Poésie (Rilke, trad. Betz)/Chants de l’aube/La vie, ne tente plus
LA VIE, NE TENTE PLUS…
La vie, ne tente plus de la comprendre,
elle sera pour toi, dès lors, comme une fête.
Les jours, accepte-les,
comme un enfant reçoit du vent
beaucoup de fleurs, chemin faisant.
De recueillir, d’amasser cette pluie
ne lui viendrait pas à l’esprit.
De ses cheveux il les détache avec douceur,
où elles étaient tendrement prisonnières,
et à travers ces années jeunes et chères,
il tend ses mains vers d’autres fleurs.