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DISCOURS

Pays qui ſont au Nord de Goa, deſcendant dans le Sud, juſqu’à Neliceram[1].

Après avoir fait une petite courſe à Biroumaley, je me rendis à Ramataly, & viſitai en paſſant le Poſte de Matelaye. De Ramataly j’eus la curioſité d’aller voir le Mont Delli, dont le Fort, dans l’état où il étoit alors, me parut de peu de défenſe. Les Malabares, depuis cette Montagne jufqu’à Pongaye ſe nomment Toulous. On verra plus bas que les Toulous, avant que d’avoir été ſubjugués par les Canarins, s’étendoient jufqu’à deux journées Nord de Mangalor.

Je voulus enſuite retourner à Mahé par les terres, & le Commandant de Ramataly me donna pour guide un Nair. Les Indiens de cette Caſte ſont très-braves. C’eſt la Nobleſſe militaire du Pays. Avoir un Nair pour ſoi, c’eſt avoir toute ſa Caſte, parce qu’ils ſe ſoutiennent mutuel-

    a faites : voilà en deux mots le fonds du Linganiſme, que l’on fera remonter, ſi l’on veut, juſqu’aux premiers âges du Monde.

    3°. L’éternité du Monde matériel ne déſigne proprement que l’éternité de l’étendue, qui, diviſée dans le tems, forme la matiere ou les corps particuliers.

    4°. La transmigration des ames tient à la perfection abſolue & unique du premier Être, Karta, & à la maniere dont il produit, c’eſt-à-dire à l’émanation. Comme d’un côté cet Être ſouverain ne peut donner l’éternité, même poſtérieure, à des parties détachées de ſon être, parce qu’il ſeroit alors éternellement privé d’une portion de lui-même, & que de l’autre le nombre des émanations doit être borné ; il ſuit de-là que pour perpétuer les Mondes au-delà du tems fixé à ces émanations, il faut qu’il les faſſe reparoître par tranſmigrarions ou par reproductions.

  1. Les montagnes qui diviſent la preſqu’Îſle en deux parties, ont depuis le Cap Camorin jufqu’à Paniane, un nom général que j’ignore. De Paniane à Mangalor on les appelle les montagnes de Cardamon, & au-delà de cette Ville, ſimplement les Ghates ; elles ſont encore déſignées par les noms des Rajahs, dans les terres deſquels elles ſe trouvent.

    Voici pluſieurs de leurs noms particuliers. Dans le Nord, à quinze journées de Patmar de Neliceram, ſont les Baoeleka-ghât. Dans le Pays du Bonſolo, toujours au Nord de Goa, à dix journées de Patmar de Neliceram, ſont les Ghâtes de Patgaon (Patghaonka-ghât) ; les Ghâtes de Bimber (Bimberka-ghât, ou Binguer) ; les Ghâtes de Djabouti (Djaboutika-ghât) ; les Ghâtes de Nangaon (Nangaonka-ghât). Dans le Pays du Sonde, au Sud-Eſt de Goa, ſont les Ghâtes de Schangueri (Schanguerika-ghât) ; les Ghâtes d’Ialepour (Ialepourka ghât) ; les Ghâtes de Moſaeki (Moſaekiha-ghât). Dans le Royaume de Benroüalé, à ſix journées de Patmar de Neliceram (le Canara) ſont les Ghâtes de Belghi (Belghika ghât) ; les Ghâtes de Kolori (Kolarika-ghât) ; les Ghâtes de Oſchangri (Oſchangrika ghât) ; les Ghâtes de Schighari (Schigharika-ghât) les Ghâtes de Beſali (Beſalika-ghât). À la hauteur de Neliceram ſont les Ghâtes de Karnia.