Page:Zeltner, Contes du Sénégal et du Niger, Leroux, 1913.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 91 —

Les choses se passent comme il était dit, tous les gens admirent le cavalier. La fille va trouver le roi et lui dit : « Je suis venu auprès de toi parce que j’ai entendu parler de toi ». Le roi dit à un de ses hommes : « Conduis ce cavalier dans telle maison ».

On mène donc la fille dans une case, on lui apporte de la nourriture, et de l’eau pour se laver. La jument est attachée devant la porte et on lui donne de l’herbe et de l’eau. La fille se lave dans la cour qui n’était séparée que par un paillasson de la cour voisine, où vivait une vieille femme.

La jument appelle la fille : « Sale putain » ! La fille dit : « Que dis-tu, ma petite jument ? » La jument répond. « Ne m’appelle pas comme ça, sale putain ! Écoute, le chef du pays va t’envoyer un bœuf, ne le garde pas, tue-le, distribue la viande aux gens du village et donne une grosse part à la vieille femme de la cour voisine ». Elle exécute la prescription de la jument : la vieille femme vient la remercier, et lui dit « Le roi donne toujours un bœuf comme présent aux voyageurs, mais jamais personne ne m’a donné autant de viande ».

La fille mange et se couche. Pendant la