Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/122

Cette page n’a pas encore été corrigée
lxxvj
DISCOURS


l’endroit où j’avois rencontré les Fakirs, & eus beaucoup de peine à y trouver du ris pour ma petite troupe : Les Pelerins avoient pillé le Bazar & la maiſon du Moudi.

Le 3, à deux coſſes de Padempour, nous paſſâmes le Maaladda dont le lie, qui eſt extrêmement large dans la ſaiſon des pluies, étoit alors à ſec. Au delà, nous fumes arrêtés à un Tchoki, près du Gat de Djoguera ; l’Alkara montra ſes Lettres, & un homme du Tchoki nous accompagna juſqu’à Katek. Nous laiſsâmes dans l’Oueſt auprès des montagnes, le Fort de Barbati qui domine le Maaladda. Nous vîmes ſur la route le Dergah de Kadam Rezoul, beau bâtiment gardé par des Moullas Mahométans, & entourré de tombeaux & de maiſons. Le reſte du chemin, pendant une coſſe, étoit rempli de Maſdjeds & de jolies maiſons de campagne.

J’arrivai ſur les onze heures à Katek. Depuis Moxoudabad Katek eſt la plus grande Ville que j’aie vue dans ces contrées : on y rencontre pluiſeurs maiſons à deux étages. Le Palais du Nabab eſt dans la Fortereſſe ; mais ni les troupes de ce Prince, ni le Fort, grande enceinte de pierre fans baſtions, n’avoient pu garantir cette Ville du pillage des Fakirs.

Je ne trouvai pas le Nabab à Katek ; & il fallut faire les deux tiers de la Ville, pour me rendre chez Rama Pandet, ſon Betha. Ce Seigneur étoit au bain, lorſque j’arrivai. On me fit traverſer deux petites cours fermées par des murs de nattes ; & je montai ſur un petit Divan de terre, couvert d’un tapis rouge, & dont le toit étoit ſi bas, qu’on ne pouvoit gueres s’y tenir que courbé. Au bout d’une demi-heure, je vis entrer, par une porte baſſe, qui, du corps de Logis répondoit dans le Divan, un grand homme de quarante ans, tout couvert de bijoux d’or, & nud juſqu’à la ceinture, avec le cordon de Brahme en écharpe. C’étoit Rama Pandet, à qui je remis les Lettres de Rajah Ram Alkara, & celles de Mohammed Aali. Il m’embraſſa, en me prenant les mains, & portant ſa tête au-deſſus de mon épaule gauche ; & nous nous aſsîmes. Le Betha étoit accompagné de deux de ſes Sécretaires qui parloient Perfan, & qui me ſer-