Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/165

Cette page n’a pas encore été corrigée
cxix
PRÉLIMINAIRE.


    vêtu de nouveaux pouvoirs, devoit mettre le ſceau à ce qu’ils avançoient. Ils l’obtinrent ; l’étonnement dans l’Inde fut général. Les Anglois allerent plus loin : ils repandirent que leur Nation plus puiſſante en Europe que la nôtre, nous avoit obligé de rappeller celui qui nous avoit acquis une partie de l’Inde, que déſormais nous nous garderions bien de les attaquer, & qu’il n’y avoit nul ſecours pour les Princes du Pays à attendre de notre part.

    La conduite foible ou gênée des ſucceſſeurs de M. Dupleix, fideles obfervateurs des Traités par lesquels les Anglois nous jouoient, & dont les pas meſurés étoient reprefentes comme la marche timide de la Nation, confirma aux Indiens la vérité des diſcours des Anglois. L’abandon du Bengale qui pouvoit d’un moment à l’autre etre attaqué par les Vaiſſeaux de guerre que nous avicns eu l’imprudence de laiirer a nos rivaux, acheva de les perfuader. C’etoit la mine d’ou les Anglois vouloient tirer les trefors dont ils avoient befoin pour les frais des expeditions qu’ils meditoient a la Cote, & pour gagner les Chefs Maures qu’un reſte de reputation nous attachoit encore dans le Dekan.

    Auſſi ai-je toujours regardé comme un défaut de vue de n’avoir pas fait l’impoffiblea la Cote pour mettre Schandernagor hors d’infulte, lorfque Ton fcut que le Colonel Clive partoitavec fix cens Europeens pour reprendre Kalkuta furies Maures ; ou du moins de n’avoir pas fait marcher 1’armse du Dekan dans le Bengale, furtOut lorfqu’elle etoit pres de Ganjam. i°. La confervation du fecond Comptoir Prancois de l’lnde, & peut-etre du plus utile a la Compagnie, etoit preferable a celle des quatre Provinces, furtout depuis qu’on avoit renonce aux projets de M. Dupleix ; & tous ceux qui ont vu le Bengale de pres,diront avec moi, qu’un corps de troupes reglees, conduit par un Chef tel que M. de BufTy, actif, profond dans la politique des Mogols &c des Rajahs, & dont le nom avoit vole d’une extremite de l’lnde a l’autre/qu’une telle armee auroit fait changer dc face au Bengale,mcme Mem. deEufly, apres la prife de Schandernagor : la longue refinance de M. Law avec une poignee ex P°JY c ‘ l ^ 6 -ide Francois prouve ce que j avance. i°.Qu etoitn beloin de retourner Il promptejj^ d ( ~ ment a Aurengabad ! Salabctzingue etoit obfede ; fa Cour etoit livree aux AnHe l’lnde T. i. glois. Je le veux pour un moment. Mais ceux-ci obliges d’envoyer toutes leurs forp. 4&f . 4 8p. ces dans le Bengale ne pouvoient donner aucun fecours au Souba. La perte de Me-m. du Col. Kalkuta les avoit forces derenonceraux ofFres que Salabetzingue leur avoit fanes. * u J en ‘e,TrfrOn pouvoit done, & meme plus facilement, retourner dans le Dekan apres la prife ‘ 47 " daBengale,8crecouvreraAurengabadl’afcendant que l’ony avoit auparavantjtandis que les Conquetes Jes Anglois dans le Bengale, en leur donnant des moms d’or, entrainoient la perte du Dekan. De plus, cette Province, apres l’expulfion des Anglois da Bengale, etoit aufli aifee a reprendre, quand cecce marche lauroit fait perdre, que difficile a conferver apres la reduction du Bengale au pouvoir des Anglois. Ce dernier evenement eft l’epoque de nos malheurs, ou du moins e’eft depuis ce terns que Ton voir nos affaires aller en decadence dans l’lnde.

    La perte du Bengale ; l’efpece d’indifference fur l’accroilfement de la puiffance Angloife a Surate ; le manque d’argent dans le Dekan & a la Cote, malgre 1 eteadue de nos poffeffions ; les epargnes auxquelles l’etat de nos affaires nous forcoit j notre conduite timide, & jufte jufqu’au ridicule, qui ne nous perniettoit de foup^onner les Anglois de rupture, que lorfque nous les avions fur l=s bras, voila ce qui a tourne la fortune contre nous.

    Il ſe trouve que dans le meme tems les Anglois foutiennent avec avantage la fuperiorite que nous leur avions abandonnee. L’expedition de Surate, entrcprife contre route equite, a affure l’approvifionnemem de leur Efcadie, & leur a f-ait un nom, quoique les Militaires s’y foient conduits comme de limplcs Milicej. Mais ce nom, ils ne le doivent qu’aux qualites perfonnelles du Chef de l’entreprife (M. Spencer). II n’a pas moins fallu que l’humanité, la douceur > la probité de ce généreux Anglois, pour faire oublier aux naturels du Pays la violence qu’il exerçoit au nom de ſa Nation.