Poésie (Rilke, trad. Betz)/Dernières poésies/D’un printemps
D’UN PRINTEMPS Paris
Oh ! en avril, toutes ces mortes !
Noirceur des chars qui les emportent
à travers le jour cru, exagéré,
comme si contre trop de légèreté,
des choses s’insurgeait encore le poids,
maussade… Cependant, là-bas,
celles qui portaient hier des tabliers d’enfants
vont communier déjà, et tout ce blanc
s’empresse ainsi qu’autour du trône
de Dieu, ou s’adoucit à l’ombre neuve des ormes.