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de village : « Nous venons à cause de Koli : nous voulons qu’il nous rende nos captifs, car il nous a trompés avec son bourricot qui devait faire de l’or ». Alors la mère de Koli arrive sur la place et se dispute avec les dioulas. Koli fait semblant de se mettre en colère : il jette sa mère à terre et la frappe avec son couteau à trois reprises : la poche se crève : le sang coule. Les assistants s’écrient : « Il est fou, il a tué sa mère ». Koli dit : « Je ne suis pas fou ; j’ai tué ma mère, je peux aussi bien la ressusciter ». Les gens disent : « Ressuscite-la d’abord, après nous causerons ». Avec le couteau de son père, il frappe trois fois sa mère qui éternue et se lève. Il lui dit : « Maintenant, ma mère, pars chez toi ». Elle s’en va.

Il se tourne vers les dioulas et dit : « Continuons à parler ». Les trois chefs disent : « Nous ne pensons plus à l’histoire du bourricot : garde tes captifs. Ce que nous voulons c’est ton couteau parce que nous avons des mères insupportables ». Il se met à pleurer et dit : « C’est l’héritage de mon père : avec lui je peux tuer tous ceux qui me font du mal. Mais êtes-vous capables de