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PRÉLIMINAIRE.


la Province du même nom, un des Serkars donnes à la Compagnie.

Lorſque nous fûmes à quelques coſſes de Mazulipatam, une ſoif ardente m’obligea de deſcendre de mon Douli, pour boire au travers de mon mouchoir, d’une eau bourbeufe & fort froide que je trouvai ſur le chemin. Il me prit auſſitôt une colique violente, dont les douleurs me mirent dans un état affreux. Mes Beras s’arrêterent. M. Law voyant que le mal continuoit, ſans qu’il put me procurer aucun ſoulagement, précipita ſa marche. Arrivé à Mazulipatam, il m’envoya le Palanquin de M. Denis ſon beau-frere, ſecond de la Ville, avec double train de Beras & quelques cordiaux. La violence du mal étoit paſſée lorſque le Palanquin parut. Mes nouveaux Beras me portèrent comme une éclair à Mazulipatam, où j’arrivai le 2 Juillet ſur les huit heures du ſoir.

J’eus tout lieu de me louer de l’accueil que l’on me fit dans la Colonie, & de la maniere obligeante dont le Commandant de la Place, M. de Moracin, ſe prêta à ma ſituation. Il m’offrit pluſieurs milliers de roupies, & me permit de prendre au Magaſin de la Compagnie, ce qui me ſeroit néceſſaire. Je me contentai de retirer les mois de mon revenu qui m’étoient dûs ; ce qui monta à trois cents roupies. Avec une partie de cette ſomme, j’achetai un Palanquin, & me diſpofai à quitter Mazulipatam. Les plaiſirs de cette Ville me touchoient peu ; d’ailleurs Madame la Commandante m’avoit donné des nouvelles ſûres de l’arrivée de mon frere, & de ſon état à Pondichery. ces circonſtances me déterminerent à abréger le tems que demandoient les préparatifs du reſte de mon voyage.

Mazulipatam, la plus ancienne Ville de Commerce de 1’Inde, eſt comme l’entrepôt du Dekan, & le débouché des marchandiſes de l’Indouſtan pour l’Europe, & de l’Europe pour l’Indouſtan. Cette Place étoit alors ſous les ordres de l’homme le plus propre à faire fleurir une Colonie, à étendre les branches de ſon Commerce & à y en attirer de nouvelles. Il eut ſeulement été à déſirer que la molleſſe, le luxe de des divertiſſemens de toute eſpece n’euſſent