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PRÉLIMINAIRE.


des Nelis, garnie de beaux étangs. De Korour à Paliacate, qui en eſt à trois coſſes, le chemin eſt uni. Cette derniere Ville eſt précedée d’un grand Cari qu’il faut paſſer en trois endroits. Le Pavilion Hollandois étoit au premier.

Paliacate eſt le ſecond Comptoir Hollandois à la Côte de Coromandel. La Ville eſt protégée par un petit Fort confié à la garde de quelques Soldats commandés par un Sergent. Cet endroit eſt celebre par ſes mouchoirs de ſoie rayes. Le ris y eſt abondant ; mais on y trouve peu de bled, & encore moins de volaille. M. le Baron Van Eick qui commandoit alors à Paliacate, me reçut avec la politeſſe qu’il a toujours eue pour les Francois, & je trouvai un lit préparé chez M. Agmeſter, Pruſſien, Secretaire du Conſeil.

Le lendemain, fur ce qu’on me dit que je ne pourrois continuer ma route par terre^ fans PafTeport de Madras, pour ne pas perdrede terns, je pris le parti de me rendrea Pondichery par mer, quoique le bruit couriit que deux Vaifteaux Anglois etoient en rade de cette Ville. Le Baron Van Eick me fit en confequence dormer une Schclingue, &; je m’y embarquai le loir avec mon Palanquin.

Les Schelingues font des embarcations legeres, profondes, dont les planches font coufues avec de la corde faite de filamens de cocotier. Elles font rondes par le bas, cedent facilement à la lame, Si. s’echouent fans danger fur le fable. Il y en a de différentes grandeurs ; la mienne étoit des moyennes, armée de ſept Makois & d’un Mokodom ou Pilotc. Les Mariniers rament en cadence, comme je l’ai déja dit, ne faiſant preſque que laiſſer tomber l’aviron (qui eft une grande perche avec un cœur de planche large attache au bout), &. fatiguent moins que nos Matelots qui pouflent l’eau en ramant. L’habileté conſiſte à éviter la lame, ou à la fendre à propos.

Je paſſai la premiere nuit & les deux jours ſuivans (2 & 3 Août) avec un mal de mer violent, ſans rien prendre, & sans pouvoir me lever de mon palanquin : mes Maquois pendant ce temps là, dormoient, ou avoient tou-