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PRÉFACE.


ſance de cet être ſi intéreſſant ; l’inſpection de ſa nature : ce qu’il peut, ce qu’il doit être ; la vûe de ſes opérations : ce qu’il eſt.

La Métaphyſique, ſuivant la premiere route, décompoſe l’homme, analyſe ſes facultés, leur puiſſance, leurs rapports ; combine ces rapports, calcule les opérations qui peuvent en réſulter. Après tout ce travail, l’être qui fort de ſes mains n’eſt qu’un automate, capable d’un petit nombre de mouvemens aſſignes par le Machiniſte, habile, il eſt vrai, mais infiniment au-deſſous de la Nature ; & le Philoſophe, au ſortir des ſpeculations les plus fines, ſe trouve ſouvent auſſi neuf au milieu des hommes, quand il a à traiter avec eux, ou qu’il veut ſimplement les conſiderer, que s’il s’étoit juſqu’alors occupé de tout autre être que de l’homme.

L’Hiſtoire procede différemment ; elle nous montre l’homme en action, c’eſt-à-dire, tel qu’il eſt ; ſeul moyen propre à nous en donner une connoiſſance exacte.

J’entends par l’Hiſtoire celle des opinions, de l’eſprit humain, & celle des événemens.

La derniere a ſes inconvéniens, qui diminuent bien les avantages qu’elle devroit naturellement produire. Du côté de ceux qui en font l’objet, comme les paſſions ſont preſque le ſeul mobile qui les remue, le tableau varie ſi ſouvent, qu’il eſt difficile d’en rien tirer de bien fixe. Un même regne, une même année fournira quelquefois une foule d’événemens qui préſentent l’homme ſous des nuances. moins dues à des motifs qui le faſſent agir, qu’à des circonſtances étrangeres qui l’entraînent. Et du côté