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s’approcher : les autres disent : « Moi aussi », et s’approchent. Le premier vient, demande des nouvelles et s’approche. La mère saisit l’oreille et la lui coupe. Il met la main sur la blessure et cache le sang en s’écriant : « Quelles bonnes nouvelles ! » De même pour les deux autres. Le troisième dit aux autres : « Vous a-t-il coupé une oreille ? ». « Oui », disent-ils. « Alors il faut le tuer ». Ils prennent leurs fusils. Koli se sauve, les dioulas le poursuivent jusqu’au village du roi en tirant des coups de fusil : il entre le premier et dit aux sofas : « Le roi est-il là ? ». « Oui ». Il entre et lui dit : « Que t’avais-je dit ? voilà mes captifs qui veulent me tuer et qui me poursuivent à coups de fusil ! Fais-les tuer, s’il viennent ici. Tu les reconnaîtras bien, car je leur ai coupé une oreille à chacun. Surtout ne les laisse pas causer, fais les tuer vite, et je te donnerai dix captifs ».

Les dioulas arrivent et veulent parler au roi : les soldats préviennent le roi qui les fait entrer. Ils ont des bonnets qui leur couvrent les oreilles et disent au roi : « Nous venons chercher ce misérable Koli qui s’est joué de nous ». « Avant tout, dit le roi,