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PRÉLIMINAIRE.


qui ne faiſoient que de naître. Les Créoles, les Cafres mêmes, que leurs nourrices portent auffi fur les hanches, ne l’ont pas, ou du moins ne l’ont que rarement ; je me rappelle qu’allant à la chaſſe à Sant-Jago, je rencontrai dans les montagnes tin Cafre 8c une Cafrine entierement nuds, parfaitement bien proportionnes,au vifag e pres, & dont la jambe, en particulier, me parut d’un modèle achevé : mais les Francois nes d’un pere blanc &t d’une mere de fanoIndien, ont dans le corps les memes defauts que les Indiens. Chez eux, les jointures, les parties naturelles tirent fur le noir ; enfin, tout ce qui dans les corps des Eutopeens eft rouge, eft d’un rouge bleu pale ou prefquc noir dans ceux qui font de fang Indien. J’ai meme eu occafion de remarquer dans la traverfee les changemens que la chaleur produit relativement aux corps qu’elle afFecle. Nous avions dans le Vaiffeau le fils d’un Confeiller de Pondichery dont la mere etoit de fang noir, & deux Francois qui avoient deja fejourne long-tems dans les Indes. Lorfque nous eumes paiFe quinze jours dans les climats chauds, l’lndien reprit fa couleur natalc, devint d’un brun preique noir, 6c le teint des deux Europeens approcha beaucoup plus du Hen, que celui des autres pafFagers, qui ne flrenc que fe haler. D’apres ces obfervations, je penfe que deux Noirs tranfporres dans le Nord, a la quatrieme ou cinquieme generation pcrdroicnt entierement leur couleur.

Je reprends la fuite de mon Voyage. Déterminé à quitter Schandernagor, où, peut-être par la faute de mon caractere fingulier pour le Pays & en general peu liant, je ne voyois pas même apparence de fecours dans mes projets, où même je perdois mon tems & ma fante, j’ecrivis à M. Law, Confeiller des Indes, qui etoit Chef a Caffimbazar. La reponfe qu’il me fit me confirma ce que le P. Lavaur m’avoit appris de fa politeffe, de fon caractere obligeant & dc fon goût pour les Lettres. Je formai dès-lors le deffein d’aller a Caffimbazar, pour de-là me rendre a Benarès. C’etoit dans cette ville que je voulois me livrer à l’étude du Samskretan. Quoique je la fçufFe ruinée & dépeuplée par des guerres continuelles, je comptois y trouver encore quel-