Poèmes ironiques/Lutte parisienne

Messageries de la Presse ; Librairie Universelle (Anthologie Contemporaine. Vol. 24) (p. 6).

LUTTE PARISIENNE


sonnet


Brillamment tout le jour, il avait combattu
Pour ses rêves, pour ses amours, pour ses idées,
Lançant, audacieux, ses forces débridées
À l’assaut du bonheur, cet assiégé têtu.

Les assistants disaient : Ce lutteur est vêtu
D’ironie et de grâce, et, par larges bordées.
Le rire éclate aux coins de ses lèvres fardées :
On ne l’a vu jamais ni las, ni courbatu.

Le soir, il salua debout la galerie.
Clown élégant qui veut qu’au public on sourie ;
Puis, pour aller dormir un peu, se retira

Dans le logis hanté du spleen et des migraines ;
Il lorgna vaguement les étoiles sereines,
Et quand il eut fermé sa fenêtre, il pleura.