Poèmes et Paysages/« Ici dorment en Dieu trois enfants, fruits d’amour »


XXXIV


 
Ici dorment en Dieu trois enfants, fruits d’amour
Tombés avant leur temps des rameaux de la vie.
Semblables au bonheur, ils n’ont vécu qu’un jour.
Couvée à peine éclose, hélas ! si tôt ravie,
Dès qu’un tendre duvet à leur aile est venu,
Ensemble ils sont partis pour le monde inconnu.
Sur leur tertre effeuillons quelque lys éphémère,
Tombé, plein de parfums, sous le vent de la mort.
Passant, ne versons point de larmes sur leur sort,
       Mais pleurons sur leur mère !


Cimetière de Port-Louis, île de France.