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DISCOURS


quatre coſſes. C’eſt-là que le Nabab de Bengale entretient trois à quatre cens Élephans. L’animal eſt entre deux piles de paille de ſa hauteur. Sa nourriture peut aller par mois à cinquante écus, en grain, farine & paille.

Au-delà de Palaſſi, je m’arrêtai, ſur les midi, ſous un grand orme à côté d’un étang. On rencontre ſouvent dans l’Inde de ces arbres à l’ombre deſquels les Voyageurs paſſent le fort de la chaleur. Ils y apprêtent les proviſions qu’ils portent, & boivent de l’eau des etangs aupres defquels ces arbres font plantes. On y voit de petits Marchands de fruits, de riz rotis, & un amas d’hommes & de chevaux de tous les Pays. L’arbre fous lequel je m’arrêtai, pouvoit couvrir de ſon ombre plus de ſix cens perſonnes. J’arrivai à Caffimbazar, qui eft a-peu-près à quarante-deux Coffes de Schandernagor, le u Mars, a huit heures du foir.

C’eft improprement que l’on appelle Caffimbazar le Comptoir Francois fitue dans cette partie du Bengale ; il fe nomme Sedabad. Caffimbazar eft le nom du Comptoir Anglois ; & Calcapour, celui du Comptoir Hollandois. Cestrois Comptoirs font a trois Cofles environ de Moxoudabad, Capitaie du Bengale. Cette Ville n’eft point entouree de murs ; ce n’eft proprement que l’aflemblage de plufieurs Aldees : elle eft arrofee par leGangequi la coupe dans deux endroits [i], L’ancien Palais du Nabab, Montigil, eft en-deçà du Gange, ou fur la rive gauche ;le nouveau, Irangil, eft au-dela de ce Fleuve. C’eft dans ce dernier Palais que ce Prince tient fon Dorbar.

N’ayant pas trouvé a Caſſimbazar les affaires dans l’état que je m’etois figure, jc voulus d’abord retourner a Schandernagor : mais M. Law m’engagea a refter avec lui, fans pour cela approuver mon voyage. Je l’accompagnai quelques jours apres au Dorbar dont je fis au retour la defcription fuivante.

[1] Dans l’Alphabet. Thibetan. du P. Auguftin-Antoine George (Roma, 1762, p. 427.) Moxoudabad eſt placé au vingt-troiſiéme degré, trente minutes, de latitude Septentrionale, & le nombre de ſes habitans porté environ à quinze cens mille. Je penſe qu’on peut réduire ce nombre à quatre cens mille, & Moxoudabad n’en ſera pas moins une des plus grandes Villes de l’Asie.