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corde par terre et tirer chacun de notre côté : celui qui entraînera l’autre gardera tout le mil ». L’éléphant accepte. Il va dire la même chose à l’hippopotame, qui accepte aussi. Il prend alors une grande corde, en donne un bout à l’hippopotame qui est dans l’eau, et l’autre à l’éléphant qui est dans la brousse : il y a une journée de marche entre les deux. Les deux grands tirent. L’éléphant dit : « Comment un petit animal comme le lièvre peut-il tirer si fort ? ». De son côté l’hippopotame pleure parce qu’il a honte de ne pouvoir entraîner le petit lièvre. Ils tiraillent pendant un jour. Le lièvre est au milieu et les regarde faire.

Les grands s’aperçoivent que ce n’est pas le lièvre qui tire et laissent la corde à terre. Ils se réunissent et se demandent ce que cela signifie : ils voient que le lièvre les a trompés et qu’il n’y a pas de leur faute. L’hippopotame défend au lièvre de boire au fleuve : l’éléphant lui défend d’aller brouter dans la brousse. Le lièvre se cache. Un jour de grand vent, il se couvre d’une peau de bouc et fait semblant de boiter. Il passe sur le bord de l’eau. L’hippopotame l’appelle et lui demande s’il a vu le lièvre : il répond : « C’est le lièvre