ne croit, — s’assemblerait ici,
et les oiseaux viendraient y boire… Pourquoi, nature,
n’as-tu pas employé ces cavités
et laisses-tu se soulager les créatures
en des figures sans raison ?