Poésie (Rilke, trad. Betz)/Chants de l’aube/Au plus cruel de mon hiver
AU PLUS CRUEL DE TON HIVER…
Au plus cruel de ton hiver, forêt lucide,
tu t’enhardis à sentir le printemps,
et doucement tu laisses suinter ton argent
pour que je voie verdir ta nostalgie.
Tandis que tes sentiers toujours plus loin m’entraînent,
j’oublie les « pourquoi » et les « où ».
Je sais seulement : des portes cachaient tes ténèbres,
et ne sont plus.