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nourrit bien le bourricot et appelle au matin les gens pour qu’on apporte de l’eau et des calebasses, mais il ne trouve rien. De même pour le troisième chef, qui ne trouve rien et se figure que les autres ont tout pris. Il va se plaindre aux autres de ce qu’ils ont pris tout l’or. Ceux-ci déclarent qu’ils n’ont rient trouvé dans le crottin et tous tombent d’accord pour penser que Koli les a trompés, et ils vont le trouver ; leurs mères se moquent d’eux et les insultent[1].

Koli se doutait qu’ils arriveraient ce jour là : il tue son taureau et le distribue aux gens du village en signe de joie du bon marché qu’il a fait. Il recueille le sang, le met dans la poche à fiel et l’attache au cou de sa mère. Il lui dit : « Quand les dioulas seront là et que nous causerons sur la place, tu viendras et tu voudras prendre la parole. Alors je te jetterai par terre, je ferai semblant de te tuer, et quand j’aurai crevé la poche pleine de sang, tu feras comme si tu étais morte ».

Les trois dioulas arrivent et disent au chef

  1. Voir un thème analogue dans le Manuel français bambara, par Travelé.