Poèmes mesurésMercure de France (p. 223).

XVIII


Lorsque j’étais enfant, ma mère me disait :
« Si, homme, il m’avait fallu choisir un métier,
« c’est un facteur rural que j’aurais voulu être. »
Et moi je l’admirais quand il passait, ses guêtres,
et ses cannes de houx cueillies dans les clairières.
Ah ! Il était pour moi le parcoureur de terres,
le voyageur qui s’en revient de l’inconnu.
Son monde était immense. En effet, j’avais vu,
un jour après midi que nous nous promenions,
que la route pouvait aller jusqu’à Ozon.