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L'AKT PARNASSIEN 43

l'ivresse du désir, et disparaît dans la nuit téaé breuse en jetani cette plainte pathétique :

Le sais-tu? Sous le myrte enguirlandant la porte, Épouse ci vierge, au seuil nuptial je suis morte, si proche el déjà loin de celui que j'aimais. .Mes yeux se smii fermés à la lumière heureuse El maintenant j'habite, hélas! el pour jamais, L'inexorable Erèbe el la Nuit Ténébreuse.

Ainsi la poésie Parnassienne est le chant de la mort qui enveloppe le chant delà vie : elle raconte le drame de la lumière, ardente mais brève, et de la nuit toujours triomphante.

Donc il convient de parler avec tact de l'impassi- bilité Parnassienne. N'accordons pas trop d'impor- tance aux mots retentissants écrits en pleine bataille, et comprenons ce (ju'il v a d'ironique et de conventionnel dans cette proclamation de Ver- laine :

C'esl nmis qui ciselons les mots comme des coupes Et i|ui raisons des vers émus, très froide nt.

Les Parnassiens se glorifient d'être impassibles parce qu'ils condamnent les effusions banales. Mais impassible ne veut pas dire insensible. L'im-