lement. Auſſi ſont-ce les guides les plus ſûrs. Si l’on vous fait quelqu’avanie, ils ſont hommes à vous défendre aux dépens de leur vie, & même à ſe donner la mort, pour attirer la vengeance de leur Caſte ſur ceux qui les attaquent. Leur principal déſaut eſt d’être extrêmement fiers.
À deux heures de chemin de Ramataly je paſſai par Kougniengalao. Le Pays eſt très-beau, les bords de la rivière de Ramataly ſont couverts de Nelis. À une heure un quart de chemin de là, je traverſai cette rivière, qui du Nord-Oueſt tourne dans le Sud où elle baigne une petite chaine de montagnes qui va du Sud-Oueſt à l’Eſt Sud-Eſt. Les grandes montagnes Sud & Nord un quart Nord-Eſt ; les plus prochaines de ces montagnes, à une heure de chemin.
Après avoir marché deux heures & demie je me trouvai à Maraye, ſitué un peu au-delà d’un fort de Kolaſtry, bâti en pierre ſur une haute montagne & flanqué de douze tours ou baſtions. Maraye eſt une groſſe Aldée, dont les environs prolongés entre deux chaînes de montagnes, ſont bien cultivés ; elle eſt arroſée par une rivière de même nom qui ſe jette dans la Mer près de l’embouchure de la rivière de Palorte.
Cette derniere riviere eſt à une petite heure de chemin de Maraye, à l’Oueſt d’une montagne ſur laquelle eſt la grande Pagode de Kerekotta : vis-a-vis de cette Pagode eſt une Chaudri & un étang d’eau douce. La rivière de Palorte eſt fort large, & ne peut ſe paſſer à gué. Après avoir deſcendu dans l’Eſt elle ſe jette dans la mer au Sud Sud-Oueſt. Des deux côtés de ſon embouchure ſont deux forts nommés Palorte, qui étoient alors entre les mains des Anglois. L’ancien Palais de Kolaſtry eſt dans le Sud-Eſt.
Le Pays compris entre Maraye & Palorte ſe nomme Tcherougouna, du nom de deux montagnes fort hautes qui le dominent. À moitié chemin l’on paſſe ſur un pont de bois une petite rivière qui ſe jette dans celle de Palorte. Dans cet endroit les petites montagnes ſont à gauche, les terres baſſes & peu cultivées, quoique le fond en ſoit bon. On rencontre beaucoup de Pagodes en bois : on
