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PRÉLIMINAIRE.


Tirvikarey eſt une Aldée dont la Pagode eſt célebre dans le Pays. Cette Pagode eſt un grand Bâtiment à trois enceintes, ſéparées par des cours ; le Sanctuaire eſt dans la troifiéme enceinte. Je ne pus entrer que dans la premiere, où je vis le Lingam fur lequel les jeunes Brahmines perdent leur virginité. Cette enceinte renferme plufieurs chambres obfcures, occupées par des Brahmes. La piramide ,qai etoit far la porte, attira particulierement mes regards. Cette piramide eft a plufieurs etages, &C ii haute, qu’une baledefuiil pouvoit à peine porter à la pointe. Elle ne difrcie pas, pour la forme de cellcs de la Pagode de Schalembron, dont M. le Comte de Caylus a donne la defcription dans les Memoires del’Academie des Belles Lcttres. A gauche de la Pagode de Tirvikarey eft an grand Talaw ( ou etang ; de plus de vingt toiles en quarre, garni tout autour de marches de pierre qui vont en talus jufqu’au fond, & fe reunitfenc à un petit Pagotin qui eft au milieu. On rencontre fouvent dans les terres de ces grands Etangs qui fervent aux purifications. Il y en a qui ont coûté plus de cinq cens mille livres à conftruire. Les Indiens riches font ces depenfes pour perpetuer leur nom, ou pour expier quelque faute confidérable.

J’arrivai a Gengy, qui eft environ à quinze coffes de Pondichery, le 2 Février 1756, le vifage bride par plufieurs coups de Soleil, & les yeux couverts d’ecailles qui me permettoient à peine de les ouvrir : j’avois fait la route à cheval & dans le fort de la chaleur.

M. Legris commandoit dans ce Pofte. J’avois eu occafion de le voir à Pondichery : il me recut avec toute la politeſſe, & eut pour moi tous les egards que je pouvois attendre d’un galant homme & d’un ami de M. de Goupil. Il écrivit même à M. Deleyrit, pour l’engager a augmenter mes appointemens. Sa Lettre n’eut pas plus d’effet que les miennes. J’etois parti fans faire d’adieux, fans prendre meme conge du Gouverneur, pour eviter les remifes, & cette demarche n’avoit pas ete approuvée. Il fallut donc me borner a mes appointemens, & me réfoudre à vivre de lait, de riz & de legumes, pour être en état de