Page:Zolla - La greve les salaires et le contrat de travail.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il nous semble bon d’en apprécier les résultats. Il y a lieu de se demander comment s’est transformée la condition du salarié sous le régime de l’article 1580 du Code civil et malgré les entraves apportées longtemps aux coalitions et aux grèves. Il est nécessaire de savoir ; il sera bon, et courageux d’affirmer au besoin que l’amélioration de la condition matérielle de l’ouvrier n’a pas été retardée par l’hostilité égoïste de la classe qui a rédigé ce code « bourgeois et non populaire »[1].

Sous l’empire de ce Code, sous le régime de la liberté des contrats, est-il vrai que la répartition des richesses soit injuste et mauvaise ?

Peut-on affirmer, au contraire, que la production des richesses était et est encore insuffisante ?

C’est là, pour nous, le problème attachant entre tous. Il s’agit de savoir si le salarié ne se fait pas illusion en affirmant sans preuves que la masse des richesses produites et autrement distribuées assurerait à tous le bien-être et les loisirs qu’ils ambitionnent. Il s’agit de savoir si un Code différent, plus juste et plus humain, n’aurait pas depuis longtemps servi ses intérêts et élevé sa condition.

  1. Glasson.