Page:Zeltner, Contes du Sénégal et du Niger, Leroux, 1913.djvu/245

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 240 —

prendre cette femme. Il rend le livre et s’en va.

Le mari de la femme revient : elle lui raconte ce qui est arrivé. Le mari reste deux mois sans toucher sa femme, qui va dans sa famille et dit : « Depuis la visite du roi, mon mari ne me touche pas. S’il ne m’aime plus, il n’a qu’à me laisser marier avec un autre ».

Le père de la femme va chez le mari, et lui dit : « Si tu as peur à cause du roi, nous allons de suite, lui demander s’il veut épouser ma fille : s’il n’en veut pas, tu n’as qu’à la reprendre ». Ils vont chez le roi, qui était sur la place avec beaucoup de gens : le père dit, car il avait honte de raconter la vraie affaire : « Cet homme, nous lui avons donné notre terre pour la cultiver : avant il la cultivait, mais voilà deux mois qu’il n’y touche pas. S’il ne veut pas cultiver, qu’il nous rende notre terre ». Le roi dit au mari : « Tu as entendu ? ». Il dit : « C’est vrai on m’a donné une bonne terre que j’ai bien cultivée : mais le lion est entré dans le champ après moi et alors j’ai eu peur de lui : je me suis reposé deux mois pour savoir si le lion reviendrait. Si le lion ne vient pas, je reprends volontiers mon champ ».