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ne répondez-vous pas à un bon gaillard comme Soundiata ? » Celui-ci dit : « Les sorcières ne répondent pas parce qu’elles n’ont pas assez de viande : voici cinq éléphants que je leur donne pour ajouter. Si elles veulent de la viande, elles n’ont qu’à m’en demander chaque jour ». Diali dit aux sorcières : « Croyez vous qu’il y ait quelqu’un d’autre qui puisse donner autant de viande que Soundiata ?» « Certes non », disent les sorcières. « Alors pourquoi le tuer pour faire plaisir à ses gens qui sont méchants envers lui ? » dit Diali. Vous n’êtes pas des sorcières très fortes puisque, après avoir tué le taureau vous ne pouvez pas le ressusciter ». L’une des sorcières dit : « Tous les os qui ont été cassés, je me charge de les remettre en place ». Une autre : « Je remettrai en place tous les nerfs ». Une autres : « Toute la viande coupée, je la remettrai en place ». Une autre : « Je mettrai la peau en place ». Une autres : « Je mettrai la respiration en place ». Diali chante un chant de sorcier. On frappe le taureau : il se lève, court jusqu’au baobab et mugit trois fois. La mère de Soundiata était enceinte, elle accouche d’une fille Kilidioumasourho, qui était sorcière : elle