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242 SULLY PRUDHOMME

tions normales de nos oreilles, Sully Prudhomme les condamne au nom des lois physiologiques, et il conclut que, dans l'œuvre de Victor Hugo « le vers français a épuisé tout le progrès que sa nature comporte ».

Je n'accepte pas toute cette doctrine de Sully Prudhomme. Il se peut, en effet, que le poète se fasse, ici, de la loi une conception bien rigide, et qu'il l'applique à des matières où la spontanéité du sentiment réclame moins de contrainte. Avec Gaston Paris et Clair Tisseur, je crois que depuis trois siècles, notre versification a été appauvrie et astreinte à des prescriptions byzantines. Avec Joseph Texte je pense qu'il y a « une casuistique de la versification » et que nous aurions besoin de « quelques provinciales pour remettre un peu de bon sens dans tout ce fatras de pédantisme et d'absurdités ». Nos lois du vers sont souvent des servitudes injustifiables. Pourquoi interdire les hiatus harmonieux aussi sévèrement que les hiatus cacophoniques? Pourquoi autoriser faire huile, quand nous interdisons lu embellis*! Pour- quoi Yh aspirée, qui renforce l'hiatus, est-elle con-